La pluie s’abat sur les routes sinueuses de Naples, transformant l’asphalte en un miroir glissant. Ce 15 mai 2025, la sixième étape du Giro d’Italie a offert un spectacle aussi intense que dramatique. Entre l’exploit de l’Australien Kaden Groves, qui a dominé le sprint final, et une chute massive ayant secoué le peloton, cette journée restera gravée dans les mémoires des amateurs de cyclisme. Plongeons dans cette étape où la stratégie, l’endurance et la résilience ont façonné l’histoire de la course.
Une Étape sous Haute Tension
Partant de Potenza pour rejoindre Naples, cette étape de 200 kilomètres promettait un final explosif. Les sprinteurs, avides de gloire, savaient que l’arrivée plate à Naples offrirait une rare opportunité de briller. Mais la météo capricieuse et une chute spectaculaire ont bouleversé les plans, mettant à rude épreuve la détermination des coureurs.
Kaden Groves, Maître du Sprint
Dans les derniers mètres, alors que la foule napolitaine rugissait, Kaden Groves a surgi avec une puissance impressionnante. L’Australien, membre de l’équipe Alpecin-Deceuninck, a devancé ses rivaux avec une aisance déconcertante. Derrière lui, le Belge Milan Fretin et le Français Paul Magnier ont complété le podium, ce dernier signant un premier top 3 sur un Grand Tour.
« J’ai tout donné dans les 200 derniers mètres. L’équipe m’a parfaitement positionné, et je savais que c’était ma chance », a déclaré Groves après la course.
Cette victoire marque le deuxième succès de Groves sur le Giro, après son triomphe en 2023. Avec neuf victoires sur les Grands Tours à son actif, le sprinteur australien confirme son statut de référence mondiale dans les arrivées massives.
Une Chute qui Change Tout
À environ 70 kilomètres de l’arrivée, le peloton a été secoué par un incident dramatique. Sur une route rendue traîtresse par la pluie, une chute collective a envoyé plusieurs coureurs au sol. Parmi les victimes, des noms prestigieux comme l’Équatorien Richard Carapaz, vainqueur du Giro 2019, ou le Britannique Adam Yates. Mais c’est l’Australien Jai Hindley, lieutenant clé de Primoz Roglic, qui a payé le plus lourd tribut.
Hindley, ancien lauréat du Giro en 2022, est resté longuement assis sur le trottoir, visiblement sonné, avant d’être évacué en ambulance. Deux autres coureurs, l’Allemand Juri Hollmann et le Néo-Zélandais Dion Smith, ont également abandonné, le premier souffrant d’une possible fracture au bras.
Conséquences immédiates :
- Neutralisation de la course pendant 20 kilomètres.
- Abandon de trois coureurs, dont Jai Hindley.
- Prudente reprise sous une pluie persistante.
Face à cet incident, les organisateurs ont décidé de geler les écarts au classement général, supprimant les bonifications à l’arrivée. Cette décision a permis aux coureurs de reprendre leurs esprits, mais a également frustré certains sprinteurs, comme Mads Pedersen, qui s’est relevé à plus de 20 kilomètres du but, conscient que le classement ne bougerait pas.
Un Final Perturbé mais Électrisant
Alors que la course reprenait ses droits, un nouvel incident a failli tout bouleverser. À quelques kilomètres de l’arrivée, un spectateur a fait irruption sur la chaussée, obligeant les coureurs à redoubler de vigilance. Malgré ce chaos, le final a offert un spectacle haletant.
Wout Van Aert, souvent critiqué pour son manque de tranchant cette saison, a tenté une accélération audacieuse dans le dernier kilomètre. Mais le Belge, comme son coéquipier Olav Kooij, n’a pas pu résister à la furia de Groves. Ce sprint, bien que disputé sous tension, a rappelé pourquoi le Giro reste une course imprévisible.
Les Enjeux de la Prochaine Étape
La septième étape, prévue ce vendredi, s’annonce comme un tournant pour les prétendants au classement général. Avec 3 500 mètres de dénivelé positif dans les Apennins et une arrivée à Tagliacozzo après une montée finale de 11,9 kilomètres, les grimpeurs auront l’occasion de frapper fort. Les quatre derniers kilomètres, avec une pente moyenne dépassant 10 %, promettent une bataille acharnée.
Pour des coureurs comme Primoz Roglic, désormais orphelin de son lieutenant Hindley, ou Tadej Pogacar, souvent favori, cette étape pourrait redessiner la hiérarchie. Les spectateurs attendent avec impatience de voir qui osera attaquer dans ces pentes redoutables.
| Position | Coureur | Équipe | Temps |
|---|---|---|---|
| 1 | Kaden Groves | Alpecin-Deceuninck | 4h30’12 » |
| 2 | Milan Fretin | Cofidis | Même temps |
| 3 | Paul Magnier | Soudal Quick-Step | Même temps |
Le Giro, une Course à Part
Le Giro d’Italie est réputé pour ses parcours exigeants et ses rebondissements. Cette sixième étape en est la parfaite illustration : entre conditions météorologiques extrêmes, incidents imprévus et exploits individuels, chaque journée apporte son lot de surprises. Pour les coureurs, c’est une épreuve mentale autant que physique, où la moindre erreur peut coûter cher.
La neutralisation de la course, bien que controversée, a permis de préserver la sécurité des coureurs. Mais elle a aussi rappelé que le cyclisme reste un sport où l’imprévu règne en maître. Les spectateurs, eux, ont vibré devant ce mélange d’adrénaline et de stratégie.
Les Héros Méconnus du Peloton
Si Kaden Groves a monopolisé les projecteurs, d’autres coureurs ont marqué cette étape par leur résilience. Paul Magnier, jeune Français de 21 ans, a prouvé qu’il pouvait rivaliser avec les meilleurs sprinteurs mondiaux. Son podium, obtenu malgré une chute plus tôt dans la journée, témoigne d’un mental d’acier.
De son côté, Milan Fretin, deuxième, continue de grimper dans la hiérarchie des sprinteurs. Ces performances, souvent éclipsées par les stars du peloton, rappellent que le Giro est aussi une vitrine pour les talents émergents.
Naples, Théâtre d’Émotions
L’arrivée à Naples, avec ses rues animées et son public passionné, a ajouté une dimension particulière à cette étape. La ville, baignée par une lumière douce malgré la pluie, a offert un décor grandiose pour ce final. Les coureurs, galvanisés par l’ambiance, ont tout donné pour s’imposer dans ce cadre mythique.
« Courir à Naples, c’est spécial. La foule, l’énergie, tout est différent ici », a confié un coureur après l’arrivée.
Ce décor, mêlé à l’intensité de la course, a transformé cette sixième étape en un moment inoubliable pour les fans. Naples, avec son charme brut, a une fois de plus prouvé pourquoi elle est une étape incontournable du Giro.
Vers une Bataille dans les Apennins
Alors que les sprinteurs savourent leur moment de gloire, les regards se tournent déjà vers l’étape suivante. Les Apennins, avec leurs pentes impitoyables, promettent une tout autre bataille. Les favoris du classement général, jusqu’ici discrets, devront sortir de l’ombre pour défendre leurs ambitions.
Ce qu’il faut retenir de l’étape 6 :
- Victoire : Kaden Groves domine le sprint à Naples.
- Chute : Un accident massif force trois abandons, dont Jai Hindley.
- Neutralisation : La course stoppée 20 km pour sécurité.
- Prochain défi : Une étape montagneuse dans les Apennins.
Le Giro 2025 continue de tenir ses promesses, mêlant spectacle, drame et émotions fortes. Chaque étape redéfinit les contours de la course, et la septième étape pourrait bien bouleverser le classement général. Qui s’imposera dans les montagnes ? Réponse dans les prochains jours.
Pourquoi le Giro Fascine
Le Giro d’Italie ne se résume pas à une simple compétition sportive. C’est une aventure humaine, où chaque coureur, qu’il soit favori ou outsider, écrit une page de l’histoire. Les paysages grandioses, les foules en liesse et les rebondissements incessants font de cette course un événement à part.
Pour les fans, c’est l’occasion de vibrer au rythme des exploits et des drames. Pour les coureurs, c’est un défi où chaque kilomètre compte. Et pour Naples, ce 15 mai 2025, c’était une journée où le cyclisme a brillé sous la pluie.
Alors que le peloton se prépare pour les défis à venir, une chose est sûre : le Giro 2025 n’a pas fini de nous surprendre. Rendez-vous dans les Apennins pour la suite de cette épopée.
