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Grève du 5 décembre : Les Écoles Fortement Perturbées

Les enseignants descendent massivement dans la rue ce 5 décembre contre le budget du gouvernement. Le point sur une mobilisation historique qui va fortement perturber les écoles. Combien d'établissements fermés ? Quelles revendications portées par les syndicats ? Décryptage d'un mouvement social d'ampleur.

En ce jeudi 5 décembre, les écoles françaises risquent de sonner creux. Et pour cause, les professeurs ont massivement répondu à l’appel à la grève lancé par les syndicats pour protester contre le projet de budget du gouvernement. Selon les premières estimations, le mouvement s’annonce particulièrement suivi et devrait fortement perturber le fonctionnement des établissements scolaires sur l’ensemble du territoire.

Des milliers d’écoles menacées de fermeture

Le principal syndicat du primaire, le SNUipp-FSU, table sur pas moins de 65% de grévistes parmi les enseignants des écoles maternelles et élémentaires. Un chiffre impressionnant qui devrait se traduire par la mise à l’arrêt de plusieurs milliers d’établissements à travers le pays, faute de personnel pour accueillir les élèves.

Pour les parents, c’est l’incertitude qui règne. Nombreux sont ceux qui vont devoir jongler entre la garde des enfants et leurs obligations professionnelles, avec le casse-tête que cela représente en termes d’organisation. Les mairies tentent tant bien que mal de communiquer sur les services périscolaires maintenus, mais difficile d’avoir une vision claire tant la situation promet d’être disparate d’une commune à l’autre.

L’attaque violente des mesures du ministre de la Fonction publique, Guillaume Kasbarian, mais également les annonces de suppressions de postes résonnent fortement dans les écoles du pays.

SNUipp-FSU

Des revendications multiples

Mais quelles sont les raisons d’une telle grogne chez les professeurs des écoles ? Les syndicats pointent du doigt les annonces du ministre de la Fonction publique, Guillaume Kasbarian, jugées comme une « attaque violente ». En ligne de mire notamment, le gel du point d’indice qui sert de base au calcul du salaire des fonctionnaires.

S’ajoute à cela l’épineuse question des suppressions de postes. Près de 1500 emplois doivent ainsi disparaître dans le primaire à la rentrée prochaine, un coup dur pour des enseignants qui dénoncent déjà une dégradation constante de leurs conditions de travail. Classes surchargées, manque de remplaçants, injonctions contradictoires… Le malaise est profond et ne date pas d’hier.

L’école au cœur des tensions

Véritable poudrière, l’éducation cristallise les tensions entre le gouvernement et ses agents. Pour preuve, la succession de réformes menées tambour battant ces dernières années, de la refonte des programmes au dédoublement controversé des classes de CP et CE1 en passant par la création des établissements publics des savoirs fondamentaux. Un rythme effréné qui passe mal auprès des personnels.

Alors que le pays traverse une période économique délicate, marquée par le retour de l’inflation, la question du pouvoir d’achat est plus que jamais au centre des préoccupations. Du côté de l’exécutif, on assure que des efforts ont été faits, avec plusieurs revalorisations salariales. Mais pour les représentants des enseignants, le compte n’y est clairement pas. Ils réclament des investissements bien plus massifs pour remettre l’école à flots.

En l’absence de réaction, la profession continuera de se mobiliser dans les semaines et les mois à venir.

Guislaine David, porte-parole du SNUipp-FSU

Un bras de fer qui risque de s’installer

Les syndicats ne comptent pas en rester là et mettent la pression sur le gouvernement. « En l’absence de réaction, la profession continuera de se mobiliser dans les semaines et les mois à venir », prévient sans ambages Guislaine David, porte-parole du SNUipp-FSU. De quoi laisser présager un automne social agité dans l’éducation nationale.

À quelques mois de l’élection présidentielle, l’exécutif marche sur des œufs. Face à un mouvement potentiellement très suivi, il lui faut éviter à tout prix l’enlisement et le pourrissement de la situation. Un nouveau « mardi noir », comme l’avait vécu le ministre de l’Éducation Jean-Michel Blanquer en 2019 avec la grève historique des professeurs, serait catastrophique en termes d’image. Mais lâcher du lest sur le budget s’avère aussi compliqué en cette période de disette budgétaire.

Parents, enseignants, gouvernement… Tous les regards seront rivés ce jeudi sur un mouvement social qui s’annonce comme l’un des temps forts de la rentrée. Avec en toile de fond, l’avenir d’une école qui peine à retrouver le chemin de la sérénité. Une chose est sûre : la question éducative promet d’être au cœur des débats dans les prochains mois. Et ce 5 décembre pourrait n’être que la première étape d’un long combat.

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