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Gouvernance en Afrique : Un Bilan Mitigé selon un Rapport Récent

Un rapport alarmant sur la gouvernance en Afrique montre un recul inquiétant ces dernières années. Quels sont les facteurs en cause et quelles pistes d'espoir subsistent malgré tout ? Découvrez les détails de ce bilan contrasté dans notre article.

La gouvernance en Afrique traverse une période difficile. C’est le constat sans appel dressé par le dernier rapport de la Fondation Mo Ibrahim, une organisation réputée pour son analyse fine des enjeux du continent. Malgré des avancées notables au début du siècle, les progrès semblent au point mort depuis une décennie, voire en recul dans certains domaines cruciaux comme la sécurité et la démocratie. Un bilan en demi-teinte qui suscite l’inquiétude, mais laisse aussi entrevoir quelques raisons d’espérer.

Des progrès au ralenti, sapés par l’insécurité et la fragilité démocratique

Le rapport, qui compile des données exhaustives sur plus de 300 indicateurs, brosse un tableau préoccupant de la situation. Sur les 54 pays étudiés, seuls 33 ont enregistré des progrès en matière de gouvernance depuis 2014. Pour les 21 autres, les choses se sont dégradées sur la période. Un coup d’arrêt brutal après les belles avancées du début du millénaire.

Parmi les principaux facteurs de ce recul, l’insécurité grandissante et la fragilisation des processus démocratiques occupent une place de choix. Des pays comme le Soudan, le Soudan du Sud ou l’Éthiopie ont été ravagés par des conflits dévastateurs ces dix dernières années. En parallèle, la vague de coups d’État militaires qui a déferlé sur l’Afrique de l’Ouest et centrale a mis en lumière la précarité des avancées politiques.

Covid-19 et « politique de l’homme fort », des facteurs aggravants

Au-delà des problèmes sécuritaires et institutionnels, d’autres éléments ont pesé lourd dans la balance. Les restrictions sanitaires liées à la pandémie de Covid-19 ont pu offrir un prétexte commode pour museler les oppositions. De même, la tendance mondiale à la « politique de l’homme fort » a pu conforter certains dirigeants dans leurs dérives autoritaires, comme le souligne le président de la Fondation Mo Ibrahim.

Endettement et accès aux financements, des entraves majeures

Mais le plus inquiétant reste sans doute la situation économique et financière du continent. Pris dans l’étau de l’endettement et des conditions d’accès prohibitives aux liquidités des bailleurs internationaux, de nombreux pays se retrouvent asphyxiés. Un véritable cercle vicieux, comme l’explique Mo Ibrahim :

Lorsque vous n’avez pas assez d’argent pour construire des infrastructures, pour vous occuper de la santé ou de l’éducation, vous commencez à perdre le contrôle et cela affecte la sécurité.

Une situation qui appelle des réformes urgentes des institutions financières mondiales, mais aussi un effort massif de formation de la jeunesse africaine aux compétences techniques.

La jeunesse, moteur du changement malgré la grogne

Car s’il y a bien une lueur d’espoir dans ce tableau assez sombre, c’est du côté de la nouvelle génération qu’il faut la chercher. Mieux informés, plus entreprenants, beaucoup de jeunes Africains n’hésitent plus à faire entendre leur ras-le-bol, même si le rapport note une « insatisfaction croissante » de la population malgré certaines avancées. Un potentiel extraordinaire sur lequel il faudra s’appuyer pour inverser la tendance et renouer avec une gouvernance plus vertueuse sur le continent.

Le défi est immense, mais les ressorts du changement sont là. Aux dirigeants africains de saisir cette opportunité et d’offrir à la jeunesse les moyens de ses ambitions. L’avenir du continent en dépend.

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