L’icône du cinéma français Gérard Depardieu devait comparaître lundi devant le tribunal de Paris pour répondre à de multiples accusations d’agressions sexuelles. Cependant, un rebondissement de dernière minute a secoué l’affaire : l’acteur de 75 ans sera finalement absent des audiences. Son avocat, Jérémie Assous, a annoncé qu’il allait demander le report du procès en raison de l’état de santé précaire de son client.
Un tournage entaché d’allégations troublantes
Les faits reprochés à Gérard Depardieu auraient été commis en septembre 2021, lors du tournage du film “Les volets verts” de Jean Becker. Deux femmes qui travaillaient sur le plateau ont déposé plainte contre l’acteur, l’accusant d’agressions sexuelles, de harcèlement sexuel et d’outrages sexistes. Selon les témoignages glaçants rapportés par Mediapart, le comédien aurait eu des comportements déplacés et tenu des propos obscènes envers les plaignantes.
Une décoratrice de cinéma traumatisée
L’une des victimes présumées, une décoratrice de cinéma âgée de 55 ans, a relaté des moments terrifiants. Elle affirme que Gérard Depardieu l’aurait soudainement attrapée avec brutalité alors qu’elle quittait le plateau. L’acteur l’aurait bloquée “en refermant ses jambes sur (elle) comme un crabe”, avant de lui pétrir le corps de manière insistante et déplacée. Des gestes choquants accompagnés de remarques obscènes d’une vulgarité inouïe.
Une assistante réalisatrice sous le choc
L’autre plaignante, une assistante réalisatrice, a aussi subi les assauts verbaux de la star. Elle confie que “du matin au soir, on avait le droit à ses salaceries”. Un témoignage accablant corroboré par l’actrice Anouk Grinberg, présente sur le tournage, qui dénonce le comportement toxique de Depardieu. Pour elle, engager l’acteur sur un film revient à “engager un agresseur”.
Un procès qui s’annonce mouvementé
Si Gérard Depardieu conteste les faits qui lui sont reprochés, affirmant n’avoir “jamais abusé d’une femme”, les victimes présumées attendent que justice soit faite. Leurs avocates espèrent que l’acteur ne bénéficiera pas d’un traitement de faveur en raison de son statut de célébrité. L’absence de Depardieu au procès pour des raisons de santé, alors qu’il avait initialement annoncé sa présence, soulève des interrogations.
Une réputation entachée par de multiples accusations
Malheureusement, ce n’est pas la première fois que le nom de Gérard Depardieu est associé à des affaires de violences sexuelles. Depuis 2018, plusieurs femmes ont porté plainte contre l’acteur, dont la comédienne Charlotte Arnould. Si certaines plaintes ont été classées pour prescription, l’acteur est sous la menace d’autres procès à venir. Une situation qui ternit sérieusement l’image de cette figure incontournable du cinéma français.
Le mouvement #MeToo ébranle le cinéma français
L’affaire Gérard Depardieu s’inscrit dans un contexte plus large de prise de conscience des violences sexuelles dans le milieu du cinéma. Depuis l’émergence du mouvement #MeToo en 2017, de nombreuses personnalités françaises ont été visées par des accusations similaires. Des réalisateurs renommés comme Jacques Doillon ou Benoît Jacquot ont aussi été pointés du doigt, mettant en lumière une culture du silence et de l’impunité qui a trop longtemps régné.
Un procès symbolique pour faire évoluer les mentalités
Au-delà du cas individuel de Gérard Depardieu, ce procès cristallise les enjeux d’une société en pleine mutation. Il est temps de briser l’omerta qui entoure les violences sexuelles dans le milieu artistique et de responsabiliser les personnalités influentes. Les victimes doivent pouvoir être entendues et reconnues, sans craindre les répercussions sur leur carrière ou leur réputation.
L’absence de Gérard Depardieu à son procès ne doit pas faire oublier la gravité des faits qui lui sont reprochés. C’est tout un système qui est remis en question, un système qui a trop longtemps fermé les yeux sur les comportements abusifs des puissants. Il est crucial que la justice passe, pour les victimes, mais aussi pour faire évoluer en profondeur les mentalités et les pratiques dans l’industrie cinématographique.
Ce procès sera sans nul doute suivi avec attention, tant il est emblématique d’une époque charnière. Une époque où la parole se libère, où les victimes osent briser le silence, où la société ne tolère plus l’intolérable. Espérons que la vérité éclate et qu’une nouvelle ère s’ouvre, une ère de respect, d’égalité et de justice pour toutes et tous dans le monde du cinéma et au-delà.
