Imaginez une ville où, du jour au lendemain, 17 classes d’écoles primaires et maternelles sont promises à la fermeture. À Gennevilliers, dans les Hauts-de-Seine, ce scénario n’est pas une fiction, mais une réalité qui a poussé 250 parents, enseignants et élus à descendre dans la rue ce mardi 20 mai 2025. Leur colère ? Une décision jugée brutale de l’Éducation nationale, perçue comme un coup dur pour l’avenir des enfants et le fonctionnement des écoles. Cette mobilisation, qualifiée d’historique par les enseignants, révèle une crise éducative profonde, aux ramifications bien plus larges qu’une simple question de chiffres.
Une Crise Éducative Sans Précédent à Gennevilliers
À la rentrée de septembre 2025, 11 des 28 écoles de Gennevilliers pourraient perdre une ou plusieurs classes, soit un total de 17 fermetures. Ce chiffre, colossal pour une commune de cette taille, a choqué les habitants. Mais au-delà des salles de classe vides, c’est tout un système éducatif qui semble fragilisé. Les parents et enseignants, réunis au sein d’un collectif créé en 2023, dénoncent une logique purement budgétaire, qui sacrifie la qualité de l’enseignement sur l’autel des économies.
« C’est du jamais-vu. On n’a jamais vu autant de fermetures d’un coup. Nos enfants vont en payer le prix. »
Un enseignant de Gennevilliers
Le cortège, parti de l’hôtel de ville, a rejoint les locaux de l’inspection de circonscription dans une ambiance à la fois déterminée et empreinte d’inquiétude. Mais les représentants du collectif n’ont pas été reçus, un silence administratif qui a amplifié leur frustration.
Les Conséquences des Fermetures de Classes
La suppression de 17 classes n’est pas un simple ajustement logistique. Elle entraîne des effets en cascade, affectant élèves, enseignants et familles. Voici les principales répercussions :
- Surcharge des classes restantes : Avec moins de classes, les effectifs par salle pourraient augmenter, rendant l’enseignement plus difficile.
- Perte de proximité : Certains élèves pourraient être réaffectés dans des écoles plus éloignées, compliquant l’organisation familiale.
- Démotivation des enseignants : Les fermetures s’accompagnent d’une réduction des postes, fragilisant le moral des professeurs.
Pour les parents, ces fermetures sont synonymes d’une dégradation des conditions d’apprentissage. « On veut des classes à taille humaine, pas des usines à élèves », lance une mère de famille lors de la manifestation. Cette crainte est partagée par de nombreux habitants, qui redoutent une école à deux vitesses, où les plus défavorisés seraient les premiers touchés.
La Suppression des Postes de Remplaçants : Une Double Peine
En parallèle des fermetures de classes, la disparition de trois postes de remplaçants sur une vingtaine dans la circonscription aggrave la situation. Ces enseignants, essentiels pour pallier les absences, sont déjà en nombre insuffisant. Cette année, des élèves se sont retrouvés sans professeur pendant plusieurs jours, une situation que les suppressions de postes risquent d’amplifier.
« On est déjà à bout. Supprimer des remplaçants, c’est condamner les enfants à des journées sans cours. »
Clément, enseignant remplaçant
Les remplaçants jouent un rôle clé dans la continuité pédagogique. Leur réduction, au profit d’un « pot commun » départemental, inquiète les enseignants, qui y voient une centralisation déconnectée des réalités locales. À Gennevilliers, où les besoins éducatifs sont importants en raison d’une population souvent issue de milieux modestes, cette mesure est perçue comme une aberration.
Un Collectif Parents-Enseignants Uni et Déterminé
Face à ces décisions, le collectif parents-enseignants de Gennevilliers s’est imposé comme une force de résistance. Né en 2023 pour répondre au problème des professeurs non remplacés, il regroupe aujourd’hui des centaines de membres. Leur action ne se limite pas à des manifestations : ils organisent des réunions, rédigent des courriers et tentent de dialoguer avec les autorités éducatives.
Le collectif a déjà obtenu des victoires par le passé, comme le maintien de certains postes menacés en 2024. Cette expérience renforce leur détermination pour 2025.
Leur message est clair : l’éducation n’est pas une variable d’ajustement budgétaire. Ils appellent à une mobilisation plus large, espérant sensibiliser d’autres communes confrontées à des problématiques similaires.
Un Problème National dans un Contexte Local
Si Gennevilliers est particulièrement touchée, la situation reflète une tendance nationale. Les restrictions budgétaires dans l’Éducation nationale, motivées par la nécessité de réduire les déficits publics, se traduisent par des fermetures de classes et des suppressions de postes danssnationwide. Ce phénomène n’est pas isolé : d’autres villes, comme Nanterre ou Aubervilliers, signalent des difficultés similaires.
Ville | Nombre de fermetures de classes (2025) |
---|---|
Gennevilliers | 17 |
Nanterre | 12 |
Aubervilliers | 9 |
Ces chiffres illustrent l’ampleur du problème. À Gennevilliers, la forte proportion de familles issues de milieux populaires rend ces coupes encore plus problématiques, car elles touchent des élèves qui ont souvent besoin d’un encadrement renforcé.
Quelles Solutions pour l’Avenir ?
Face à cette crise, plusieurs pistes émergent. Le collectif propose :
- Un moratoire sur les fermetures : Suspendre les suppressions de classes pour évaluer leurs impacts réels.
- Renforcement des remplaçants : Créer de nouveaux postes pour garantir la continuité pédagogique.
- Consultation locale : Associer parents et enseignants aux décisions, pour mieux répondre aux besoins spécifiques de Gennevilliers.
Ces propositions nécessitent un engagement politique fort. Les élus locaux, présents lors de la manifestation, ont promis de porter le dossier au niveau départemental et national. Mais pour l’instant, l’incertitude domine, et les habitants de Gennevilliers restent sur le qui-vive.
Une Mobilisation Qui Fait Écho
La manifestation du 20 mai 2025 n’est pas un événement isolé. Elle s’inscrit dans un mouvement plus large de défense de l’école publique, un pilier de la République française. À Gennevilliers, la mobilisation a déjà inspiré d’autres communes, où des collectifs similaires commencent à se former.
« On ne lâchera rien. L’éducation de nos enfants, c’est l’avenir de notre société. »
Une parent d’élève
Ce cri du cœur résonne bien au-delà des frontières de Gennevilliers. Il rappelle que l’éducation, loin d’être une dépense, est un investissement pour l’avenir. La bataille ne fait que commencer, et les habitants de cette commune des Hauts-de-Seine sont bien décidés à la mener jusqu’au bout.
Et vous, que pensez-vous de ces fermetures de classes ? Votre commune est-elle touchée ? Partagez votre avis en commentaire !
En conclusion, la mobilisation à Gennevilliers est plus qu’une simple protestation : elle est le reflet d’une société qui refuse de sacrifier l’éducation de ses enfants. Alors que les restrictions budgétaires continuent de peser sur l’Éducation nationale, la détermination des parents et enseignants pourrait bien changer la donne. Une chose est sûre : à Gennevilliers, le combat pour l’école publique est loin d’être terminé.