Les États-Unis traversent actuellement une période de turbulences sans précédent. Pour la première fois depuis 1977, le puissant syndicat des dockers ILA (International Longshoremen’s Association) a déclenché une grève qui paralyse les principaux ports de la côte est américaine. De Houston à Boston, en passant par New York, Baltimore ou encore la Nouvelle-Orléans, l’activité portuaire est à l’arrêt. Les conséquences pourraient être dramatiques pour l’économie du pays, déjà fragilisée par de multiples crises.
Un bras de fer historique
Au cœur de ce conflit se trouve un désaccord profond entre le syndicat ILA et l’Alliance maritime sur les salaires et les projets d’automatisation des ports. Malgré une offre significative des opérateurs portuaires, les dockers exigent davantage et souhaitent mettre un coup d’arrêt définitif à la robotisation qui menace leurs emplois. Un bras de fer qui intervient à un moment crucial, à seulement quatre semaines de l’élection présidentielle américaine.
Les enjeux sont colossaux. Chaque jour de grève coûterait 5 milliards de dollars à l’économie américaine selon les experts.
CNN
Biden soutient les dockers
Dans cette lutte, les dockers ont reçu un soutien de poids : celui du président Joe Biden. La Maison Blanche a en effet choisi de se ranger du côté du syndicat, estimant que leurs revendications étaient légitimes. Un positionnement qui fait grincer des dents du côté des opérateurs portuaires et du patronat, qui craignent une paralysie durable de l’activité économique.
Une économie déjà sous tension
Cette grève survient dans un contexte déjà très tendu pour le commerce maritime mondial. Entre les perturbations liées à la guerre en mer Rouge, la sécheresse qui affecte le canal de Panama et l’effondrement spectaculaire du pont de Baltimore, le secteur accumule les difficultés. Cette nouvelle crise pourrait être celle de trop et faire vaciller l’économie américaine.
Si la grève s’inscrit dans la durée, elle pourrait coûter jusqu’à 2 milliards de dollars par jour et faire grimper l’inflation de 4%.
Le Figaro
Quelles conséquences pour les Américains ?
Au-delà des chiffres, ce sont les Américains qui pourraient payer le prix fort de ce conflit social. Avec près de 40% du volume des échanges commerciaux du pays qui transite par les ports de la côte est, des pénuries et une flambée des prix sont à craindre si la situation devait se prolonger. De quoi plomber un peu plus le moral des ménages et peser sur la croissance.
- Une inflation qui pourrait grimper jusqu’à 4% selon certains économistes
- Des pénuries à craindre sur certains produits importés comme l’électronique ou le textile
- Un coup dur pour de nombreuses entreprises dépendantes du commerce international
Face à ces enjeux, la pression monte sur les différentes parties pour trouver rapidement un accord. Mais les positions semblent pour l’instant irréconciliables. Les prochains jours seront décisifs et pourraient faire basculer l’économie américaine du mauvais côté. Un scénario catastrophe dont Joe Biden se passerait bien à quelques semaines d’une élection présidentielle qui s’annonce déjà très disputée.