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Grogne des agriculteurs : nouveau bras de fer en novembre ?

Près de 10 mois après la contestation de l'hiver, les syndicats majoritaires appellent à "la reprise des actions" le 15 novembre. Accord UE-Mercosur, promesses non tenues... Le point sur leurs revendications et la grogne qui persiste dans le monde agricole.

La menace planait depuis plusieurs semaines, et elle se précise : le monde agricole français pourrait se remettre en ordre de bataille dès le mois de novembre. Près de 10 mois après l’importante contestation qui avait secoué le secteur l’hiver dernier, l’alliance syndicale FNSEA/Jeunes Agriculteurs, majoritaire dans la profession, appelle en effet à “la reprise des actions” à partir du 15 novembre prochain.

Un secteur sous tension depuis l’hiver dernier

En février 2024, un vaste mouvement de grogne avait agité le monde agricole français. Partout dans l’Hexagone, des milliers d’agriculteurs avaient manifesté leur colère à travers d’importantes actions : blocages d’autoroutes et de dépôts pétroliers, opérations escargots sur les routes, déversements de fumier et de pneus devant les préfectures… Ils réclamaient alors des mesures fortes pour faire face à la hausse de leurs coûts de production et à la concurrence jugée déloyale des produits importés.

Après plusieurs semaines de bras de fer, le gouvernement avait fini par lâcher du lest, promettant une batterie de mesures pour soutenir les revenus des agriculteurs. Mais 10 mois plus tard, beaucoup estiment que ces engagements n’ont pas été tenus, ou de façon trop partielle. “Sur un certain nombre de sujets, ça n’avance pas assez vite”, déplore un responsable syndical.

L’accord UE-Mercosur, “une ligne écarlate”

Parmi les principaux points de crispation, l’épineux dossier de l’accord commercial entre l’Union européenne et les pays du Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay). Ce traité de libre-échange, négocié depuis plus de 20 ans, doit encore être ratifié par les Parlements des États membres de l’UE. Mais il suscite une vive opposition dans le monde agricole français et européen, qui redoute un afflux de produits sud-américains à bas coûts sur le marché européen.

“Ce n’est pas une ligne rouge, c’est une ligne écarlate”

Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, à propos de l’accord UE-Mercosur

Le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, a prévenu : cet accord est pour lui “une ligne écarlate”. Le texte doit être évoqué lors du sommet du G20 à Rio (Brésil) les 18 et 19 novembre. La France, par la voix de son président Emmanuel Macron, a déjà fait savoir qu’elle n’était “pas favorable” à sa ratification en l’état.

Des actions à quelques mois des élections professionnelles

Pour l’heure, les syndicats n’ont pas précisé les modalités de ces nouvelles actions prévues à partir de la mi-novembre. Des blocages comme l’hiver dernier ? Des manifestations nationales ? Une chose est sûre, la grogne est toujours vive dans les campagnes. Et ce bras de fer s’annonce d’autant plus tendu qu’il intervient à quelques mois d’une échéance cruciale pour le monde agricole : les élections professionnelles, qui se tiendront début 2025.

Dans ce contexte pré-électoral, chaque syndicat aura à cœur de se montrer le plus combatif possible pour séduire les agriculteurs et capter leurs votes. Car ces élections détermineront le poids de chaque organisation dans les instances nationales et européennes pour les 6 prochaines années. Un enjeu de taille pour ces structures qui se targuent de “porter haut et fort la voix des agriculteurs”.

Le gouvernement assure avoir tenu ses engagements

De son côté, le gouvernement affirme avoir mis en place les deux tiers des mesures promises après la contestation de février. Le ministère de l’Agriculture met en avant plusieurs avancées :

  • Le déblocage de 270 millions d’euros d’aides d’urgence pour les éleveurs et les producteurs de fruits et légumes, durement touchés par la hausse des coûts.
  • La revalorisation de 15% du budget consacré à l’assurance récolte pour mieux protéger les agriculteurs face aux aléas climatiques.
  • Le lancement d’une concertation sur la réforme de l’indicateur utilisé pour fixer les prix alimentaires (EGA).

Mais ces mesures sont jugées très insuffisantes par les organisations agricoles. Elles dénoncent notamment des “effets d’annonce” et un “saupoudrage” des aides, loin du “plan Marshall” réclamé pour le secteur. Et pointent des dossiers au point mort, comme la révision de la loi EGAlim censée mieux rémunérer les agriculteurs.

La pression s’accroît de jour en jour

Le ton continue donc de monter entre syndicats agricoles et exécutif. Le 12 octobre dernier, la Coordination rurale, troisième syndicat du secteur, s’était déjà dite prête à “paralyser et affamer” Toulouse si le gouvernement ne répondait pas à ses revendications sous 30 jours.

Avec ce nouvel appel de la FNSEA et des Jeunes Agriculteurs, c’est une mobilisation de plus grande ampleur qui se profile. De quoi faire craindre un remake des grandes manifestations de l’hiver dernier. “Les agriculteurs n’en peuvent plus. S’ils doivent remettre les tracteurs sur les routes pour se faire entendre, ils le feront”, prévient le président des Jeunes Agriculteurs, Arnaud Gaillot.

Le bras de fer semble bel et bien relancé entre le monde agricole et le gouvernement. Rendez-vous le 15 novembre pour un probable nouvel épisode de la grogne paysanne. En espérant que d’ici là, des avancées concrètes auront été actées pour répondre au malaise profond et durable d’une profession en souffrance.

Parmi les principaux points de crispation, l’épineux dossier de l’accord commercial entre l’Union européenne et les pays du Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay). Ce traité de libre-échange, négocié depuis plus de 20 ans, doit encore être ratifié par les Parlements des États membres de l’UE. Mais il suscite une vive opposition dans le monde agricole français et européen, qui redoute un afflux de produits sud-américains à bas coûts sur le marché européen.

“Ce n’est pas une ligne rouge, c’est une ligne écarlate”

Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, à propos de l’accord UE-Mercosur

Le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, a prévenu : cet accord est pour lui “une ligne écarlate”. Le texte doit être évoqué lors du sommet du G20 à Rio (Brésil) les 18 et 19 novembre. La France, par la voix de son président Emmanuel Macron, a déjà fait savoir qu’elle n’était “pas favorable” à sa ratification en l’état.

Des actions à quelques mois des élections professionnelles

Pour l’heure, les syndicats n’ont pas précisé les modalités de ces nouvelles actions prévues à partir de la mi-novembre. Des blocages comme l’hiver dernier ? Des manifestations nationales ? Une chose est sûre, la grogne est toujours vive dans les campagnes. Et ce bras de fer s’annonce d’autant plus tendu qu’il intervient à quelques mois d’une échéance cruciale pour le monde agricole : les élections professionnelles, qui se tiendront début 2025.

Dans ce contexte pré-électoral, chaque syndicat aura à cœur de se montrer le plus combatif possible pour séduire les agriculteurs et capter leurs votes. Car ces élections détermineront le poids de chaque organisation dans les instances nationales et européennes pour les 6 prochaines années. Un enjeu de taille pour ces structures qui se targuent de “porter haut et fort la voix des agriculteurs”.

Le gouvernement assure avoir tenu ses engagements

De son côté, le gouvernement affirme avoir mis en place les deux tiers des mesures promises après la contestation de février. Le ministère de l’Agriculture met en avant plusieurs avancées :

  • Le déblocage de 270 millions d’euros d’aides d’urgence pour les éleveurs et les producteurs de fruits et légumes, durement touchés par la hausse des coûts.
  • La revalorisation de 15% du budget consacré à l’assurance récolte pour mieux protéger les agriculteurs face aux aléas climatiques.
  • Le lancement d’une concertation sur la réforme de l’indicateur utilisé pour fixer les prix alimentaires (EGA).

Mais ces mesures sont jugées très insuffisantes par les organisations agricoles. Elles dénoncent notamment des “effets d’annonce” et un “saupoudrage” des aides, loin du “plan Marshall” réclamé pour le secteur. Et pointent des dossiers au point mort, comme la révision de la loi EGAlim censée mieux rémunérer les agriculteurs.

La pression s’accroît de jour en jour

Le ton continue donc de monter entre syndicats agricoles et exécutif. Le 12 octobre dernier, la Coordination rurale, troisième syndicat du secteur, s’était déjà dite prête à “paralyser et affamer” Toulouse si le gouvernement ne répondait pas à ses revendications sous 30 jours.

Avec ce nouvel appel de la FNSEA et des Jeunes Agriculteurs, c’est une mobilisation de plus grande ampleur qui se profile. De quoi faire craindre un remake des grandes manifestations de l’hiver dernier. “Les agriculteurs n’en peuvent plus. S’ils doivent remettre les tracteurs sur les routes pour se faire entendre, ils le feront”, prévient le président des Jeunes Agriculteurs, Arnaud Gaillot.

Le bras de fer semble bel et bien relancé entre le monde agricole et le gouvernement. Rendez-vous le 15 novembre pour un probable nouvel épisode de la grogne paysanne. En espérant que d’ici là, des avancées concrètes auront été actées pour répondre au malaise profond et durable d’une profession en souffrance.

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