Dans une petite ville du Val-d’Oise, un drame familial a secoué les consciences. En octobre 2021, un nourrisson de 13 mois a frôlé la mort sous les coups de son propre père, un homme au passé judiciaire chargé, aujourd’hui au cœur d’un procès retentissant. Cette affaire, qui se déroule à Goussainville, soulève des questions brûlantes sur la violence intrafamiliale, la justice et les enjeux migratoires. Comment une telle tragédie a-t-elle pu se produire ? Plongeons dans les détails de ce dossier complexe, où la vérité semble aussi fragile que la vie de cet enfant.
Un Acte d’une Violence Inouïe
Le 18 octobre 2021, les secours sont appelés en urgence dans un appartement de Goussainville. Sur place, ils découvrent un bébé de 13 mois dans un état critique, victime de blessures graves. L’enfant, prénommé Yacine, souffre d’un arrêt cardiaque mais est miraculeusement réanimé par les équipes médicales. Les premières constatations révèlent des marques de coups et des signes de maltraitance sévère. Rapidement, le père, un homme de 28 ans, est pointé du doigt comme le principal suspect.
Selon le récit de la mère, l’accusé aurait utilisé un pommeau de douche pour frapper l’enfant à plusieurs reprises, allant jusqu’à lui plonger la tête dans une bassine d’eau. Ces actes d’une violence extrême auraient été accompagnés de paroles glaçantes : le père aurait reproché à son fils d’avoir « gâché sa vie ». Ce témoignage, chargé d’émotion, a bouleversé l’audience lors de l’ouverture du procès devant la cour d’assises du Val-d’Oise.
Un Accusé au Profil Complexe
L’homme au centre de cette affaire, Chaouiki S., est un ressortissant tunisien arrivé en France par bateau. Âgé de 28 ans, il est sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF), une mesure administrative qui n’a pas été exécutée avant les faits. Son passé judiciaire, marqué par plusieurs condamnations, dresse le portrait d’un individu déjà connu des autorités. Mais qui est vraiment cet homme ? Est-il le monstre dépeint par l’accusation ou un père dépassé par ses propres démons ?
Lors de son interrogatoire, l’accusé nie catégoriquement la tentative de meurtre. Il reconnaît avoir donné une gifle à sa compagne et avoir « pris l’enfant par les oreilles », provoquant, selon lui, une chute accidentelle. Cette version, radicalement différente de celle de la mère, a suscité des débats animés à la barre. La défense pointe du doigt des incohérences dans le témoignage de l’épouse, suggérant que des tensions conjugales pourraient avoir influencé ses déclarations.
« Je n’ai jamais voulu tuer mon fils. Je l’aime. C’était un accident », a déclaré Chaouiki S. lors de son procès.
Les Séquelles d’un Drame
Le petit Yacine, aujourd’hui âgé de cinq ans, porte encore les stigmates de cette journée tragique. Placé en famille d’accueil pendant quatre ans, il souffre de séquelles physiques et psychologiques lourdes. Les experts médicaux, entendus lors du procès, ont décrit des lésions cérébrales irréversibles, affectant son développement moteur et cognitif. Ce constat, poignant, rappelle le coût humain de la violence domestique et l’urgence de protéger les plus vulnérables.
La mère, elle aussi victime de violences conjugales, a livré un témoignage déchirant. Elle a décrit un quotidien marqué par la peur et l’isolement, où les tensions avec son compagnon s’aggravaient. Ce contexte de violence intrafamiliale est malheureusement loin d’être un cas isolé. Selon une étude récente, près de 20 % des affaires jugées en cour d’assises en France impliquent des violences au sein du foyer, un chiffre qui interpelle.
Faits marquants du drame :
- Octobre 2021 : Un bébé de 13 mois est grièvement blessé à Goussainville.
- Les secours réaniment l’enfant après un arrêt cardiaque.
- Le père est accusé d’avoir utilisé un pommeau de douche pour frapper.
- L’enfant souffre de séquelles irréversibles.
- La mère témoigne de violences conjugales répétées.
Un Procès Sous Tension
Le procès, qui s’est ouvert devant la cour d’assises du Val-d’Oise, est prévu pour durer jusqu’au jeudi. Les débats sont marqués par une tension palpable, tant les faits reprochés sont graves. Les avocats de la défense plaident pour une requalification des faits en violences volontaires, arguant que l’intention de tuer n’est pas établie. De son côté, l’accusation met en avant la violence des actes et les conséquences dévastatrices pour l’enfant.
Ce dossier soulève également des questions sur le suivi des individus sous OQTF. Comment un homme avec un passé judiciaire lourd a-t-il pu rester sur le territoire malgré une mesure d’expulsion ? Cette problématique, au croisement de la justice et de la politique migratoire, alimente les débats dans l’opinion publique.
La Violence Familiale : Un Fléau à Combattre
Ce drame met en lumière un problème de société bien plus large : la violence familiale. En France, des milliers d’enfants et de conjoints subissent chaque année des maltraitances, souvent dans le silence. Les associations de protection de l’enfance alertent sur le manque de moyens pour prévenir ces drames. « Il faut renforcer les dispositifs d’accompagnement et de signalement », souligne une représentante d’une ONG spécialisée.
« Les enfants sont les premières victimes des violences conjugales. Il est urgent d’agir pour les protéger. »
– Une travailleuse sociale anonyme
Pour mieux comprendre l’ampleur du problème, voici quelques chiffres clés :
| Statistique | Chiffre |
|---|---|
| Enfants victimes de maltraitance en France (2022) | 52 000 |
| Femmes victimes de violences conjugales par an | 213 000 |
| Appels au 119 (numéro d’urgence enfance) | 20 000 par an |
Les Enjeux d’une Justice Implacable
Ce procès n’est pas seulement celui d’un homme, mais aussi celui d’un système. La justice doit trancher entre la version de l’accusation, qui parle d’un acte prémédité, et celle de la défense, qui évoque un accident. Au-delà du verdict, c’est la capacité de la société à protéger ses membres les plus fragiles qui est en jeu. Comment éviter qu’un tel drame se reproduise ?
Les associations appellent à une meilleure coordination entre les services sociaux, la police et la justice. Elles plaident pour des formations renforcées pour repérer les signaux de maltraitance et pour des sanctions plus sévères contre les auteurs de violences. Ce dossier, par sa gravité, pourrait devenir un symbole de la lutte contre la violence intrafamiliale.
Un Débat Sociétal Plus Large
L’affaire de Goussainville ne peut être réduite à un simple fait divers. Elle touche à des questions sensibles : la gestion des flux migratoires, le suivi des individus sous OQTF, et la prise en charge des familles en détresse. Certains y verront un argument pour durcir les politiques migratoires, tandis que d’autres insisteront sur la nécessité de mieux accompagner les populations vulnérables, qu’elles soient françaises ou étrangères.
Ce drame, aussi tragique soit-il, doit servir de catalyseur pour une réflexion collective. Comment protéger les enfants des violences familiales ? Comment améliorer le suivi des personnes sous mesures administratives ? Et surtout, comment briser le cycle de la violence avant qu’il ne soit trop tard ?
Actions pour lutter contre la violence familiale :
- Renforcer les campagnes de sensibilisation dans les écoles et les médias.
- Augmenter les budgets alloués aux services sociaux.
- Former les professionnels de santé à repérer les signes de maltraitance.
- Simplifier les procédures de signalement pour les victimes.
- Créer des refuges pour les familles en danger.
Vers un Verdict Attendu
Alors que le procès touche à sa fin, tous les regards sont tournés vers la cour d’assises. Le verdict, attendu dans les prochains jours, ne pourra effacer les blessures de Yacine ni les traumatismes de sa mère. Mais il pourrait envoyer un message fort : la société ne tolère pas la violence contre les plus faibles. Quel que soit le dénouement, cette affaire restera gravée dans les mémoires comme un rappel douloureux de l’urgence de protéger les enfants.
Ce drame, par sa brutalité, nous force à regarder en face les failles de notre système. Il nous rappelle que derrière chaque fait divers, il y a des vies brisées, des familles détruites, et une société qui doit se mobiliser pour que de telles horreurs ne se reproduisent plus.









