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Grève sur le Giro : quand la sécurité des coureurs fait débat !

Une journée de chaos et de confusion s’est abattue aujourd’hui sur le Tour d’Italie. Au cœur de la polémique : les conditions météorologiques extrêmes et la sécurité des coureurs. Alors que la 16e étape devait s’élancer à 11h20 de Livigno pour rallier Monte Pana, le départ a été retardé dans un climat de tension palpable. En cause : la menace de grève brandie par les coureurs, excédés par les risques encourus.

Un coup de froid sur le Giro

C’est un véritable vent de fronde qui a soufflé sur le peloton ce matin. Alors que la neige s’invitait sur le parcours au col du Giogo di Santa Maria, les coureurs ont exprimé leurs vives inquiétudes quant à leur sécurité. Le froid, le risque de chutes, les conditions de course jugées intenables… Les griefs se sont accumulés, poussant les cyclistes à brandir la menace d’un mouvement de grève.

Un protocole “ridicule” et “clownesque”

Face aux intempéries annoncées, les organisateurs du Giro avaient mis en place un protocole spécial pour cette étape. Celui-ci prévoyait notamment la possibilité pour les coureurs de changer de vêtements au sommet du Giogo di Santa Maria, juché à 2498 mètres d’altitude. Une “neutralisation” de trois minutes devait permettre ce changement de tenue. Mais cette mesure a été vertement critiquée par plusieurs équipes et coureurs, la qualifiant de “ridicule” et de “clownesque”.

Les coureurs veulent courir et faire le spectacle. Mais pas affronter une situation où ils doivent s’arrêter dans un parking à 2.498 m pour se changer alors qu’il fait deux degrés et qu’il y a une forte probabilité de neige.

– Adam Hansen, président du syndicat des coureurs CPA

Le spectre d’une grève

Dans une lettre adressée au directeur de course Mauro Vegni, le syndicat des coureurs CPA a agité la menace d’un mouvement de grève si le col du Giogo di Santa Maria n’était pas retiré du parcours. Pour les cyclistes, les risques pour leur santé sont trop importants, en particulier dans la descente verglacée du col.

“Une honte” pour Ben O’Connor

Le grimpeur australien Ben O’Connor n’a pas mâché ses mots au micro d’Eurosport. Qualifiant le Giro d’“une des courses les plus mal organisées”, il a fustigé le manque de considération envers la santé et la sécurité des coureurs :

C’est probablement l’une des courses les plus mal organisées. Honnêtement, cela ne serait jamais arrivé dans 99% des autres courses. C’est une honte qu’en 2024, il y ait toujours des dinosaures qui ne voient pas le côté humain des choses.

– Ben O’Connor, coureur Decathlon-AG2R

Une étape finalement raccourcie

Après de longues tractations entre coureurs et organisateurs, un compromis semble avoir été trouvé. Le départ de l’étape a été décalé en bas de la descente du Giogo di Santa Maria, répondant ainsi partiellement aux demandes des cyclistes. Mais cette journée chaotique laissera sans nul doute des traces et des interrogations sur la sécurité et les conditions de course en cas de météo extrême.

Cette 16e étape du Giro, qui promettait déjà d’être épique sur le plan sportif, aura finalement été marquée par une vive polémique en coulisses. Un nouvel épisode qui met en lumière les tensions récurrentes entre les impératifs de sécurité des coureurs et les enjeux sportifs et médiatiques d’une course de cette envergure. Le mot de la fin reviendra à Ben O’Connor, résumant le sentiment de nombreux acteurs du peloton :

Il faut commencer plus bas.

– Ben O’Connor, coureur Decathlon-AG2R

Un appel à plus de raison et de considération pour la santé des coureurs, qui devrait résonner au-delà des soubresauts de cette folle journée sur les routes italiennes.

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