Depuis le début de l’année 2024, les Grenoblois vivent au rythme des fusillades. La place Saint-Bruno et ses alentours sont particulièrement touchés, avec une cinquantaine d’incidents en à peine 11 mois. Face à cette situation devenue intenable, habitants et commerçants sont descendus dans la rue samedi dernier pour exprimer leur ras-le-bol et réclamer des mesures fortes.
Le cri d’alarme des commerçants
Au cœur de ce quartier gangrené par les trafics, les commerçants tirent la sonnette d’alarme. Selon une source proche des manifestants, certains affirment avoir vu leur chiffre d’affaires chuter de 50%. “Les clients n’osent plus venir dans notre quartier par peur mais aussi à cause de l’image qu’il renvoie”, déplore un commerçant sous couvert d’anonymat. Pour lui comme pour ses collègues, l’enjeu est crucial : “On a un vrai rôle à jouer au cœur de la vie locale. Si on disparaît, c’est un pas de plus vers la ghettoïsation.”
Des habitants excédés
Du côté des habitants aussi, la coupe est pleine. “Il y en a marre”, résume sobrement une riveraine. Beaucoup ne se sentent plus en sécurité et limitent leurs déplacements, en particulier le soir. Des témoins évoquent des scènes de panique lors des fusillades, avec des passants qui se jettent au sol ou se réfugient dans les commerces.
On ne peut plus vivre comme ça, il faut que ça cesse. On a l’impression d’être abandonnés, livrés à nous-mêmes face à ces voyous qui font la loi.
Une habitante du quartier
Un appel à l’union et à l’action
Face à cette situation explosive, habitants et commerçants lancent un appel à l’unité. Refusant les “discours clivants qui ne mènent à rien”, ils souhaitent que tous les acteurs travaillent main dans la main pour enrayer cette spirale infernale :
- Renforcer la présence policière
- Démanteler efficacement les réseaux de trafiquants
- Proposer des alternatives aux jeunes tentés par la délinquance
- Redonner vie et attractivité aux quartiers
Autant de pistes concrètes qu’ils espèrent voir mises en œuvre rapidement, pour que Grenoble retrouve enfin la paix et la sérénité. Une chose est sûre : pour ces Grenoblois, il est plus que temps d’agir. Reste à savoir si leurs voix seront entendues.
