En ce samedi 7 décembre, les salariés de Decathlon, célèbre enseigne d’équipement sportif, sont appelés à la grève par la CFDT-Services et la CFDT de Decathlon. Au cœur de leur mobilisation : le versement contesté d’un milliard d’euros de dividendes aux actionnaires de l’association familiale Mulliez (AFM) au titre de l’année 2024. Une décision jugée « inacceptable » par les syndicats, alors même que les effectifs diminuent dans les magasins et qu’aucune augmentation n’est prévue pour les employés.
Un rassemblement national pour faire entendre leurs revendications
Cette « grande journée de grève », à quelques semaines des fêtes de Noël, sera suivie d’un rassemblement à Paris devant le Decathlon du boulevard de la Madeleine. Les grévistes entendent ainsi porter haut et fort leur message :
Vous ne rêvez pas : un milliard pour les actionnaires, 0€ pour les salarié-es !
Communiqué CFDT
Pour les syndicats, il est temps que « la valeur créée par les salariés soit partagée » et que la direction renonce à ce versement au profit des employés. D’autant plus que les effectifs seraient en baisse dans les 330 magasins de l’enseigne.
Le bras de fer entre direction et syndicats
Face à la gronde, le patron de Decathlon, Fabien Derville, a tenté de justifier ce versement controversé dans un entretien accordé mercredi à un média local. Selon lui, « ce n’est évidemment pas de l’argent qui va dans la poche des actionnaires » mais des « résultats cumulés de l’entreprise qui n’ont pas été distribués par le passé ». Une explication qui peine à convaincre les représentants du personnel, bien décidés à maintenir la pression.
La CFDT a d’ailleurs suggéré à des sénateurs de « créer une commission d’enquête » sur les aides publiques perçues par les entreprises de l’AFM « au titre du CICE ». Un moyen supplémentaire de pointer du doigt ce qui est vécu comme une injustice par les salariés mobilisés.
Vers une mobilisation durable ?
Si la direction de Decathlon espère un mouvement limité dans le temps, les syndicats semblent déterminés à inscrire leur action dans la durée. Au-delà de cette journée de grève nationale, d’autres initiatives pourraient voir le jour si les revendications des grévistes restent lettre morte.
À l’heure où de nombreuses enseignes font face à des difficultés, comme en témoigne le vaste plan social en cours chez Auchan, autre membre de la galaxie Mulliez, ce bras de fer salarial chez Decathlon illustre les tensions croissantes entre actionnaires et employés. Un équilibre fragile, sur fond de crise du pouvoir d’achat, qui pourrait être mis à rude épreuve dans les mois à venir.
Reste à savoir si cette mobilisation portera ses fruits et conduira la direction à revoir sa position. Une chose est sûre : les salariés de Decathlon ont décidé de faire entendre leur voix et de défendre leurs intérêts, quitte à perturber l’activité à l’approche des fêtes. Un pari risqué, mais un message clair envoyé à leur employeur.