C’est un pavé dans la mare qu’a jeté la CGT énergie en déposant un préavis de grève courant sur tout l’été, du 14 juin au 13 septembre. Le premier syndicat de la branche entend ainsi contester avec force le projet de nouvelle grille des salaires dans le secteur des industries électriques et gazières. Une initiative qui risque bien de court-circuiter les négociations en cours et de provoquer quelques étincelles.
Un bras de fer engagé sur les salaires
Au cœur de la discorde, se trouve la proposition des employeurs de revoir en profondeur la grille salariale. Selon la CGT, celle-ci aurait pour conséquence de placer le salaire minimum en-deçà du SMIC et de diviser par 23 les évolutions de carrière. Une régression inacceptable pour Sébastien Ménesplier, secrétaire général de la FNME-CGT :
C’est une attaque sans précédent sur le statut du personnel. On assiste à un véritable bras de fer de la part du patronat.
Sébastien Ménesplier, secrétaire général FNME-CGT
Si le syndicat reconnaît la nécessité de moderniser la grille, il entend bien le faire dans l’intérêt des salariés. Une ligne rouge sur laquelle il n’est pas prêt à transiger, quitte à hausser le ton.
Vers un été électrique ?
Pour peser dans la balance, tous les moyens semblent bons, y compris les plus durs. Des actions coup de poing pourraient ainsi être menées dès le 20 juin, date de la prochaine réunion de négociation :
- Baisses importantes de production
- Coupures ciblées d’électricité
- Blocages de sites stratégiques
Un scénario de haute tension qui n’est pas sans rappeler le conflit sur les retraites. La CGT promet ainsi de maintenir la pression durant tout l’été, avec en ligne de mire un possible durcissement pendant les JO de Paris 2024. De quoi plomber l’ambiance estivale.
Un combat aux enjeux multiples
Au-delà du seul dossier de la grille salariale, la CGT entend bien utiliser ce mouvement pour faire monter la pression sur d’autres sujets sociaux d’ampleur :
- La réforme contestée de l’assurance-chômage
- Le projet de loi sur le marché du travail
- Les futures négociations de branches
Alors que le climat social reste tendu dans de nombreux secteurs, cette grève pourrait faire tache d’huile et rallier d’autres corporations. Le spectre d’un mouvement social d’envergure cet été n’est plus à exclure. Le gouvernement et le patronat sauront-ils désamorcer la bombe à retardement ? Réponse dans les prochaines semaines, qui s’annoncent pour le moins survoltées.
