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Greta Thunberg Appelle à Libérer les Prisonniers Politiques Arméniens

Greta Thunberg crée la polémique à la COP29 en réclamant la libération des prisonniers politiques arméniens. La militante suédoise accuse l'Azerbaïdjan de "greenwashing" pour masquer les crimes commis pendant la guerre du Haut-Karabakh. Un coup d'éclat qui ravive les tensions dans le Caucase...

Un coup d’éclat qui ébranle la COP29. Vendredi, en marge du sommet sur le climat qui se tient actuellement à Bakou en Azerbaïdjan, la célèbre militante écologiste Greta Thunberg a créé la polémique en réclamant publiquement la libération des “prisonniers politiques” et “otages arméniens” détenus par les autorités azerbaïdjanaises. Un appel choc qui ravive les tensions encore vives entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, deux ex-républiques soviétiques du Caucase qui se sont livrées à plusieurs guerres meurtrières ces dernières décennies.

Greta Thunberg interpelle journalistes et responsables politiques

C’est devant la représentation de l’ONU à Erevan, la capitale arménienne, que la jeune suédoise a choisi de s’exprimer. Entourée d’une vingtaine de manifestants, elle a directement interpellé les journalistes et responsables politiques présents à la COP29 :

«Nous appelons les médias internationaux et ceux qui sont au pouvoir à Bakou à aller rendre visite aux otages arméniens et exiger la libération immédiate de tous les prisonniers politiques, prisonniers de guerre et otages».

Greta Thunberg, militante écologiste

Un message fort, assorti d’une accusation explosive. Selon Greta Thunberg, l’Azerbaïdjan essaierait de faire du “greenwashing” via l’organisation de la COP pour masquer ses crimes pendant la guerre :

«Nous ne tomberons pas dans les mensonges de l’Azerbaïdjan quand ils essaient de greenwasher leur nettoyage ethnique et leurs crimes».

Greta Thunberg, militante écologiste

Répressions et atteintes aux droits de l’homme dénoncées

Les propos chocs de Greta Thunberg font écho aux nombreuses critiques émises contre la tenue de la COP29 en Azerbaïdjan. Ce pays riche en hydrocarbures est régulièrement épinglé pour ses atteintes aux droits de l’homme et sa répression de toute contestation. D’après plusieurs ONG, le régime du président Ilham Aliyev aurait déclenché une vague de répression contre les militants de la société civile en amont du sommet.

Le Parlement européen a aussi dénoncé ces dérives. Dans une résolution votée peu avant la COP, les eurodéputés ont estimé que “les violations des droits de l’homme en cours sont incompatibles” avec l’accueil d’une telle conférence en Azerbaïdjan.

Tensions ravivées sur fond de conflit

Au-delà des droits de l’homme, c’est le conflit entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan que Greta Thunberg remet sur le devant de la scène avec son coup d’éclat. Les deux pays se sont affrontés à deux reprises dans les années 1990 et 2020 pour le contrôle du Haut-Karabakh, une enclave séparatiste à majorité arménienne en territoire azerbaïdjanais.

Lors de la dernière guerre en 2020, l’Azerbaïdjan a repris le contrôle total de la région au terme d’une offensive éclair. Cette opération a provoqué l’exode massif de plus de 100 000 Arméniens vivant au Haut-Karabakh. Chaque camp accuse l’autre de “nettoyage ethnique” et multiplie les actions en justice.

L’intervention de Greta Thunberg pourrait bien rallumer la mèche dans cette poudrière du Caucase. Même si la jeune militante se focalise sur le sort des prisonniers, son appel résonne comme un soutien à peine voilé à la cause arménienne. De quoi embarrasser les organisateurs de la COP29, déjà sur la sellette pour leur choix controversé de l’Azerbaïdjan comme pays hôte du sommet.

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