Alors que le conflit russo-ukrainien entre dans une nouvelle phase d’intensification, le président français Emmanuel Macron vient d’annoncer une décision majeure : l’envoi d’avions de combat Mirage 2000-5 pour soutenir les forces ukrainiennes. Ce choix audacieux, à quelques jours des élections européennes, suscite de vives réactions sur la scène politique nationale et internationale.
Un soutien militaire renforcé dans un contexte tendu
Face à l’escalade des combats en Ukraine, la France a décidé de franchir un cap dans son aide militaire à Kyiv. Au-delà des équipements et des munitions déjà fournis, ce sont désormais des avions Mirage 2000-5 qui seront mis à disposition des forces ukrainiennes. Une montée en puissance significative, alors que Moscou multiplie les menaces envers les pays occidentaux qui soutiennent l’Ukraine.
Parallèlement, Emmanuel Macron a annoncé la formation d’une brigade de 4500 soldats ukrainiens sur le sol français. Une manière de renforcer les capacités de l’armée ukrainienne tout en évitant une implication directe de troupes françaises sur le terrain. Mais cette décision ne manquera pas de provoquer l’ire du Kremlin, qui y verra une provocation supplémentaire.
Raphaël Glucksmann salue une “bonne chose”
Dans ce contexte tendu, la réaction de Raphaël Glucksmann, tête de liste PS-PP aux élections européennes, était particulièrement attendue. Et contre toute attente, le candidat socialiste a apporté son soutien à la décision présidentielle :
Oui, Emmanuel Macron a raison. Il est fondamental d’expliquer que la défaite de l’Ukraine plongerait l’Europe dans l’instabilité. Ce n’est pas seulement par solidarité que nous devons l’aider. C’est aussi pour la France. La sécurité de l’Europe se joue maintenant !
– Raphaël Glucksmann, sur France Info
S’il regrette le “retard” pris par la France dans son soutien, Raphaël Glucksmann se refuse à “faire l’opposant pavlovien” sur ce sujet crucial. Une position qui tranche avec celle de Marine Le Pen, qui dénonce le risque de mettre “la France et ceux qui interviennent en danger” en communiquant sur les détails de l’aide apportée.
Les réactions contrastées de la classe politique
Au sein même de la majorité présidentielle, les avis sont partagés sur l’opportunité d’une telle annonce à quelques jours d’un scrutin européen qui s’annonce délicat pour le camp Macron. Si certains y voient un moyen de réaffirmer le leadership français sur les questions de défense, d’autres craignent un effet boomerang en cas d’escalade incontrôlée.
À gauche, l’accueil est globalement positif, même si certaines voix s’élèvent pour réclamer des garanties sur le strict respect du droit international. Les écologistes, eux, insistent sur la nécessité de poursuivre en parallèle les efforts diplomatiques pour obtenir un cessez-le-feu et relancer les négociations de paix.
Vers un regain de tensions avec Moscou ?
Côté russe, la réaction ne s’est pas fait attendre : le Kremlin dénonce une décision qui expose la France à devenir “cobelligérante” et promet que tout militaire français présent sur le sol ukrainien sera considéré comme une cible légitime. Des menaces qui illustrent le risque de escalade lié au soutien occidental croissant à l’Ukraine.
Pourtant, comme le souligne Raphaël Glucksmann, la France ne peut être considérée comme “cobelligérante” au regard du droit international, dès lors qu’elle se contente d’aider un pays agressé à se défendre, sans intervenir directement dans les combats. Un argument juridique qui ne suffira pas à apaiser les tensions avec Moscou.
L’Ukraine, un enjeu central des élections européennes
Au-delà des considérations stratégiques et diplomatiques, l’annonce d’Emmanuel Macron replace la guerre en Ukraine au cœur de la campagne des européennes. Alors que le conflit avait quelque peu disparu des radars médiatiques ces dernières semaines, les candidats sont plus que jamais sommés de clarifier leur position sur le sujet.
Une conjoncture dont pourraient profiter les listes pro-européennes et atlantistes, qui martèlent la nécessité d’une réponse unie et ferme face à l’agression russe. À l’inverse, les formations souverainistes et eurosceptiques pourraient pâtir d’un contexte international tendu, peu propice aux discours de repli national.
La défaite de l’Ukraine plongerait l’Europe dans l’instabilité (…) Ce n’est pas seulement par solidarité que nous devons l’aider. C’est aussi pour la France. La sécurité de l’Europe se joue maintenant !
– Raphaël Glucksmann, tête de liste PS-PP aux européennes
Une chose est sûre : à quelques jours du scrutin, la décision d’Emmanuel Macron a replacé la guerre en Ukraine au cœur des débats. Et nul doute que les prises de position des uns et des autres sur ce dossier brûlant seront scrutées avec attention, tant par les électeurs que par nos partenaires européens et nos alliés. L’issue du conflit, mais aussi l’avenir de la construction européenne, pourraient en dépendre.