Malgré les déclarations triomphantes du Premier ministre géorgien Irakli Kobakhidzé affirmant « gagner une bataille importante contre le libéralo-fascisme », la crise politique qui secoue le pays du Caucase depuis plus d’une semaine est loin d’être résolue. Chaque nuit, des milliers de manifestants pro-européens continuent d’envahir les rues de la capitale Tbilissi pour protester contre la suspension par le gouvernement des pourparlers d’adhésion à l’Union européenne.
Un bras de fer tendu entre pouvoir et contestataires
Depuis le 28 novembre, date à laquelle les autorités ont annoncé le report à 2028 de la question de l’intégration européenne, pourtant un objectif inscrit dans la Constitution et soutenu par 80% de la population selon les sondages, la colère gronde dans le pays. Des heurts violents opposent chaque soir les manifestants, équipés de feux d’artifice, aux forces de l’ordre déployant canons à eau et gaz lacrymogènes.
Bien sûr qu’on est tous un peu fatigués. On a besoin d’un peu de repos et puis on y retournera.
– Outcha, médecin de 42 ans et manifestant
Si l’arrestation de plusieurs figures de l’opposition et une mobilisation en baisse ont conduit le Premier ministre à revendiquer une « neutralisation des protestataires », les rassemblements, bien que moins fournis, perdurent. Pour les opposants, le gouvernement, accusé de dérive autoritaire pro-russe, « n’a plus le pouvoir ou les ressources pour faire face au peuple« .
Répression et tensions politiques
Selon des chiffres officiels, quelque 300 personnes ont été arrêtées depuis le début du mouvement de contestation. Le médiateur pour les droits de l’homme accuse même la police géorgienne de « torture ». Des dirigeants de l’opposition comme Nika Gvaramia, battu lors de son interpellation, ont écopé de peines de prison. Une répression dénoncée par les États-Unis et l’Union européenne, Washington menaçant même de nouvelles sanctions.
L’avenir politique du pays apparaît plus incertain que jamais. D’un côté, le gouvernement est soupçonné de vouloir torpiller les ambitions européennes et de chercher un rapprochement avec la Russie, qui contrôle de facto 20% du territoire géorgien depuis une invasion en 2008. De l’autre, l’opposition accuse le pouvoir d’avoir truqué les législatives d’octobre remportées par le parti Rêve géorgien.
Les autorités essaient d’effrayer la population en invoquant un risque de guerre, comme en Ukraine.
– Un opposant au gouvernement
Quelle issue à la crise ?
Alors qu’un nouveau président, issu du camp du Premier ministre, doit être élu le 14 décembre par un collège de grands électeurs, la présidente sortante pro-occidentale Salomé Zourabichvili, très critique du gouvernement, s’est imposée comme la voix des manifestants. Cette ancienne diplomate française a annoncé son refus de quitter ses fonctions tant que de nouvelles législatives ne seraient pas organisées.
Malgré une mobilisation en déclin, le mouvement de contestation ne semble pas prêt de s’essouffler à Tbilissi comme dans le reste du pays. La question de l’ancrage européen, primordial pour une majorité de Géorgiens, apparaît comme un point de crispation majeur face à un gouvernement soupçonné de dérive autoritaire. Le bras de fer entre pouvoir et opposants pourrait s’installer dans la durée, prolongeant l’instabilité politique en Géorgie.
Alors qu’un nouveau président, issu du camp du Premier ministre, doit être élu le 14 décembre par un collège de grands électeurs, la présidente sortante pro-occidentale Salomé Zourabichvili, très critique du gouvernement, s’est imposée comme la voix des manifestants. Cette ancienne diplomate française a annoncé son refus de quitter ses fonctions tant que de nouvelles législatives ne seraient pas organisées.
Malgré une mobilisation en déclin, le mouvement de contestation ne semble pas prêt de s’essouffler à Tbilissi comme dans le reste du pays. La question de l’ancrage européen, primordial pour une majorité de Géorgiens, apparaît comme un point de crispation majeur face à un gouvernement soupçonné de dérive autoritaire. Le bras de fer entre pouvoir et opposants pourrait s’installer dans la durée, prolongeant l’instabilité politique en Géorgie.