Depuis près d’une semaine, la Géorgie est secouée par un vaste mouvement de protestation contre le gouvernement, accusé d’entraver les ambitions européennes du pays et de vouloir se rapprocher de Moscou. Des milliers de manifestants pro-UE se sont rassemblés à Tbilissi pour une septième nuit consécutive, malgré la répression brutale orchestrée par le parti au pouvoir, Rêve géorgien.
Washington condamne fermement les violences « injustifiées »
Face à cette situation préoccupante, les États-Unis ont vivement réagi. Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a condamné « avec force » la « violence brutale et injustifiée » à l’encontre des manifestants pacifiques, des membres des médias et des figures de l’opposition. Washington se dit particulièrement inquiet des informations faisant état de « blessures graves » infligées par les forces de l’ordre.
Nous exhortons Rêve géorgien de cesser ses tactiques de répression, y compris son recours aux détentions arbitraires et violences physiques et sa tentative de réduire ses détracteurs au silence.
– Antony Blinken, secrétaire d’État américain
Une répression qui fait de nombreuses victimes
Selon un bilan du ministère de l’Intérieur, 293 personnes ont été arrêtées et 143 policiers blessés depuis le début du mouvement. Le commissaire géorgien aux droits humains, Levan Ioseliani, s’est dit particulièrement inquiet après avoir visité des protestataires détenus, constatant que la majorité d’entre eux présentaient de graves blessures à la tête ou aux yeux.
Des sanctions américaines à l’horizon ?
Au-delà de la condamnation verbale, les États-Unis envisagent désormais de passer à l’action. Antony Blinken a averti que son pays « se préparait maintenant » à l’éventualité d’imposer des sanctions supplémentaires contre la Géorgie. Washington avait déjà suspendu en mai un programme de partenariat bilatéral et ordonné une réévaluation complète de sa relation avec Tbilissi après l’adoption d’une loi controversée sur « l’influence étrangère ».
Un vent de révolte qui ne faiblit pas
Malgré l’intensification de la répression, avec notamment l’arrestation d’au moins trois meneurs de l’opposition, la mobilisation pro-européenne ne semble pas faiblir. Les manifestants dénoncent les résultats des législatives d’octobre, remportées par Rêve géorgien mais considérées comme truquées, ainsi que la volonté du gouvernement de s’éloigner de l’UE au profit d’un rapprochement avec Moscou.
La communauté internationale aux aguets
La situation en Géorgie est suivie de près par la communauté internationale. Outre les États-Unis, de nombreux pays et organisations ont exprimé leur préoccupation face à la dégradation des droits humains et des libertés démocratiques dans ce pays du Caucase. Beaucoup appellent le gouvernement géorgien à renouer le dialogue avec l’opposition et la société civile, et à respecter les aspirations pro-européennes de sa population.
Un avenir incertain pour la Géorgie
Alors que la crise politique s’enlise, l’avenir de la Géorgie apparaît de plus en plus incertain. Le pays, qui aspire à rejoindre l’Union européenne, semble s’en éloigner chaque jour davantage sous l’effet d’un gouvernement de plus en plus autoritaire et répressif. La mobilisation citoyenne parviendra-t-elle à inverser cette tendance inquiétante ? Les prochaines semaines s’annoncent décisives pour l’avenir démocratique et géopolitique de la Géorgie.
