Alors que Paris s’apprête à vivre au rythme des Jeux Olympiques, un préavis de grève surprise vient assombrir l’horizon. Déposé par Force Ouvrière, syndicat minoritaire au sein d’Aéroports de Paris (ADP), ce mouvement social pourrait bien court-circuiter la grande fête du sport, et ce dès le jour de la cérémonie d’ouverture.
Un accord qui ne passe pas
Tout commence le 16 juillet dernier, lorsque la direction d’ADP signe un accord avec une majorité des organisations représentatives des salariés. Mais pour Force Ouvrière, les avancées restent “partielles et modestes”, générant un “sentiment de mécontentement” parmi les troupes. Le syndicat réclame notamment que la prime de 300 euros, prévue pour tous les employés, soit portée à 1000 euros.
Faute d’avoir obtenu gain de cause, Force Ouvrière dégaine donc son arme fatale : un préavis de grève courant du vendredi 26 juillet à 5h au samedi 27 juillet à 7h, pile au moment de la cérémonie d’ouverture des JO. Une manière de mettre la pression sur la direction d’ADP et de faire entendre ses revendications.
Nous voulons des avancées concrètes pour les salariés, pas seulement des miettes. Si la direction reste sourde à nos demandes, nous n’hésiterons pas à passer à l’action.
– Un représentant FO
Paris et ses aéroports sous haute surveillance
Côté ADP, on assure mettre les bouchées doubles pour accueillir au mieux les visiteurs durant les Jeux. Les aéroports parisiens sont sur le pied de guerre, mais ce coup de semonce syndical vient semer le doute. Si le préavis était suivi d’effet, les perturbations pourraient être sévères au moment où tous les projecteurs seront braqués sur Paris.
La menace est d’autant plus sérieuse que, pour des raisons de sécurité, les autorités ont déjà prévu d’interrompre le trafic aérien à Paris-Charles de Gaulle, Orly et Beauvais pendant la cérémonie d’ouverture qui se tiendra sur la Seine. Une “zone interdite temporaire” sera instaurée dans un rayon de 150 km autour de la capitale, de 18h30 à minuit. Les compagnies aériennes, prévenues de longue date, ont adapté leurs programmes de vol en conséquence.
D’autres foyers de tension
Le front social ne se limite pas à ADP. Deux autres syndicats, chez les pilotes et le personnel navigant d’Air France, ont également appelé à la grève cette semaine. En cause : la décision de la compagnie de quitter presque totalement l’aéroport d’Orly d’ici 2025. Air France assure qu’elle assurera tous ses vols. Toujours est-il que les nuages s’amoncellent dans le ciel parisien à l’approche du jour J.
À l’heure où nous écrivons ces lignes, difficile de prédire si ces préavis seront suivis d’effet et dans quelles proportions. Une chose est sûre : les organisateurs des Jeux, déjà sur le qui-vive, scruteront avec une certaine fébrilité l’évolution de ces mouvements sociaux. Car au-delà des enjeux sportifs, c’est bien l’image de Paris et de la France qui se joue aussi durant ces JO. Un défi d’organisation, mais aussi de dialogue social.
Affaire à suivre donc, en espérant que l’esprit olympique saura aussi souffler sur le front syndical. Histoire que la fête soit belle pour tous, des pistes d’athlétisme aux pistes des aéroports.