C’est un véritable cri d’alarme que vient de lancer le ministre de la Justice Gérald Darmanin. Lors d’une visite au tribunal judiciaire de Paris ce dimanche 29 décembre, l’ancien ministre de l’Intérieur a appelé à un « réveil collectif » face au fléau du narcobanditisme qui gangrène le pays. Pour stopper l’hémorragie, il promet des mesures fortes et ciblées.
100 « têtes de réseaux » bientôt isolées
La mesure phare annoncée par Gérald Darmanin est l’isolement prochain d’une centaine des plus gros narcotrafiquants de France, ces fameux « chefs de réseaux » qui dirigent le trafic de stupéfiants depuis leur cellule. Le garde des Sceaux veut ainsi envoyer « un signal extrêmement fort » et prouver la détermination de l’État face à ces organisations criminelles de plus en plus structurées et puissantes.
Personne ne comprend en France qu’on puisse commander son point de deal depuis la prison.
Gérald Darmanin, ministre de la Justice
Des mesures concrètes à venir
Concrètement, le ministre envisage « l’isolement dans certains centres pénitentiaires particuliers » ou encore « le brouillage des téléphones sur les cellules concernées » pour couper ces barons de la drogue de leurs réseaux. L’administration pénitentiaire a d’ores et déjà été chargée d’identifier les profils à cibler en priorité.
D’autres pistes sont à l’étude pour rendre la prison plus dissuasive et empêcher que les trafics se poursuivent entre les murs. Il s’agit pour Gérald Darmanin d’un combat crucial pour « montrer la supériorité de l’État » et endiguer un phénomène qui fait des ravages, notamment chez les jeunes des quartiers populaires.
L’appel à un sursaut national
Au-delà de son ministère, le ministre de la Justice espère une large mobilisation de la société face à ce qu’il estime être un « point de bascule ». Selon lui, un réveil des consciences est indispensable pour enrayer une spirale infernale :
Il y a un réveil à faire collectivement contre le narcobanditisme.
Gérald Darmanin, ministre de la Justice
L’ancien maire de Tourcoing sait que la partie sera rude, mais il veut croire que le pays saura se rassembler pour « montrer le volontarisme de l’État » et reconquérir des territoires tombés sous la coupe des narcotrafiquants. La lutte contre ce cancer qui ronge le pays ne fait que commencer.
Une réforme de la justice pénale en toile de fond
Cette offensive contre le narcobanditisme s’inscrit dans le cadre d’une refonte plus globale du système judiciaire, portée par l’ambitieux ministre. Parmi ses priorités : réduire la « lenteur » de la justice et allonger les gardes à vue dans les affaires de violences sexuelles. Un projet de loi devrait être présenté début 2025.
En attendant, Gérald Darmanin a donné rendez-vous aux acteurs de l’administration pénitentiaire dès le début de l’année prochaine pour avancer sur l’épineux dossier des narcotrafiquants. La guerre contre les stupéfiants est déclarée, reste à savoir si les actes seront à la hauteur des paroles.