En ces temps troublés où le spectre du jihadisme plane sur l’Afrique de l’Ouest, deux nations voisines, le Ghana et le Mali, ont décidé d’unir leurs forces. Lors d’une rencontre diplomatique de haut niveau à Accra, le président ghanéen John Dramani Mahama et le Premier ministre malien, le général Abdoulaye Maïga, ont réaffirmé avec conviction leur volonté de renforcer leurs relations bilatérales face aux défis sécuritaires qui menacent la stabilité de la région.
Un front commun contre l’instabilité régionale
Conscients que la sécurité de leurs peuples est intrinsèquement liée, les deux dirigeants ont envoyé un message fort de solidarité et de coopération. Le président Mahama, fraîchement investi dans ses fonctions, a souligné avec sagesse :
Notre sécurité est un objectif commun et nous devons travailler les uns avec les autres pour garantir la sécurité de notre sous-région. Si la maison de votre voisin est en feu, vous devez l’aider à l’éteindre, sinon il se propagera à la vôtre.
Cette métaphore éloquente illustre l’urgence d’une action concertée face à la propagation de la menace jihadiste qui, telle une traînée de poudre, s’étend des pays sahéliens vers les régions septentrionales du Ghana, du Togo et du Bénin.
L’Alliance des États du Sahel, un nouvel espoir ?
Le chef de l’État ghanéen a également salué la récente formation de l’Alliance des États du Sahel (AES) par le Mali, le Burkina Faso et le Niger, trois pays dirigés par des régimes militaires qui ont pris leurs distances avec la France et qui s’apprêtent à quitter la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao). Cette nouvelle alliance pourrait-elle redessiner les contours géopolitiques de la région ?
Malgré les tensions récentes, le président Mahama a tenu à réaffirmer le soutien indéfectible de son pays envers le Mali :
Malgré le revers temporaire auquel nous sommes confrontés, nous devons continuer à renforcer nos relations. Le Ghana reste très solidaire du Mali.
Le panafricanisme, un idéal partagé
De son côté, le général Maïga a salué le rôle essentiel du Ghana dans la promotion du panafricanisme, une vision chère au président Mahama. Le Premier ministre malien a exprimé sa gratitude pour le soutien constant du Ghana et a souligné la volonté de son pays de renforcer la coopération dans les domaines cruciaux de l’économie et de la sécurité.
Cette rencontre intervient dans un contexte où les cartes géopolitiques de la région sont en train d’être rebattues. Le même jour, le ministre des Affaires étrangères togolais a affirmé ne pas exclure une potentielle adhésion du Togo à l’AES, signe d’un possible rapprochement entre les pays dirigés par des juntes militaires et les autres membres de la Cedeao, avec lesquels les relations ont été particulièrement tendues ces dernières années.
Vers une nouvelle ère de coopération régionale ?
Face aux défis multiples qui assaillent l’Afrique de l’Ouest, cette rencontre entre les dirigeants ghanéen et malien apparaît comme un signal encourageant. Dans une région où les destins sont intimement liés, seule une coopération renforcée et une solidarité sans faille permettront de faire face efficacement à la montée des périls.
Reste à savoir si cette volonté affichée se traduira par des actes concrets et durables. Les peuples de la région, aspirant à la paix et à la stabilité, ne peuvent qu’espérer que cette rencontre marque le début d’une nouvelle ère de coopération régionale, où l’union fera la force face à l’adversité.
