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Géorgie : Une Investiture Présidentielle Controversée

La Géorgie au bord de l'implosion politique ? L'investiture d'un président loyal au pouvoir mais contesté par l'opposition promet d'enflammer encore davantage les esprits. Les manifestations pro-UE s'intensifient, l'Occident sanctionne, la présidente sortante refuse de céder sa place. Jusqu'où ira cette crise sans précédent ?

Alors que les manifestations pro-européennes se multiplient depuis des semaines en Géorgie, le pays s’apprête à vivre ce dimanche une investiture présidentielle sous haute tension. Mikheïl Kavelachvili, un ex-footballeur connu pour ses positions ultraconservatrices et anti-occidentales, doit prêter serment lors d’une cérémonie organisée à huis clos au Parlement. Une investiture qui ne fait qu’attiser la colère de l’opposition, déjà vent debout contre le gouvernement depuis les élections législatives controversées d’octobre dernier.

Une crise politique qui s’enlise

Depuis la victoire du parti au pouvoir, le Rêve géorgien, lors du scrutin législatif du 26 octobre, la Géorgie traverse une grave crise politique. L’opposition pro-occidentale dénonce des élections truquées et exige l’organisation de nouvelles élections. En parallèle, des milliers de Géorgiens favorables à une intégration rapide à l’Union européenne descendent chaque jour dans la rue pour protester contre la décision du gouvernement de repousser cet objectif à 2028.

C’est dans ce contexte électrique que Mikheïl Kavelachvili, un fidèle du Rêve géorgien, s’apprête à devenir le nouveau président de la Géorgie. Un poste certes honorifique, mais qui cristallise toutes les tensions. La présidente sortante, Salomé Zourabichvili, refuse ainsi de lui céder sa place tant que de nouvelles élections législatives n’auront pas été organisées.

Une investiture à huis clos qui passe mal

Pour éviter tout débordement, la cérémonie d’investiture se tiendra pour la première fois à huis clos au Parlement. Un dispositif sécuritaire exceptionnel qui ne fait que renforcer le sentiment d’une investiture illégitime aux yeux des opposants. Comme Natia, 27 ans, diplômée en sciences politiques, qui assure que cette investiture « n’aura aucune signification ». « Kavelachvili ne sera jamais président de la Géorgie. Tout comme le Rêve géorgien ne sera jamais la force dirigeante du pays, car il ne s’agit pas d’un gouvernement légitime », affirme-t-elle.

Un refus de Mme Zourabichvili de quitter le palais présidentiel « constituerait une infraction pénale passible de nombreuses années d’emprisonnement », a prévenu le Premier ministre

Irakli Kobakhidzé

L’opposition ne désarme pas

Malgré les menaces du gouvernement, l’opposition ne compte pas baisser les bras. Samedi, plusieurs milliers de personnes ont ainsi formé une chaîne humaine le long de la rivière qui traverse Tbilissi, la capitale, en signe de protestation. La présidente sortante Salomé Zourabichvili était présente parmi les manifestants. Cette ancienne diplomate française a d’ailleurs appelé cette semaine l’armée géorgienne à lui « rester loyale », assurant demeurer son « commandant en chef ».

Face à cette fronde, le pouvoir durcit le ton. Après avoir dispersé certains rassemblements par la force, avec des canons à eau et du gaz lacrymogène, il brandit désormais la menace de poursuites judiciaires. Selon des sources proches du dossier, plus de 400 personnes auraient été arrêtées, dont des leaders de l’opposition. Le commissaire géorgien aux droits humains fait même état de « tortures » sur certains détenus.

La communauté internationale hausse le ton

Cette dérive autoritaire inquiète la communauté internationale. Les États-Unis et le Royaume-Uni viennent d’imposer des sanctions contre plusieurs hauts responsables géorgiens pour la répression violente des manifestations pro-européennes. Washington a également ciblé le milliardaire Bidzina Ivanichvili, considéré comme le véritable homme fort du Rêve géorgien.

Au-delà de la crise actuelle, c’est toute la politique du parti au pouvoir qui est remise en cause. Arrivé il y a plus de dix ans avec un programme libéral et pro-européen, le Rêve géorgien est accusé par ses détracteurs d’avoir peu à peu abandonné ses idéaux pour sombrer dans l’autoritarisme. En témoignent les récentes lois controversées sur les médias et la société civile, directement inspirées de la législation russe, ou encore le recul des droits des personnes LGBT+.

L’investiture de Mikheïl Kavelachvili ce dimanche ne devrait donc pas apaiser les esprits en Géorgie, bien au contraire. Dans ce petit pays du Caucase où se joue une lutte d’influence entre Moscou et l’Occident, la crise politique promet de durer. Reste à savoir qui, du gouvernement ou de la rue, finira par avoir le dernier mot.

Face à cette fronde, le pouvoir durcit le ton. Après avoir dispersé certains rassemblements par la force, avec des canons à eau et du gaz lacrymogène, il brandit désormais la menace de poursuites judiciaires. Selon des sources proches du dossier, plus de 400 personnes auraient été arrêtées, dont des leaders de l’opposition. Le commissaire géorgien aux droits humains fait même état de « tortures » sur certains détenus.

La communauté internationale hausse le ton

Cette dérive autoritaire inquiète la communauté internationale. Les États-Unis et le Royaume-Uni viennent d’imposer des sanctions contre plusieurs hauts responsables géorgiens pour la répression violente des manifestations pro-européennes. Washington a également ciblé le milliardaire Bidzina Ivanichvili, considéré comme le véritable homme fort du Rêve géorgien.

Au-delà de la crise actuelle, c’est toute la politique du parti au pouvoir qui est remise en cause. Arrivé il y a plus de dix ans avec un programme libéral et pro-européen, le Rêve géorgien est accusé par ses détracteurs d’avoir peu à peu abandonné ses idéaux pour sombrer dans l’autoritarisme. En témoignent les récentes lois controversées sur les médias et la société civile, directement inspirées de la législation russe, ou encore le recul des droits des personnes LGBT+.

L’investiture de Mikheïl Kavelachvili ce dimanche ne devrait donc pas apaiser les esprits en Géorgie, bien au contraire. Dans ce petit pays du Caucase où se joue une lutte d’influence entre Moscou et l’Occident, la crise politique promet de durer. Reste à savoir qui, du gouvernement ou de la rue, finira par avoir le dernier mot.

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