L’affaire de la gifle donnée à une enseignante par une élève voilée dans un lycée de Tourcoing continue de secouer le monde éducatif. Placée sous contrôle judiciaire avec interdiction d’entrer en contact avec la victime, la lycéenne de 18 ans sera jugée le 11 décembre pour violence suivie d’une ITT de moins de huit jours et menace de mort sur une personne chargée de mission de service public.
Lors de sa comparution immédiate ce mercredi, l’élève en terminale bac pro métiers de l’accueil a exprimé ses regrets. « Je suis désolée des coups que j’ai pu mettre à cette professeur et j’espère que ça va bien se passer », a-t-elle déclaré à la barre, veste noire sur tee-shirt blanc, cheveux en chignon.
Une gifle pour un voile
Lundi, tout a dégénéré quand l’enseignante en sciences et techniques médico-sociales a demandé à son élève de retirer le voile islamique qu’elle venait de revêtir au moment de quitter l’établissement. Refus de l’adolescente qui aurait alors invectivé sa professeure.
Cette dernière a tenté de bloquer la sortie de la lycéenne afin de recueillir son identité. C’est là que la situation a basculé : l’élève aurait giflé l’enseignante qui lui aurait rendu la pareille. S’en sont suivis plusieurs coups, menaces et bousculades avant que la jeune fille ne prenne la fuite.
La laïcité en question
Cette affaire remet sur le devant de la scène le délicat sujet de la laïcité à l’école. Dans un communiqué, le rectorat de Lille a fermement condamné ce « grave incident » qui « défie le principe de laïcité en vigueur au sein de l’établissement ». L’enseignante bénéficie de la protection fonctionnelle et a déposé plainte.
Toute atteinte à l’intégrité physique des professeurs sera sévèrement sanctionnée.
Valérie Cabuil, Rectrice de l’académie de Lille
Sanctions disciplinaires « très fermes »
La ministre de l’Éducation nationale, Anne Genetet, n’a pas manqué de condamner cet acte « défiant l’école laïque et la République ». Elle a demandé des « sanctions disciplinaires très fermes » à l’encontre de l’élève visée par une mesure conservatoire « pour lui interdire l’accès à l’établissement ». Elle se rendra sur place ce jeudi.
En attendant, les cours ont été suspendus mardi et mercredi au lycée Sévigné pour permettre « un temps d’échange et de travail » pour le personnel ébranlé par cette violence scolaire particulièrement choquante.
Sources :
- AFP
- Le Parisien
- Rectorat de Lille