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Grève nationale au Pérou : Transporteurs et commerçants s’unissent contre le crime organisé

Le Pérou en ébullition : Des centaines de transporteurs et de commerçants manifestent contre la hausse alarmante des extorsions et des meurtres liés au crime organisé. Le gouvernement saura-t-il répondre à leurs appels désespérés avant qu'il ne soit trop tard ?

Le Pérou est actuellement secoué par une vague de manifestations sans précédent, réunissant des centaines de travailleurs du secteur des transports et de commerçants à travers le pays. Au cœur de leurs revendications : une hausse alarmante des extorsions et des meurtres perpétrés par le crime organisé. Face à cette situation devenue intenable, ils exigent des mesures plus drastiques de la part du gouvernement pour endiguer cette spirale de violence qui gangrène l’économie et le quotidien des Péruviens.

Une troisième manifestation en un mois témoigne de l’ampleur du malaise

Mercredi dernier, la capitale Lima, qui compte quelque 10 millions d’habitants, a été le théâtre de la troisième manifestation de ce type depuis fin septembre. Un rassemblement qui fait écho à ceux organisés dans les régions de Piura, La Libertad, Ancash et Junin, où des barrages routiers constitués de pneus enflammés ont été érigés, symboles de la colère et du désespoir des manifestants.

À Lima, le cortège s’est rendu jusqu’au Congrès, situé à proximité du palais présidentiel, pour faire entendre leurs voix au plus haut niveau de l’État. Sur les banderoles brandies par la foule, on pouvait lire des slogans tels que “Nous voulons travailler sans peur”, “Nous voulons vivre en paix sans extorsion” ou encore “Plus d’effusion de sang”. Des appels poignants qui résonnent comme un cri d’alarme face à une situation devenue insoutenable pour ces travailleurs pris en étau entre la peur et la nécessité de gagner leur vie.

Le témoignage accablant d’un leader syndical

Martin Valeriano, président de l’Association nationale pour l’intégration des travailleurs du transport (Anitra), livre un constat sans appel sur la situation :

Il n’y a pas de solution, il y a toujours des morts. Les criminels ont réagi plus vite que la police, les extorsions continuent.

Martin Valeriano, président de l’Anitra

Selon les informations rapportées par le syndicat Anitra, les gangs criminels exigent jusqu’à 50 000 soles (environ 12 000 euros) par mois et par entreprise. Un tribut exorbitant que beaucoup ne peuvent se permettre de payer. Et lorsque ces derniers refusent de se plier à ce chantage, la réponse est implacable : des tirs sur les bus, passagers ou non. Depuis le début de l’année, ce sont 14 attaques de ce type qui ont été recensées à Lima, faisant 3 morts parmi les chauffeurs.

Des mesures gouvernementales jugées insuffisantes

Face à cette situation alarmante, le gouvernement péruvien a décrété fin septembre l’état d’urgence pour 60 jours dans plusieurs districts de la capitale. Une décision qui s’est accompagnée du déploiement de l’armée dans les rues pour épauler les forces de police dans leur lutte contre l’insécurité. Mais pour beaucoup, ces mesures restent insuffisantes au regard de l’ampleur du phénomène.

En effet, selon des chiffres communiqués par la police, ce sont plus de 14 000 signalements d’extorsion qui ont été enregistrés au Pérou entre janvier et septembre. Un chiffre qui ne reflète qu’une partie de la réalité, tant la peur des représailles pousse de nombreuses victimes à garder le silence. Un silence que les manifestants entendent bien briser, au péril de leur vie, pour que les autorités prennent enfin la mesure de leur détresse et agissent en conséquence.

Un combat de tous les instants pour la survie

Pour ces travailleurs du transport et ces commerçants péruviens, chaque jour est devenu un combat pour la survie. Pris en tenaille entre la nécessité de subvenir aux besoins de leurs familles et la peur viscérale de voir leur vie basculer sous les balles des criminels, ils sont aujourd’hui acculés à prendre des risques insensés pour exercer leur métier. Une situation intolérable qui pousse ces hommes et ces femmes à descendre dans la rue pour réclamer leur droit le plus élémentaire : celui de vivre et de travailler en paix.

Nous ne demandons pas la lune. Nous voulons juste pouvoir gagner honnêtement notre vie sans avoir à trembler chaque fois que nous prenons le volant ou que nous ouvrons notre boutique. Est-ce trop demander ?

Un chauffeur de bus liménien

Un appel à la solidarité internationale

Face à cette crise qui menace de gangrener tout le pays, les manifestants en appellent aujourd’hui à la solidarité internationale. Car au-delà du Pérou, c’est toute l’Amérique latine qui est concernée par ce fléau des extorsions et des crimes liés au crime organisé. Un fléau qui mine le développement économique et social de la région et hypothèque l’avenir de millions de familles.

Il est temps que la communauté internationale prenne la mesure de ce drame et apporte son soutien aux autorités péruviennes dans leur lutte contre ce cancer. Car c’est uniquement en unissant nos forces et en faisant front commun que nous pourrons espérer venir à bout de ce fléau qui gangrène nos sociétés. L’avenir du Pérou, et plus largement celui de l’Amérique latine, en dépend.

En conclusion

La grève nationale qui secoue actuellement le Pérou est le reflet d’un malaise profond qui ronge la société péruvienne. Derrière ces manifestations, ce sont des milliers de destins brisés, de familles endeuillées et de vies gâchées par la violence aveugle du crime organisé. Une violence qui ne pourra être endigué qu’au prix d’une mobilisation sans faille de tous les acteurs : gouvernement, forces de l’ordre, société civile et communauté internationale.

Car c’est uniquement en faisant bloc face à ce fléau que nous pourrons espérer offrir un avenir meilleur aux générations futures. Un avenir où chacun pourra vivre et travailler en paix, sans avoir à craindre pour sa vie ou celle de ses proches. Un avenir où la peur aura laissé place à l’espoir. Un espoir que les manifestants péruviens portent aujourd’hui en étendard, au péril de leur vie. Ne les laissons pas tomber.

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