La génération Z, ces jeunes nés entre 1995 et 2010, fait une entrée fracassante dans le monde du travail. Avec ses codes et ses attentes bien différentes de celles de leurs aînés, elle bouscule les repères des employeurs. Selon une récente étude Ipsos pour l’école d’ingénieurs Cesi, 70% des patrons peinent à cerner les aspirations de cette nouvelle génération. Résultat : près d’un sur deux trouve difficile de les intégrer et de les faire évoluer en entreprise. Décryptage d’un grand écart générationnel qui déroute les managers.
Des jeunes aux attentes nouvelles
Selon l’enquête, les dirigeants portent un regard assez sévère sur la génération Z. Ils sont 57% à la trouver moins investie professionnellement que les générations précédentes, 72% à la juger moins fidèle à l’employeur et 53% à pointer son moindre respect de la hiérarchie. Un portrait peu reluisant qui pousse 32% des sondés à craindre que l’arrivée massive des Z ne dégrade l’organisation du travail.
Pourtant, dans le même temps, 84% des jeunes interrogés déclarent avoir le goût du travail et 85% font de la réussite professionnelle un objectif de vie essentiel. Pas si désinvestis donc. Mais leurs attentes ont changé : 80% donnent la priorité à l’équilibre vie pro-perso, quitte à démissionner si un job ne leur convient pas. Les valeurs de l’entreprise sont également primordiales pour 74%, qui veulent qu’elles soient en phase avec les leurs, notamment en matière d’écologie.
L’enjeu de la fidélisation des talents
Cette quête de sens et de bien-être pousse la génération Z à plus facilement remettre en question sa situation professionnelle. Un véritable challenge pour les entreprises, déjà confrontées à des difficultés de recrutement. D’autant que 58% des dirigeants admettent peiner à proposer des salaires suffisamment attractifs pour les jeunes. Résultat, plus d’un Z sur deux estime que les sociétés ne donnent pas envie de les rejoindre.
Les jeunes ne se sentent pas compris par le management. Il y a un vrai enjeu à réinventer notre approche pour créer les conditions de leur engagement.
souligne Anne Donard, DRH
Vers un management générationnel
Pour réussir l’intégration de cette nouvelle génération, les entreprises vont devoir repenser leur management. Parmi les pistes :
- Prendre en compte les attentes spécifiques des Z dès le recrutement
- Proposer des parcours personnalisés et porteurs de sens
- Instaurer un dialogue régulier avec les managers de proximité
- Assouplir les codes (horaires, télétravail, tenue vestimentaire…)
- Miser sur la formation pour développer leurs compétences
L’enjeu est de taille. Dans un monde du travail de plus en plus concurrentiel, réussir à attirer et fidéliser les jeunes talents sera un facteur clé de compétitivité. Aux employeurs de se réinventer pour séduire la génération Z et tirer parti de sa créativité et de son énergie pour construire les entreprises de demain. Le défi est lancé !
