C’est un véritable séisme dans le monde de la livraison à domicile. Glovo, l’un des leaders du secteur en Espagne, vient d’annoncer un changement radical dans son modèle économique sous la pression des autorités. Fini le statut de travailleur indépendant pour ses livreurs, place désormais au salariat. Une décision lourde de conséquences pour l’entreprise catalane.
Un bras de fer de longue haleine avec les autorités espagnoles
Depuis plusieurs années, Glovo était engagé dans un contentieux avec le gouvernement espagnol concernant le statut de ses livreurs. Alors que ces derniers exerçaient jusqu’à présent en tant que travailleurs indépendants, les autorités reprochaient à la plateforme d’enfreindre le code du travail. Un bras de fer qui a trouvé son épilogue ce lundi avec l’annonce par Glovo d’un passage au salariat pour l’ensemble de ses coursiers en Espagne.
Cette décision fait suite à de multiples actions menées par le gouvernement pour contraindre les plateformes de livraison à se mettre en conformité. En mai 2021, l’Espagne a ainsi adopté la « loi Rider », instaurant une présomption de salariat pour les livreurs. Un texte pionnier en Europe qui a conduit à l’embauche de milliers de coursiers, jusqu’alors considérés comme indépendants.
Des amendes à répétition
Malgré cette nouvelle législation, Glovo a tenté de maintenir son modèle initial en proposant un statut hybride à ses livreurs. Une position qui lui a valu de lourdes sanctions de la part de l’inspection du travail, à hauteur de 205 millions d’euros. Des amendes contestées en justice par la plateforme, en vain.
Parallèlement, Glovo est visé depuis vendredi dernier par une plainte de son concurrent Just Eat, qui l’accuse de concurrence déloyale. Le groupe anglo-néerlandais, qui salarie ses propres coursiers, réclame près de 300 millions d’euros de dommages et intérêts. De quoi accentuer encore davantage la pression sur l’entreprise catalane.
Un impact financier conséquent
Si ce changement de modèle met fin à « l’incertitude juridique » entourant les activités de Glovo en Espagne selon la direction, il devrait néanmoins avoir un impact significatif sur ses résultats. Le passage au salariat de ses quelque 15 000 livreurs dans le pays devrait ainsi amputer d’environ 100 millions d’euros le revenu brut d’exploitation de l’entreprise en 2025, selon une estimation de Delivery Hero, son actionnaire majoritaire.
Une annonce qui a fait l’effet d’une douche froide en bourse, le titre de Delivery Hero dévissant de 11% dans la foulée, les investisseurs craignant une dégradation de la rentabilité du groupe. D’autant que ce revirement pourrait faire tache d’huile dans d’autres pays où opère Glovo si le cadre réglementaire venait à évoluer.
Vers une harmonisation européenne ?
Car le « cas Glovo » est loin d’être isolé. Partout en Europe, le statut des travailleurs des plateformes fait débat et a conduit à une multiplication des contentieux ces dernières années. Face à cette situation, l’Union européenne a décidé de légiférer en adoptant le 14 octobre dernier une directive visant à requalifier en salariés les personnes travaillant pour les plateformes numériques.
Si ce texte pose un cadre commun, ses modalités d’application restent cependant floues et dépendront des règlementations nationales. De quoi laisser planer le doute sur l’avenir du modèle économique de la livraison à domicile tel qu’il s’est développé ces dernières années.
Une révolution pour le secteur
Pour un proche du dossier, la décision de Glovo pourrait en tout cas « faire jurisprudence » et « pousser les autres acteurs du marché à revoir leur copie ». Fini l’eldorado de la livraison à domicile low-cost basé sur l’utilisation massive d’une main d’œuvre précaire et sous-payée ? L’avenir nous le dira, mais une chose est sûre : le vent est en train de tourner pour les plateformes, contraintes de s’adapter à un cadre règlementaire de plus en plus strict.
Une petite révolution qui pourrait bien changer la donne dans ce secteur en plein boom mais qui peine encore à trouver un modèle pérenne. Avec à la clé de possibles répercussions pour le consommateur, qui devra peut-être s’habituer à payer sa livraison un peu plus cher. Le prix à payer pour une meilleure protection sociale des livreurs ?
Une annonce qui a fait l’effet d’une douche froide en bourse, le titre de Delivery Hero dévissant de 11% dans la foulée, les investisseurs craignant une dégradation de la rentabilité du groupe. D’autant que ce revirement pourrait faire tache d’huile dans d’autres pays où opère Glovo si le cadre réglementaire venait à évoluer.
Vers une harmonisation européenne ?
Car le « cas Glovo » est loin d’être isolé. Partout en Europe, le statut des travailleurs des plateformes fait débat et a conduit à une multiplication des contentieux ces dernières années. Face à cette situation, l’Union européenne a décidé de légiférer en adoptant le 14 octobre dernier une directive visant à requalifier en salariés les personnes travaillant pour les plateformes numériques.
Si ce texte pose un cadre commun, ses modalités d’application restent cependant floues et dépendront des règlementations nationales. De quoi laisser planer le doute sur l’avenir du modèle économique de la livraison à domicile tel qu’il s’est développé ces dernières années.
Une révolution pour le secteur
Pour un proche du dossier, la décision de Glovo pourrait en tout cas « faire jurisprudence » et « pousser les autres acteurs du marché à revoir leur copie ». Fini l’eldorado de la livraison à domicile low-cost basé sur l’utilisation massive d’une main d’œuvre précaire et sous-payée ? L’avenir nous le dira, mais une chose est sûre : le vent est en train de tourner pour les plateformes, contraintes de s’adapter à un cadre règlementaire de plus en plus strict.
Une petite révolution qui pourrait bien changer la donne dans ce secteur en plein boom mais qui peine encore à trouver un modèle pérenne. Avec à la clé de possibles répercussions pour le consommateur, qui devra peut-être s’habituer à payer sa livraison un peu plus cher. Le prix à payer pour une meilleure protection sociale des livreurs ?