La grève des danseurs de l’Opéra de Paris entamée la semaine dernière continue de perturber la programmation. Selon des informations communiquées par la direction, la représentation du ballet Play prévue ce lundi 9 décembre 2024 au Palais Garnier est annulée en raison d’un mouvement suivi par une partie des danseurs.
C’est un nouveau coup dur pour l’institution après l’annulation de deux représentations de Paquita les 6 et 8 décembre à l’Opéra Bastille. Jeudi dernier, des danseurs s’étaient présentés en retard, entraînant le report puis l’annulation du spectacle au dernier moment alors que le public était déjà installé.
Des négociations dans l’impasse
À l’origine de ce mouvement social, des négociations sur le temps et la rémunération de la préparation des danseurs avant chaque spectacle. Entamées en février 2023, elles sont actuellement au point mort selon la CGT.
Les danseurs demandent une meilleure prise en compte des 1h30 à 2h nécessaires avant chaque représentation pour le maquillage, la coiffure et l’échauffement. Actuellement, seules 6 heures par mois sont intégrées à leur rémunération alors qu’ils en effectueraient en moyenne 30 d’après un représentant syndical.
Nous avons mis sur la table ce à quoi nous pouvons nous engager cette année et nous ne pouvons aller plus loin. Mais la porte reste ouverte pour discuter de la façon de sortir de cette crise et de continuer à améliorer la situation des danseurs dès les prochaines années, comme nous le faisons depuis 2 ans.
La direction de l’Opéra de Paris
Dialogue de sourds
Dimanche, la CGT a indiqué que les négociations étaient au point mort, laissant craindre de nouvelles perturbations dans les prochains jours. Le ballet Play est particulièrement impacté car il nécessite un grand nombre de danseurs contrairement à d’autres spectacles.
La direction affirme de son côté avoir fait des propositions et vouloir poursuivre les discussions pour sortir de cette crise. Elle rappelle les efforts déjà réalisés ces deux dernières années pour améliorer les conditions de travail et de rémunération des danseurs.
Un impact sur les spectateurs
Pour le public, c’est une nouvelle déconvenue après une période déjà difficile pour le monde du spectacle. Les spectateurs qui avaient réservé des places pour les représentations annulées seront remboursés mais beaucoup regrettent de ne pas pouvoir profiter de ces ballets très attendus.
L’Opéra de Paris espère malgré tout pouvoir présenter prochainement ces spectacles, Play d’Alexander Ekman au Palais Garnier et Paquita de Pierre Lacotte à Bastille. Des négociations sont en cours pour trouver de nouvelles dates si le mouvement devait se poursuivre.
Répétition générale sous tension
En attendant, l’ambiance est tendue au sein du Ballet de l’Opéra. Une source interne évoque des répétitions sous pression et une incertitude permanente sur la tenue des spectacles. «Chacun essaie de préparer au mieux les représentations mais le climat est lourd. On navigue à vue au jour le jour», confie un danseur sous couvert d’anonymat.
Si aucun accord n’est trouvé rapidement, d’autres annulations pourraient survenir dans les prochains jours. Une situation délicate pour l’Opéra de Paris alors que la fin d’année est traditionnellement une période faste avec de nombreux spectacles programmés.
Un impact financier non négligeable
Au-delà de la déception des spectateurs, ces annulations ont aussi un coût pour l’institution. Chaque représentation génère d’importantes recettes de billetterie. Leur perte pèsera dans les comptes de l’Opéra, déjà fragilisé par la crise sanitaire.
Des dépenses supplémentaires sont aussi à prévoir avec le remboursement des billets. Un manque à gagner d’autant plus dommageable dans une période habituellement faste pour les théâtres.
Les prochains jours s’annoncent donc décisifs pour le Ballet de l’Opéra de Paris. Danseurs et direction doivent rapidement trouver un terrain d’entente pour éviter une prolongation du conflit et de nouvelles représentations annulées. En coulisses, on espère une issue positive pour retrouver la magie des spectacles.