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Guerre Des Chefs à Droite : LR Se Déchire Pour 2025

Les Républicains se déchirent en coulisses à l'approche de la présidentielle 2025. Retailleau et Wauquiez fourbissent leurs armes pour prendre le contrôle du parti affaibli. Qui sortira vainqueur de cette nouvelle guerre des chefs et portera les couleurs de la droite en 2025 ? Les enjeux sont immenses pour l'avenir de LR et de toute la droite française...

Alors que Les Républicains se remettent à peine de leur déroute historique aux élections présidentielles et législatives, les ténors du parti fourbissent déjà leurs armes pour une nouvelle guerre des chefs en vue de 2025. Profondément affaibli, miné par les défections et les querelles internes, LR doit se trouver un nouveau leader et une ligne claire pour espérer se refaire une santé. Mais la bataille s’annonce d’ores et déjà féroce entre des prétendants aux ambitions et aux visions opposées.

Retailleau et Wauquiez, les deux grands rivaux

En pole position dans cette course à l’investiture, on retrouve deux figures bien connues de la droite : Bruno Retailleau, actuel ministre de l’Intérieur, et Laurent Wauquiez, président du groupe LR à l’Assemblée nationale. Tous deux ne cachent plus leurs ambitions présidentielles et multiplient les initiatives pour se placer en vue de 2025.

Bruno Retailleau, l’ancien sénateur de Vendée devenu l’un des poids lourds du gouvernement, joue la carte de la stature et de la crédibilité. Fort de son expérience ministérielle, il se pose en homme d’État capable de redresser le pays. Mais son association avec Emmanuel Macron ne fait pas l’unanimité chez LR.

Bruno Retailleau a toujours été clair : son engagement au gouvernement ne vaut pas ralliement à Emmanuel Macron. Il entend bien peser pour imposer une politique de droite.

Un proche de Bruno Retailleau

Face à lui, Laurent Wauquiez fait figure de chef de l’opposition de droite. Depuis son retour au Palais Bourbon, l’ancien président de LR se montre offensif et n’hésite pas à se démarquer de la ligne gouvernementale, quitte à provoquer des remous au sein de la majorité.

Selon des sources internes à LR, Laurent Wauquiez se verrait bien en rassembleur d’une droite libérée de la tutelle macroniste et ancrée sur une ligne ferme. Un positionnement qui ne fait cependant pas l’unanimité chez des Républicains qui craignent un virage droitier synonyme de marginalisation.

Le spectre d’une énième guerre fratricide

Au-delà des divergences stratégiques, c’est une véritable guerre d’ego et d’appareils qui se profile. Retailleau comme Wauquiez souhaitent prendre le contrôle d’un parti exsangue pour en faire leur machine de guerre en vue de 2025. Mais d’autres prétendants pourraient venir brouiller les cartes, à l’instar du très populaire ministre de l’Économie Éric Woerth ou du président du Sénat Gérard Larcher.

  • Les partisans de Retailleau mettent en avant son expérience gouvernementale et sa capacité à peser au sein de la majorité
  • Les soutiens de Wauquiez louent son opposition claire à Macron et sa volonté de droitiser LR
  • D’autres ténors comme Woerth ou Larcher pourraient jouer les trouble-fêtes

Signe des vives tensions en interne, la question du calendrier de désignation du nouveau président de LR fait déjà l’objet d’âpres négociations. Les partisans d’un congrès rapide, à l’automne, s’opposent à ceux qui souhaitent attendre 2024 pour laisser le temps à la refondation du parti. Des rivalités qui rappellent furieusement les psychodrames à répétition qui ont plombé la droite ces dernières années.

Une refondation qui s’annonce délicate

Car au-delà de la guerre des chefs, c’est la question de la ligne politique et de l’identité même des Républicains qui se pose. Entre la tentation d’une droite populaire et identitaire incarnée par Wauquiez et Ciotti, et celle d’une droite plus libérale et pro-européenne portée par Retailleau ou Pécresse, le chemin est étroit pour rassembler un électorat de plus en plus éclaté.

Les Républicains doivent se réinventer s’ils veulent survivre. Cela passe par un renouvellement des idées, des visages, et un travail de fond sur notre projet pour la France. La refondation ne se fera pas en un jour.

Aurélien Pradié, secrétaire général de LR

Certains, comme le très droitier Éric Ciotti, plaident pour une rupture franche avec les années Macron et un retour à une droite décomplexée. D’autres, à l’image de la présidente de la région Île-de-France Valérie Pécresse, défendent une ligne plus modérée, seule capable selon eux de récréer une alternative crédible au centre droit.

Des débats qui promettent d’être houleux dans les mois à venir, alors que LR n’a toujours pas digéré le traumatisme de la présidentielle 2022 et des législatives anticipées de 2024. Et qui font peser le risque d’une nouvelle dilution de la droite, prise en étau entre Renaissance et le Rassemblement national.

L’ombre de la primaire

Pour beaucoup, l’établissement d’un nouveau rapport de force passera par le choix du candidat pour 2025. Un rendez-vous encore lointain, mais qui occupe déjà toutes les têtes à LR. Et ravive le spectre de la primaire, cet exercice qui a tant coûté à la droite par le passé (souvenons-nous de la surprise François Fillon en 2017).

Le système de la primaire a montré ses limites. Il faudra trouver un mode de désignation qui permette de dégager une candidature légitime sans abîmer notre famille politique.

Un cadre Républicains

Certains plaident pour une primaire ouverte permettant de trancher les lignes et de bénéficier d’une dynamique médiatique. D’autres s’y opposent fermement, arguant de la nécessité de présenter un candidat consensuel et rassembleur pour maximiser les chances de victoire. Un casse-tête qui illustre toute la difficulté de LR à se rassembler derrière une figure et un projet clairs.

Alors que la macronie traverse elle aussi une crise sans précédent, l’heure est pourtant propice pour la droite de présenter une alternative crédible et apaisée. Un défi de taille pour Les Républicains, qui jouent sans doute là une partie de leur survie en tant que grand parti de gouvernement. À moins de deux ans de l’échéance présidentielle, la guerre des chefs ne fait que commencer…

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