Alors que le conflit ukrainien entre dans son 1001e jour, les tensions entre la Russie et les États-Unis semblent atteindre un nouveau pic. Le Kremlin a en effet accusé Washington de chercher délibérément à « prolonger la guerre » en renforçant ses livraisons d’armes à l’Ukraine. Une escalade inquiétante qui fait craindre une aggravation de la situation sur le terrain et un enlisement durable de ce conflit qui a déjà fait des dizaines de milliers de victimes.
Washington dans le viseur de Moscou
C’est par la voix de son porte-parole Dmitri Peskov que le Kremlin a exprimé ses vives critiques à l’égard de la politique américaine en Ukraine. Selon lui, les États-Unis seraient « pleinement dévoués au prolongement de la guerre » et feraient « tout ce qu’ils peuvent à cette fin ». Des accusations graves qui interviennent alors que Washington a autorisé Kiev à utiliser les missiles de longue portée qu’il lui fournit pour frapper le territoire russe.
Une décision lourde de conséquences selon Moscou, qui a immédiatement promis une réponse « appropriée » et annoncé un élargissement des conditions d’un éventuel recours à l’arme nucléaire. Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a ainsi dénoncé une « nouvelle phase » dans le conflit, accusant les Américains d’être directement impliqués dans ces frappes ukrainiennes en territoire russe.
La doctrine nucléaire russe élargie
Cette rhétorique agressive du Kremlin s’est accompagnée d’un geste fort sur le plan symbolique. Pour marquer le 1000e jour de son « opération militaire spéciale », Vladimir Poutine a en effet signé un décret élargissant les possibilités de recours à l’arme atomique par la Russie. Un message clair envoyé aux Occidentaux, même si Moscou assure que sa position sur l’emploi de l’arme nucléaire reste inchangée et purement défensive.
C’est de l’ordre de la rhétorique nucléaire que Vladimir Poutine agite depuis plus de deux ans. Ne nous laissons pas intimider.
Jean-Noël Barrot, ministre français des Affaires étrangères
Malgré ces déclarations se voulant rassurantes, cette évolution de la doctrine nucléaire russe inquiète fortement les capitales occidentales qui y voient un nouveau palier franchi dans l’escalade verbale. Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot a toutefois appelé à ne pas se « laisser intimider », qualifiant ce discours de simple « rhétorique ».
Vers une implication croissante des États-Unis ?
Au-delà de la guerre des mots, ce sont surtout les actes de Washington qui préoccupent Moscou. Outre l’autorisation d’utiliser des missiles de longue portée, les États-Unis s’apprêteraient aussi à fournir à l’Ukraine des mines antipersonnel, selon un haut responsable américain cité par l’AFP. Un armement très controversé que Washington s’était pourtant engagé à ne plus utiliser en adhérant en 2014 au traité d’interdiction des mines antipersonnel d’Ottawa.
L’Ukraine doit affirmer clairement qu’elle ne peut pas accepter, ni qu’elle acceptera ces armes.
La Campagne internationale pour interdire les mines (ICBL)
Une décision « désastreuse » pour la Campagne internationale pour interdire les mines (ICBL), prix Nobel de la paix 1997, qui appelle Kiev à refuser ces armes. Mais le gouvernement ukrainien, qui voit fondre ses stocks de munitions, aura-t-il vraiment le choix ? D’autant que le président Zelensky a averti que sans le soutien continu des États-Unis, une défaite ukrainienne serait inévitable.
Une aide vitale pour Kiev, malgré les risques
« S’ils coupent [l’aide], je pense que nous perdrons », a-t-il déclaré sans ambages sur Fox News. Le dirigeant ukrainien ne cache pas que la « survie » de son pays est en jeu, soulignant l’importance de « l’unité » entre Kiev et Washington. Une intervention très remarquée, à un moment charnière du conflit.
Car si l’armée russe gagne du terrain sur plusieurs secteurs du front, notamment dans le Donbass, l’Ukraine et ses alliés redoutent surtout les conséquences du retour au pouvoir de Donald Trump, qui sera investi le 20 janvier prochain. Le nouveau président américain, très critique envers l’important soutien apporté par l’administration démocrate sortante, pourrait bien revoir à la baisse cette aide cruciale pour Kiev.
Quel avenir pour le soutien occidental à Kiev ?
Une perspective inquiétante pour les autorités ukrainiennes et européennes, qui s’efforcent de prendre les devants, avant même l’entrée en fonction du bouillonnant milliardaire. Des contacts ont déjà été noués avec son équipe de transition pour plaider la cause ukrainienne et tenter de le convaincre de ne pas lâcher Kiev.
Mais l’imprévisible Trump, connu pour ses positions isolationnistes et son peu de goût pour les alliances traditionnelles, représente une véritable épée de Damoclès pour le camp occidental. Sa victoire a incontestablement redonné espoir au Kremlin, qui compte sur un désengagement américain pour accentuer sa pression sur une Ukraine de plus en plus esseulée.
À l’aube de cette nouvelle phase pleine d’incertitudes, une chose est sûre : le conflit ukrainien est loin d’avoir livré tous ses rebondissements. Washington et Moscou semblent plus que jamais engagés dans un dangereux bras de fer dont l’issue pourrait bien déterminer le sort de Kiev et la configuration géopolitique du continent européen pour les années à venir. Le 1001e jour de guerre a sonné. Combien d’autres suivront encore ?
Cette rhétorique agressive du Kremlin s’est accompagnée d’un geste fort sur le plan symbolique. Pour marquer le 1000e jour de son « opération militaire spéciale », Vladimir Poutine a en effet signé un décret élargissant les possibilités de recours à l’arme atomique par la Russie. Un message clair envoyé aux Occidentaux, même si Moscou assure que sa position sur l’emploi de l’arme nucléaire reste inchangée et purement défensive.
C’est de l’ordre de la rhétorique nucléaire que Vladimir Poutine agite depuis plus de deux ans. Ne nous laissons pas intimider.
Jean-Noël Barrot, ministre français des Affaires étrangères
Malgré ces déclarations se voulant rassurantes, cette évolution de la doctrine nucléaire russe inquiète fortement les capitales occidentales qui y voient un nouveau palier franchi dans l’escalade verbale. Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot a toutefois appelé à ne pas se « laisser intimider », qualifiant ce discours de simple « rhétorique ».
Vers une implication croissante des États-Unis ?
Au-delà de la guerre des mots, ce sont surtout les actes de Washington qui préoccupent Moscou. Outre l’autorisation d’utiliser des missiles de longue portée, les États-Unis s’apprêteraient aussi à fournir à l’Ukraine des mines antipersonnel, selon un haut responsable américain cité par l’AFP. Un armement très controversé que Washington s’était pourtant engagé à ne plus utiliser en adhérant en 2014 au traité d’interdiction des mines antipersonnel d’Ottawa.
L’Ukraine doit affirmer clairement qu’elle ne peut pas accepter, ni qu’elle acceptera ces armes.
La Campagne internationale pour interdire les mines (ICBL)
Une décision « désastreuse » pour la Campagne internationale pour interdire les mines (ICBL), prix Nobel de la paix 1997, qui appelle Kiev à refuser ces armes. Mais le gouvernement ukrainien, qui voit fondre ses stocks de munitions, aura-t-il vraiment le choix ? D’autant que le président Zelensky a averti que sans le soutien continu des États-Unis, une défaite ukrainienne serait inévitable.
Une aide vitale pour Kiev, malgré les risques
« S’ils coupent [l’aide], je pense que nous perdrons », a-t-il déclaré sans ambages sur Fox News. Le dirigeant ukrainien ne cache pas que la « survie » de son pays est en jeu, soulignant l’importance de « l’unité » entre Kiev et Washington. Une intervention très remarquée, à un moment charnière du conflit.
Car si l’armée russe gagne du terrain sur plusieurs secteurs du front, notamment dans le Donbass, l’Ukraine et ses alliés redoutent surtout les conséquences du retour au pouvoir de Donald Trump, qui sera investi le 20 janvier prochain. Le nouveau président américain, très critique envers l’important soutien apporté par l’administration démocrate sortante, pourrait bien revoir à la baisse cette aide cruciale pour Kiev.
Quel avenir pour le soutien occidental à Kiev ?
Une perspective inquiétante pour les autorités ukrainiennes et européennes, qui s’efforcent de prendre les devants, avant même l’entrée en fonction du bouillonnant milliardaire. Des contacts ont déjà été noués avec son équipe de transition pour plaider la cause ukrainienne et tenter de le convaincre de ne pas lâcher Kiev.
Mais l’imprévisible Trump, connu pour ses positions isolationnistes et son peu de goût pour les alliances traditionnelles, représente une véritable épée de Damoclès pour le camp occidental. Sa victoire a incontestablement redonné espoir au Kremlin, qui compte sur un désengagement américain pour accentuer sa pression sur une Ukraine de plus en plus esseulée.
À l’aube de cette nouvelle phase pleine d’incertitudes, une chose est sûre : le conflit ukrainien est loin d’avoir livré tous ses rebondissements. Washington et Moscou semblent plus que jamais engagés dans un dangereux bras de fer dont l’issue pourrait bien déterminer le sort de Kiev et la configuration géopolitique du continent européen pour les années à venir. Le 1001e jour de guerre a sonné. Combien d’autres suivront encore ?