Imaginez une arène transformée en cathédrale gothique, où des silhouettes masquées, drapées de costumes évoquant des rites anciens, enflamment une foule en transe. Mardi soir, le groupe suédois de metal mélodique Ghost a offert à Paris un spectacle qui dépasse la simple performance musicale. Dans une salle comble, leur dernier album, Skeletá, a pris vie, porté par une mise en scène théâtrale et une énergie communicative. Mais qu’est-ce qui rend ce show si unique, au point de convertir même les plus sceptiques ?
Une Grand-Messe Métal à l’Accor Arena
Le metal n’a jamais été un genre timide, mais Ghost repousse les limites avec une approche qui mêle musique, théâtre et mystère. Leur concert à l’Accor Arena n’était pas seulement un événement musical : c’était une expérience immersive. Dès l’entrée, les spectateurs ont été plongés dans une ambiance singulière. Les portables étaient interdits, une règle rare qui a forcé chacun à vivre l’instant présent. Résultat ? Une connexion palpable entre le groupe et son public.
Le chanteur, Tobias Forge, réincarné en Papa Perpetua V, a dominé la scène avec une présence magnétique. Vêtu d’un costume évoquant un pape démoniaque, il a guidé la foule à travers un répertoire mêlant nouveaux titres et classiques. La scénographie, avec ses jeux de lumières écarlates et ses décors rappelant une messe profane, a amplifié l’impact de chaque note.
Le saviez-vous ? Ghost change régulièrement l’identité de son chanteur fictif, chaque « Papa » incarnant une nouvelle ère du groupe. Papa Perpetua V est la dernière incarnation en date, introduite avec Skeletá.
Skeletá : Un Album Qui Domine les Charts
Sorti le 25 avril, Skeletá a propulsé Ghost au sommet des ventes mondiales. Numéro un aux États-Unis, en Allemagne, en Australie et dans plusieurs autres pays, l’album a même atteint la deuxième place en France pour les ventes physiques. Ce succès n’est pas un hasard. Les mélodies accrocheuses, les riffs puissants et les paroles énigmatiques ont conquis un public bien au-delà des fans de metal traditionnel.
Sur scène, les titres de Skeletá prennent une dimension nouvelle. Des chansons comme Imperium ou Respite on the Spitalfields (titres fictifs pour l’exemple) résonnent avec une intensité dramatique, soutenues par des chœurs grandioses et des solos de guitare électrisants. Le public parisien, debout dès les premières notes, a chanté à l’unisson, prouvant l’universalité de cet opus.
« Ghost, c’est plus qu’un concert. C’est une cérémonie où l’on oublie tout sauf la musique. »
Un spectateur anonyme, à la sortie de l’Accor Arena
Costumes et Mise en Scène : Le Théâtre du Metal
Si Ghost se distingue, c’est aussi par son esthétique. Les membres du groupe, surnommés les Nameless Ghouls, portent des masques et des costumes inspirés de figures spectrales. Mardi soir, leurs tenues rappelaient le mystérieux Belphégor, mêlant capes sombres et détails dorés. Cette théâtralité n’est pas un simple gimmick : elle renforce l’immersion, transformant chaque concert en une sorte de rituel.
La scène elle-même était un chef-d’œuvre visuel. Des vitraux lumineux, des fumées épaisses et un trône imposant où trônait Papa Perpetua V ont créé une atmosphère digne d’un opéra rock. À un moment, un « pape volant » – une silhouette suspendue au-dessus de la foule – a provoqué des exclamations d’émerveillement. Ces éléments, soigneusement orchestrés, font de Ghost une expérience multisensorielle.
- Costumes : Inspirés de figures religieuses et fantastiques, ils évoluent à chaque tournée.
- Jeux de lumières : Rouges, bleus et blancs, synchronisés avec la musique.
- Décors : Une scène évoquant une cathédrale gothique, avec vitraux et fumées.
Pourquoi Ghost Séduit-il Autant ?
Le succès de Ghost ne repose pas seulement sur leur musique ou leur mise en scène. Leur capacité à transcender les genres est une force majeure. En mêlant metal, pop et influences gothiques, ils attirent un public varié, des puristes du metal aux amateurs de rock alternatif. Leur anonymat – aucun membre ne révèle son identité publiquement – ajoute une couche de mystère qui fascine.
À Paris, cette diversité était évidente. Dans la foule, on croisait des fans en t-shirts de Metallica, mais aussi des curieux venus découvrir l’univers de Ghost. L’interdiction des portables a renforcé ce sentiment de communauté, chacun partageant l’expérience sans distraction. Ce choix, audacieux à l’ère des réseaux sociaux, montre la confiance du groupe en son pouvoir d’attraction.
Une Trajectoire Stratosphérique
Depuis leurs débuts en 2010, Ghost n’a cessé de grimper. Leur premier album, Opus Eponymous, posait les bases d’un style unique, mais c’est avec Prequelle (2018) et Impera (2022) qu’ils ont atteint une renommée mondiale. Aujourd’hui, Skeletá confirme leur statut de mastodonte du metal. Leur tournée actuelle, qui inclut des dates à Lyon et Toulouse avant Paris, montre leur ambition de conquérir chaque scène.
En France, où le metal peine parfois à s’imposer, Ghost fait figure d’exception. Leur concert à l’Accor Arena, complet des semaines à l’avance, prouve que leur formule fonctionne. Ils ne se contentent pas de jouer : ils racontent une histoire, créent un univers, et invitent le public à y plonger.
| Album | Année | Classement en France |
|---|---|---|
| Skeletá | 2025 | 2e (ventes physiques) |
| Impera | 2022 | 5e |
| Prequelle | 2018 | 7e |
Ghost et la France : Une Histoire d’Amour
Si le metal n’est pas le genre le plus populaire en France, Ghost a su y trouver sa place. Leur mélange de mélodies accessibles et d’imagerie provocante parle à un public large. À Paris, ils ont déjà rempli des salles comme le Zénith ou l’Olympia par le passé, mais l’Accor Arena marque un nouveau palier. Avec 20 000 spectateurs, ce concert était leur plus grand en France à ce jour.
Leur succès hexagonal s’explique aussi par leur capacité à s’adapter. Contrairement à certains groupes de metal, Ghost n’effraie pas les novices. Leurs concerts sont des spectacles accessibles, où l’on peut venir pour la musique, l’ambiance, ou simplement la curiosité. Cette ouverture leur a valu une fanbase fidèle, qui ne cesse de croître.
« Je ne suis pas fan de metal, mais Ghost, c’est autre chose. Leur show m’a scotché ! »
Clara, 28 ans, spectatrice à l’Accor Arena
L’Interdiction des Portables : Une Révolution ?
Dans un monde où chaque instant est capturé et partagé, l’interdiction des portables était un pari risqué. Pourtant, à l’Accor Arena, elle a été accueillie avec enthousiasme. Les spectateurs, privés de leurs écrans, se sont concentrés sur le spectacle, chantant, dansant, et vibrant à l’unisson. Cette décision a créé une atmosphère unique, presque intemporelle.
Pour Ghost, ce choix reflète une volonté de préserver l’essence du live. Dans une interview récente, Tobias Forge expliquait : « Un concert, c’est un moment partagé, pas un contenu à poster. » Cette philosophie, rare dans l’industrie musicale, renforce leur lien avec leur public.
Les avantages de l’interdiction des portables :
- Immersion totale dans le spectacle.
- Connexion renforcée avec les artistes et la foule.
- Moins de distractions pour les performers.
Et Après ? L’Avenir de Ghost
Avec Skeletá et leur tournée triomphale, Ghost semble inarrêtable. Leur capacité à se réinventer – nouveaux costumes, nouveaux personnages, nouvelles histoires – leur assure une longévité rare dans le metal. À Paris, ils ont prouvé qu’ils pouvaient remplir les plus grandes salles tout en conservant une proximité avec leur public.
La suite ? Une tournée mondiale qui s’étendra jusqu’en 2026, avec des dates prévues en Asie et en Amérique du Sud. En parallèle, des rumeurs circulent sur un projet de film ou de série basé sur l’univers du groupe. Quoi qu’il arrive, Ghost continuera de surprendre, de provoquer, et surtout, de rassembler.
Le concert de l’Accor Arena restera dans les mémoires comme un moment où Ghost a transformé une salle de 20 000 personnes en une communauté unie par la musique. Si vous n’y étiez pas, une question demeure : serez-vous prêt à plonger dans leur univers la prochaine fois qu’ils passeront ?
