Imaginez-vous assis devant votre télévision un dimanche soir tranquille. L’ambiance est chaleureuse, l’invité semble ému, et soudain… une phrase anodine fait basculer toute l’émission. C’est exactement ce qui s’est passé le 7 décembre 2025 sur France 2.
Quand l’intime devient public : l’instant magique qui a bouleversé les téléspectateurs
Joséphine Japy n’était pas venue pour parler d’elle, mais de son premier long-métrage en tant que réalisatrice, Qui brille au combat. Un film profondément personnel, inspiré de sa propre enfance et du parcours de sa sœur cadette atteinte d’un handicap rare. Pourtant, en quelques secondes, l’échange a pris une tournure inattendue et terriblement humaine.
Laurent Delahousse, visiblement touché par le sujet, pose des questions justes, précises, presque fraternelles. Et puis, comme une évidence, il glisse cette phrase qui restera dans les annales : « Ça résonne forcément ce soir… le fait que vous soyez enceinte. » Le plateau se fige. Les yeux de Joséphine Japy s’embuent. Un sourire timide éclaire son visage. Oui, elle attend un enfant.
Un film né d’une histoire familiale hors norme
Avant même cette annonce, l’entretien était déjà chargé d’émotion. Joséphine Japy est venue défendre un projet qu’elle porte depuis des années. Qui brille au combat n’est pas un simple premier film : c’est un acte d’amour envers sa famille, et particulièrement envers sa petite sœur touchée par le syndrome de Phelan-McDermid, une maladie génétique rare.
Pendant vingt-cinq ans, ses parents ont navigué dans l’incertitude la plus totale. Aucun diagnostic clair, des médecins parfois sceptiques face à l’intuition maternelle, des années d’errance médicale. C’est seulement à l’âge adulte que la vérité a enfin éclaté. Un moment libérateur, mais aussi douloureux.
« Ma mère m’a appelée et m’a dit trois choses. La première : ta sœur va vivre. La deuxième : maintenant, tout s’explique. Et la troisième… si un jour tu veux des enfants, tu n’as rien à craindre, tu n’es pas porteuse du gène. »
Joséphine Japy, en direct sur France 2
Cette confidence, déjà lourde de sens, a pris une dimension supplémentaire quand Laurent Delahousse a compris, en direct, que Joséphine Japy vivait actuellement ce « un jour » dont parlait sa mère.
L’errance diagnostique : un combat partagé par des milliers de familles
Ce que beaucoup ignorent, c’est que le syndrome de Phelan-McDermid n’est qu’une des innombrables maladies rares qui touchent les enfants sans que les médecins ne parviennent à poser un nom dessus pendant des années. En France, on estime que plus de 3 millions de personnes sont concernées par une maladie rare, et pour 50 % d’entre elles, le diagnostic met plus de cinq ans à arriver.
Joséphine Japy l’a rappelé avec beaucoup de douceur : l’intuition des parents, surtout des mères, est souvent minimisée. « Ma mère n’a pas toujours été écoutée », a-t-elle confié. Un constat malheureusement partagé par de trop nombreuses familles.
Son film, loin d’être larmoyant, célèbre au contraire la force d’une famille unie. Il montre comment l’amour peut transcender le handicap, comment chaque membre trouve sa place, même dans la tempête. Et c’est précisément cette lumière, ce « qui brille au combat », que la réalisatrice a voulu transmettre.
Laurent Delahousse, maître dans l’art de l’émotion juste
Il faut saluer la délicatesse du journaliste. Plutôt que de laisser planer le doute ou de poser une question intrusive, il a choisi la confidence directe, presque murmurée. Une façon de direembler : « Je sais, et je trouve ça magnifique que tu le vives maintenant. »
En une phrase, il a transformé un entretien promotionnel en moment de télévision rare, de ceux dont on se souvient des années après. Pas de sensationnalisme, juste de l’humain. Et Joséphine Japy, visiblement touchée par cette bienveillance, a accepté de confirmer avec une émotion palpable.
Cette séquence rappelle pourquoi le 20h30 le dimanche reste une émission à part. Laurent Delahousse excelle dans ces tête-à-tête où les masques tombent naturellement. Il ne force jamais la confidence ; il l’accompagne.
Joséphine Japy : de comédienne accomplie à réalisatrice bouleversante
À seulement 31 ans, Joséphine Japy possède déjà une carrière impressionnante. Révélée dans Cloclo, césarisée du meilleur espoir féminin pour Respire en 2015, elle a enchaîné les rôles forts : Neuilly sa mère, sa mère !, Le Semeur, Eugénie Grandet…
Mais passer derrière la caméra pour raconter une histoire aussi intime représentait un défi immense. Elle a co-écrit le scénario, choisi chaque comédien avec soin, et surtout, elle a réussi à faire un film universel à partir d’une histoire ultra-personnelle.
Les premières critiques sont dithyrambiques. On parle de « film lumineux », de « déclaration d’amour familiale », de « premier film déjà majeur ». Et maintenant, cette grossesse annoncée en direct ajoute une couche supplémentaire de symbolique : la vie continue, l’espoir renaît, même après les épreuves.
Un symbole d’espoir pour toutes les familles concernées
En révélant sa grossesse juste après avoir parlé du soulagement d’apprendre qu’elle n’était pas porteuse du gène, Joséphine Japy envoie un message puissant à toutes les fratries touchées par le handicap ou la maladie rare.
Oui, on peut avoir peur de transmettre. Oui, on peut porter cette culpabilité diffuse pendant des années. Et oui, un jour, on peut décider de fonder une famille en toute sérénité. Cette séquence télévisée, presque improvisée, vaut tous les discours.
Sur les réseaux sociaux, les réactions ont été immédiates. Des milliers de messages de félicitations, mais aussi de témoignages de parents, de frères et sœurs, qui se sont reconnus dans son histoire. « Merci d’avoir montré que la vie est plus forte », écrivait une internaute. Un autre : « Ma sœur aussi a une maladie rare, je pleure devant ma télé. »
Un moment de télévision qui restera gravé
On a vu des annonces de grossesse en direct à la télévision. Mais rarement avec une telle charge émotionnelle, une telle profondeur. Ce n’était pas un scoop people. C’était une célébration de la résilience familiale, de la transmission, de la vie qui triomphe.
Joséphine Japy, les larmes aux yeux, a résumé elle-même la beauté du moment : « Je sors un film sur cette histoire, et j’attends un enfant. C’est très fort. »
En quelques minutes, elle a réussi l’impossible : transformer une émission du dimanche soir en une parenthèse d’humanité pure. Et nous, téléspectateurs, on en ressortait le cœur un peu plus grand.
Alors oui, Qui brille au combat sortira bientôt dans les salles. Oui, c’est un film à aller voir absolument. Mais surtout, souvenons-nous de cette soirée où la télévision a rappelé sa plus belle mission : relier les gens, partager les émotions, célébrer la vie.
Et quelque part, un enfant qui n’est pas encore né a déjà une histoire incroyable à raconter. Celle d’une maman courageuse, d’une famille unie, et d’un journaliste qui a su, en une phrase, offrir au public l’un des plus beaux moments de télévision de l’année.









