Le drame s’est noué dans une école du sud de la Birmanie. Mardi, une grenade a explosé entre les mains d’un élève, faisant un mort et 23 blessés parmi ses camarades. Selon la junte au pouvoir, l’engin avait été tiré lors de précédents affrontements entre l’armée et des insurgés opposés au régime militaire, sans toutefois détoner.
Cette tragédie met en lumière l’instabilité chronique qui mine le pays depuis le coup d’État de février 2021. Orchestré par l’armée, il a renversé le gouvernement civil d’Aung San Suu Kyi et plongé la Birmanie dans une spirale de violence. Depuis, des groupes rebelles ethniques et des milices pro-démocratie, les « Forces de défense du peuple », livrent une guérilla acharnée contre la junte dans de nombreuses régions.
La population civile, première victime du conflit
Au cœur de ce chaos, ce sont les civils qui paient le plus lourd tribut. Pris entre deux feux, ils subissent attentats, assassinats ciblés et affrontements quasi quotidiens. L’école, lieu d’innocence et d’apprentissage, n’est pas épargnée, comme en témoigne le drame de mardi.
Une « grenade de 40 mm » a explosé après que l’élève l’a manipulée dans l’école de la ville de Dawei, dans le sud du pays.
Service d’information de la junte birmane
Cette grenade abandonnée, probablement tirée lors de combats antérieurs entre soldats et rebelles, s’est transformée en bombe à retardement mortelle. Elle illustre les périls du quotidien auxquels sont confrontés les Birmans, et notamment les plus vulnérables comme les enfants.
Un bilan humain alarmant
Depuis le putsch, plus de 3 000 civils ont été tués par les forces de sécurité selon une ONG locale. Par ailleurs, le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’Homme s’inquiète du sort de près d’un million de déplacés qui ont fui les violences. Dans un rapport publié en mars, il met en garde contre un risque de « crimes contre l’humanité » et « d’atrocités » si le conflit perdure.
Une communauté internationale largement impuissante
Face à cette situation explosive, la communauté internationale peine à infléchir le cours des événements. Les multiples condamnations et sanctions contre la junte n’ont pour l’heure pas fait plier les généraux. Ces derniers semblent déterminés à écraser toute velléité de résistance, au mépris des pertes civiles.
L’explosion meurtrière dans cette école illustre de façon poignante l’impasse birmane. Tant qu’un règlement politique du conflit ne sera pas trouvé, les civils continueront de subir les affres d’une guerre qui les dépasse. Une guerre dont les enfants sont trop souvent les premières victimes innocentes.