C’est un témoignage glaçant qu’a livré ce mercredi Gisèle Pelicot, 71 ans, victime pendant une décennie des agissements pervers de son mari, dans l’affaire qui secoue actuellement les assises du Vaucluse. Droguée à son insu, la septuagénaire était livrée par son époux à des dizaines d’inconnus, recrutés via Internet pour abuser d’elle. Face à la cour, elle s’est dite “totalement détruite”.
“Je n’ai toujours pas compris comment tu as pu me trahir à ce point”
Lors de cet interrogatoire de mi-parcours, huit semaines après le début de ce procès hors norme, Gisèle Pelicot a interpellé indirectement son ex-mari, Dominique Pelicot, assis sur le banc des accusés. “Je n’ai toujours pas compris comment toi qui étais pour moi un homme parfait, tu as pu me trahir à ce point, comment tu as pu faire rentrer, chez nous, des hommes dans mon lit”, a-t-elle lancé, submergée par l’émotion.
Moi, j’ai toujours essayé de te tirer vers le haut, toi, tu as choisi les bas-fonds de l’âme humaine.
Gisèle Pelicot, victime
Une vie “basculée dans le néant”
Gisèle Pelicot a expliqué que sa vie avait “basculé dans le néant” suite à cette terrible trahison. Brisée, ne sachant comment se reconstruire après un tel traumatisme, elle a confié vouloir que son calvaire serve au moins à aider d’autres femmes victimes.
Je ne veux plus qu’elles aient honte. La honte, ce n’est pas à nous de l’avoir, c’est à eux.
Gisèle Pelicot
Une affaire emblématique des ravages de la soumission chimique
L’affaire des viols de Mazan est devenue le symbole des violences sexuelles facilitées par la soumission chimique. Gisèle Pelicot était droguée à son insu par des cocktails de médicaments glissés dans ses repas par son mari, qui la livrait ensuite à des agresseurs contactés via des sites libertins.
Les vidéos des agressions, retrouvées par les enquêteurs, témoignent de l’état semi-comateux dans lequel se trouvait la victime lors des faits. Leur diffusion partielle lors du procès a été autorisée par la cour, une première dans une affaire de violences sexuelles.
Des propos du maire de Mazan font polémique
L’affaire a pris une tournure polémique lorsque le maire de Mazan, le village où se déroulaient les viols, a déclaré lors d’une interview : “Après tout, personne n’est mort”. Des propos minimisant la gravité des faits qui ont indigné de nombreuses associations de défense des victimes.
Dominique Pelicot encourt 20 ans de réclusion criminelle,
ses 32 co-accusés risquent 10 ans de prison.
Le procès doit encore durer plusieurs semaines. À suivre…
