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Google Sommé De Bloquer Les Sites Pirates De Matchs De Ligue 1

La Ligue 1 piratée, ça suffit ! Google doit agir sur ordre de la justice pour stopper la diffusion illégale des matchs. Les détenteurs de droits comme DAZN jubilent, mais le combat est loin d'être terminé... Découvrez les dessous de cette bataille cruciale.

C’est un coup dur pour les amateurs de football qui se tournent vers des sites de streaming illégaux pour suivre les matchs de Ligue 1. Selon nos informations, la justice française vient d’ordonner au géant américain Google de bloquer l’accès à toute une série de plateformes diffusant sans autorisation les rencontres du championnat de France.

La Ligue 1 en ligne de mire des pirates

La décision, dont nous avons eu copie, fait suite à une action en justice intentée par DAZN, le diffuseur britannique qui détient les droits TV de la Ligue 1 pour plusieurs saisons. Dans un communiqué, l’entreprise s’est félicitée de ce jugement qu’elle qualifie « d’important et courageux », y voyant « un tournant dans la lutte contre le piratage des contenus sportifs ».

Il faut dire que l’enjeu est de taille pour DAZN et les autres acteurs du secteur. Selon une estimation récente de l’Arcom (ex-CSA), le manque à gagner lié à la diffusion illicite de compétitions sportives s’élèverait à pas moins de 290 millions d’euros par an en France, soit près de 15% du marché. Un préjudice considérable qui pèse sur l’ensemble de l’écosystème, des diffuseurs aux clubs en passant par les fédérations.

Google et les opérateurs sommés d’agir

Dans son jugement, le tribunal judiciaire de Paris a ainsi constaté « l’existence d’atteintes graves et répétées » aux droits de diffusion détenus par DAZN. Il ordonne en conséquence à Google, mais aussi à la société américaine Cloudflare qui fournit des services à certains sites, de mettre en œuvre « toutes mesures propres à empêcher » l’accès depuis la France à 27 plateformes listées, et ce sous trois jours.

Une injonction similaire avait déjà été adressée début novembre à une série d’opérateurs télécoms français, dont Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free. Ces derniers sont donc également tenus de bloquer les sites en question, et ce théoriquement jusqu’au dernier match de Ligue 1 de la saison 2024-2025 !

Google conteste des « mesures disproportionnées »

De son côté, Google avait contesté les demandes de blocage formulées par DAZN, arguant notamment qu’il s’agissait de « mesures disproportionnées en ce qu’elles sont coûteuses, inefficaces, non dissuasives, inutiles ». Cet argumentaire n’a visiblement pas convaincu les juges parisiens.

La firme de Mountain View et Cloudflare doivent désormais informer le diffuseur britannique de la bonne mise en application des mesures de blocage, ainsi que des éventuelles difficultés rencontrées. Nul doute que les effets de cette décision seront scrutés de près par l’ensemble du secteur.

Un combat de longue haleine

Si elle constitue une victoire importante pour les ayants droit, cette décision de justice est loin de marquer la fin de la lutte contre le piratage des contenus sportifs. Comme le soulignait récemment Pauline Combredet-Blassel, directrice générale adjointe de l’Arcom, citée par l’AFP, ce fléau représente encore « 15% du marché de la diffusion des contenus sportifs et pèse sur l’ensemble du secteur, les clubs, les fédérations (…) et le sport amateur ».

Face à des pirates toujours plus inventifs, il s’agit donc d’un combat de longue haleine qui mobilise diffuseurs, autorités et acteurs du numérique. L’objectif : assécher durablement les flux illégaux pour préserver la viabilité économique du modèle et garantir le financement du sport professionnel comme amateur. Un défi majeur à l’heure de la multiplication des offres légales et du boom des droits TV.

L’avenir du foot français en jeu

Au-delà de la Ligue 1, c’est bel et bien l’avenir du football tricolore qui se joue en partie sur le terrain judiciaire et technologique. Avec des droits TV en forte hausse, atteignant plusieurs centaines de millions d’euros par saison, le championnat de France est devenu une proie de choix pour les pirates du web.

Un phénomène qui menace directement les investissements des diffuseurs, et donc indirectement les finances des clubs qui dépendent largement de cette manne télévisuelle pour boucler leurs budgets et attirer les meilleurs joueurs. Autant dire que la lutte s’annonce intense ces prochaines années pour tenter d’endiguer le streaming illégal, avec des batailles juridiques à répétition en perspective.

Une chose est sûre : entre enjeux économiques, technologiques et sportifs, le dossier du piratage des matchs est loin d’avoir livré tous ses secrets. Et il pourrait bien continuer à faire couler beaucoup d’encre dans les mois et années à venir…

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