Lundi soir, la place de la Liberté au cœur de Tbilissi a vu défiler une foule déterminée, réunie à l’appel de la célèbre militante écologiste Greta Thunberg. Venus dénoncer la dérive autoritaire qui sévit dans le Caucase, les manifestants ont brandi des pancartes réclamant la libération des prisonniers politiques en Azerbaïdjan et le retour de la démocratie en Géorgie.
Greta Thunberg Dénonce “L’Oppression” dans le Caucase
Pour Greta Thunberg, ce rassemblement est un signal fort contre “la vague d’autoritarisme et d’exploitation qui déferle sur le Caucase”. La jeune suédoise a fustigé les régimes en place en Azerbaïdjan, en Géorgie, en Russie et en Iran, les accusant de “renforcer le contrôle, étouffer la dissidence et opprimer leur propre peuple”.
Mais sa critique ne s’est pas arrêtée là. Greta Thunberg a également pointé du doigt la responsabilité des puissances occidentales, leur reprochant de “fermer les yeux sur l’oppression en échange de ressources”. Selon elle, l’Occident se rend ainsi “complice de la répression et de la souffrance auxquelles sont confrontés les peuples du Caucase”.
L’Azerbaïdjan Utilise la COP29 Comme “Façade”
La militante a notamment dénoncé l’attitude de l’Azerbaïdjan, pays hôte de la COP29 sur le climat qui s’est ouverte cette semaine à Bakou. Sur les réseaux sociaux, elle a accusé le régime de se servir de cet événement international “comme d’une façade”, tout en renforçant son emprise sur le pouvoir et en aggravant les tensions régionales, sous couvert d’un “faux programme vert”.
Ces propos font écho aux inquiétudes exprimées par les défenseurs des droits humains. À l’approche de la conférence climat, plusieurs ONG internationales ont alerté sur la répression accrue menée par le gouvernement azerbaïdjanais contre les militants de la société civile et les voix critiques.
Le Parlement Européen Critique les “Violations des Droits” en Azerbaïdjan
Le Parlement européen s’est d’ailleurs ému de cette situation, jugeant les “violations des droits en cours” en Azerbaïdjan “incompatibles” avec le rôle d’hôte de la COP29. Les eurodéputés ont exhorté le régime à cesser la persécution des opposants et à respecter les libertés fondamentales.
Malgré ce contexte tendu, la conférence climat a débuté comme prévu à Bakou, réunissant près de 200 délégations. Au menu des discussions : la délicate question du financement de la lutte contre le réchauffement dans les pays en développement, avec un objectif de 100 milliards de dollars par an.
La Géorgie Secouée par des Manifestations Antigouvernementales
Pendant ce temps, la Géorgie voisine est secouée depuis plusieurs semaines par un vaste mouvement de protestation. Des milliers de citoyens dénoncent chaque jour les fraudes présumées qui ont entaché les élections législatives d’octobre, remportées par le parti prorusse au pouvoir, “Rêve géorgien”.
“Les manifestants accusent le gouvernement d’avoir détourné la Géorgie de son chemin vers l’Europe et de l’avoir ramenée dans l’orbite de Moscou”.
Selon une source proche des manifestants
Si les autorités affirment que le scrutin a été “libre et équitable”, nombre d’observateurs dénoncent un recul démocratique inquiétant. C’est pour soutenir cette lutte que Greta Thunberg a choisi de se rendre à Tbilissi, apportant à son tour sa pierre à l’édifice de la contestation.
Un Appel à la Vigilance de la Communauté Internationale
Au-delà des cas géorgien et azerbaïdjanais, la militante suédoise a appelé à une prise de conscience globale face aux dérives autoritaires. Pour elle, il est crucial que la communauté internationale reste vigilante et solidaire des peuples opprimés, où qu’ils se trouvent.
“Nous ne pouvons pas rester silencieux face à la souffrance. C’est notre devoir à tous de défendre la liberté et la dignité humaine”.
Greta Thunberg
Un message fort, qui résonne comme un appel à ne pas baisser la garde face aux menaces qui pèsent sur les droits humains et la démocratie. Et ce, même quand les intérêts économiques et géopolitiques semblent primer sur les valeurs fondamentales.