En cette veille de Noël, les Français découvrent la composition du nouveau gouvernement mené par François Bayrou. Après l’échec de son prédécesseur Michel Barnier à élargir la majorité, le Premier ministre mise sur une équipe resserrée mais expérimentée pour tenter de s’inscrire dans la durée et éviter une nouvelle motion de censure.
34 ministres et des poids lourds politiques
François Bayrou s’appuiera sur 34 ministres et ministres délégués, soit 7 de moins que le gouvernement Barnier. Un effectif réduit, mais qui fait la part belle aux personnalités aguerries de la macronie et de la droite :
- Élisabeth Borne fait son retour, elle qui avait dû quitter Matignon il y a quelques mois.
- Manuel Valls, ancien Premier ministre de François Hollande, obtient un maroquin régalien.
- Gérald Darmanin conserve le ministère de l’Intérieur, un poste clé en cette période de contestation sociale.
En revanche, le très attendu Xavier Bertrand n’en sera pas. Le patron des Républicains, dont le nom était évoqué pour Matignon, a été recalé sous la pression du Rassemblement national.
Macronistes et LR pour colonne vertébrale
Faute d’avoir réussi à étendre sa majorité à la gauche sociale-démocrate, François Bayrou a donc opté pour un gouvernement s’appuyant essentiellement sur la macronie et Les Républicains. Une alliance déjà au cœur du précédent exécutif, d’où une impression de continuité malgré le remaniement.
Très fier de mon équipe, que j’ai immédiatement tenu à venir défendre.
François Bayrou, Premier ministre
Le nouveau locataire de Matignon s’est dit « très fier » de son équipe, manifestant sa détermination à en découdre avec une Assemblée nationale toujours aussi fragmentée et frondeuse. Mais nombre d’observateurs doutent déjà de sa capacité à faire mieux que ses prédécesseurs.
La difficile quête d’un « gouvernement d’intérêt général »
En promettant un « gouvernement d’intérêt général », Emmanuel Macron espérait sans doute conjurer l’instabilité chronique qui mine son second quinquennat. Mais en reconduisant peu ou prou la même formule gouvernementale, certains craignent qu’il ne reproduise les mêmes erreurs.
François Bayrou, malgré son expérience politique et sa réputation de bâtisseur de consensus, parviendra-t-il à élargir sa base à l’Assemblée ? Rien n’est moins sûr, alors que la France traverse une période économique et sociale des plus agitées.
Une chose est sûre : le Premier ministre jouera gros dans les prochaines semaines. S’il échoue à faire voter ses premières réformes, notamment celle très contestée des retraites, sa longévité à Matignon pourrait être sérieusement compromise. Et avec elle, la capacité d’Emmanuel Macron à gouverner jusqu’à la fin de son mandat.
Réponse début 2025, avec l’examen de ce budget qui s’annonce d’ores et déjà comme un test majeur pour le gouvernement Bayrou et pour le président de la République. L’avenir politique du pays pourrait bien se jouer là.