Le jet d’une grenade dans un bar de Grenoble mercredi dernier a marqué les esprits et suscité l’inquiétude. Non seulement par l’acte en lui-même, faisant 15 blessés, mais aussi et surtout par l’arme employée. Car loin d’être un fait divers isolé, cet événement s’inscrit dans une tendance préoccupante : la multiplication d’armes de guerre entre les mains des trafiquants et criminels en France.
Des grenades aux kalachnikovs : l’arsenal des bandits
Grenades, kalachnikovs, fusils d’assaut… Ces armes redoutables, conçues pour les champs de bataille, se retrouvent de plus en plus fréquemment impliquées dans les règlements de comptes entre malfrats et trafiquants de drogue en France. L’attaque de Grenoble n’est malheureusement que le dernier exemple en date d’une longue liste. Cet arsenal de guerre aux mains des criminels pose un vrai défi sécuritaire.
Le trafic d’armes, business florissant
Mais d’où viennent ces armes ? Selon des sources proches des services de renseignement, l’approvisionnement se fait via différentes filières. Certaines armes proviennent des Balkans où d’importants stocks se sont constitués suite aux différents conflits. D’autres sont issues des pays de l’Est ou d’Afrique du Nord. Les trafiquants font preuve d’une redoutable ingéniosité pour alimenter le marché noir. Aux côtés des classiques pistolets et revolvers, les armes de guerre sont de plus en plus prisées malgré leur coût élevé.
Avec la kalachnikov, on change de dimension. Ce n’est plus du tout la même chose qu’un pistolet en termes de puissance de feu.
Un enquêteur spécialisé
Une course à l’armement dans le milieu
Cette prolifération d’armes de guerre s’explique aussi par une logique malsaine d’escalade et de surenchère dans le milieu criminel. Pour imposer leur loi et protéger leur territoire et leur business, les différents réseaux cherchent à s’équiper toujours plus lourdement. On assiste à une véritable course à l’armement, où la kalachnikov est devenue un symbole de puissance. Un engrenage dangereux qui explique la violence de certaines attaques.
Un vrai défi pour les forces de l’ordre
Face à des malfaiteurs si lourdement équipés, c’est tout le travail des forces de l’ordre qui est compliqué et périlleux. D’après des sources policières, certaines brigades se sentent parfois en infériorité en termes de puissance de feu face à certains trafiquants. Le risque pour les policiers, mais aussi les risques de dommages collatéraux pour la population lors d’affrontements, sont décuplés. Endiguer le trafic d’armes de guerre et les retirer des mains des criminels est un enjeu majeur de sécurité publique. Mais la tâche est immense face à des réseaux de plus en plus structurés.
Derrière ces grenades et kalachnikovs qui défrayent la chronique se cache donc un vaste trafic, complexe et tentaculaire. Une économie souterraine qui prospère en marge et représente une véritable menace. Car chaque arme qui circule est une arme qui peut tuer. Les récents événements sont un signal d’alarme sur l’ampleur du phénomène. Face à cette prolifération inquiétante de l’armement des criminels, c’est une réponse globale et déterminée qui doit être apportée. Un immense défi pour garantir la sécurité de tous.