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Guerre Fratricide au PS : La Succession d’Anne Hidalgo Divise

La bataille fait rage au sein du Parti socialiste parisien. Rémi Féraud et Emmanuel Grégoire s'affrontent pour succéder à Anne Hidalgo, qui a renoncé à briguer un 3ème mandat. Une primaire prévue en mars pourrait être reportée face aux tensions internes. Qui l'emportera ?

En coulisses, une bataille fratricide et sans merci se joue actuellement au sein du Parti socialiste parisien. Alors qu’Anne Hidalgo a annoncé à l’automne dernier qu’elle renonçait à briguer un troisième mandat à la mairie de Paris, deux poids lourds de la fédération s’affrontent déjà pour lui succéder : le sénateur Rémi Féraud et le député Emmanuel Grégoire. Une guerre des chefs qui divise profondément les socialistes de la capitale à un peu plus d’un an des élections municipales de 2026.

Anne Hidalgo adoube Rémi Féraud, son dauphin désigné

Quand la maire sortante a levé le voile sur sa décision de ne pas se représenter, elle en a profité pour adouber publiquement Rémi Féraud, lui dédiant un véritable plaidoyer dithyrambique. Selon des propos rapportés par une source proche de l’édile, Anne Hidalgo aurait déclaré : « Je le connais bien, je l’apprécie depuis très longtemps ; il est celui qui va pouvoir porter notre histoire et réinventer un avenir pour Paris ». Un soutien de poids pour celui qu’elle semble avoir choisi comme dauphin.

Emmanuel Grégoire, le challenger ambitieux

Mais c’était sans compter sur un autre prétendant de taille : Emmanuel Grégoire. Premier adjoint d’Anne Hidalgo entre 2018 et 2024, le député a claqué la porte de ses fonctions pour se déclarer candidat avant même que la maire ne clarifie ses intentions. Un coup de force qui n’a pas manqué de provoquer des remous au sein de la majorité municipale. « Emmanuel Grégoire est un électron libre, un ambitieux qui n’a pas apprécié de ne pas être adoubé », confie un élu socialiste sous couvert d’anonymat.

Une primaire reportée face aux tensions internes

Face à cette lutte fratricide qui s’annonce, le Parti socialiste parisien semble en ordre dispersé. Une primaire était initialement prévue au mois de mars pour départager les deux rivaux. Mais selon plusieurs sources concordantes, elle devrait finalement être repoussée de plusieurs mois, le temps de laisser retomber les tensions internes. « Anne Hidalgo est très nerveuse. Elle ne veut surtout pas que la passation se passe mal », rapporte un proche de la maire. D’autant que Rémi Féraud et Emmanuel Grégoire multiplient les piques par médias interposés.

Rémi Féraud promet de « réinventer Paris »

Dans une récente interview, Rémi Féraud a affiché ses ambitions pour la capitale, promettant de « réinventer Paris » s’il est élu en 2026. Parmi ses priorités, il cite « la maîtrise de la dette, sans exclure un recours au bâton fiscal ». Le sénateur se veut cependant rassembleur. « Je suis clairement de gauche, mais je ne suis pas sectaire », a-t-il assuré, tendant la main aux écologistes dont il espère obtenir le ralliement.

Emmanuel Grégoire attaque le bilan d’Anne Hidalgo

De son côté, Emmanuel Grégoire a choisi une stratégie plus offensive, n’hésitant pas à égratigner le bilan de la maire sortante dont il fut pourtant le bras droit. Dénonçant « l’immobilisme » de la mandature qui s’achève, il plaide pour « une alternance à gauche ». Une formule choc pour se démarquer de l’héritage Hidalgo, alors que la popularité de cette dernière s’est fortement étiolée après deux mandats à l’Hôtel de Ville.

Qui pour rassembler la gauche en 2026 ?

Au-delà de la guerre des chefs, l’enjeu pour le PS parisien est de savoir qui sera le mieux placé pour maintenir la capitale à gauche en 2026. Après avoir trusté la mairie pendant plus de 20 ans, les socialistes sont aujourd’hui fragilisés dans les sondages. Selon une récente étude, la maire LR du 7ème arrondissement Rachida Dati arriverait largement en tête du premier tour, devant le candidat de la majorité présidentielle, laissant la gauche divisée loin derrière. Un sondage alarmant qui aiguise les rivalités.

L’avenir incertain de la réforme du mode de scrutin

Pour corser l’affaire, une réforme du mode de scrutin est dans les tuyaux, sans que personne ne sache si elle aboutira à temps. Le passage au scrutin direct, sur le modèle des régionales, vise à remplacer le système actuel d’élection des conseillers de Paris, jugé peu lisible. Mais à droite comme à gauche, cette révision divise, certains élus craignant de perdre leur siège. Un casse-tête de plus pour les socialistes, déjà plongés dans une guerre de succession délétère.

Paris mérite mieux que des querelles d’ego

Au final, cette lutte fratricide entre Rémi Féraud et Emmanuel Grégoire apparaît bien dérisoire face aux immenses défis qui attendent Paris. Logement, sécurité, propreté, transports : les chantiers sont innombrables pour qui veut redresser la capitale. Une tâche qui nécessitera un maire rassembleur et visionnaire, loin des vaines querelles d’ego. C’est tout l’enjeu de cette primaire à hauts risques pour le PS. Réussira-t-il à s’extraire de ses vieux démons pour présenter un projet neuf en 2026 ? Les Parisiens jugeront sur pièces.

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