ActualitésInternational

Gaza : Une Trêve Soutenue par la Solidarité du Qatar

Alors qu'un espoir de paix émerge à Gaza après 15 mois de guerre, le Qatar annonce un soutien vital pour la population meurtrie. Un million de litres de carburant par jour seront envoyés pendant 10 jours pour permettre le fonctionnement des services essentiels et soulager la population. Mais le chemin vers une paix durable est encore long...

Alors qu’un fragile espoir de paix émerge dans la bande de Gaza après 15 mois d’une guerre dévastatrice, le Qatar apporte un soutien vital à la population meurtrie. Le petit émirat a annoncé l’envoi quotidien de 1,25 million de litres de carburant pendant les 10 premiers jours de l’accord de cessez-le-feu entre le Hamas et Israël. Une aide cruciale pour ce territoire de 2,4 millions d’habitants plongé dans les ruines et les pénuries.

Un pont terrestre pour acheminer le carburant dans une Gaza assiégée

Dès l’entrée en vigueur de la trêve dimanche, l’aide humanitaire a commencé à affluer vers Gaza. Selon le ministère qatari des Affaires étrangères, un « pont terrestre » a été mis en place pour fournir 12,5 millions de litres de carburant au total, à raison de 1,25 million par jour. Lundi, 25 camions remplis de ce précieux carburant financé par le Qatar ont ainsi pu passer le point de contrôle de Kerem Shalom, au sud de la bande de Gaza.

Cette cargaison est destinée en priorité à approvisionner en électricité les hôpitaux et les abris pour déplacés. Car après 15 mois d’une guerre meurtrière, le système de santé s’est totalement effondré dans le petit territoire palestinien sous blocus. Les établissements de soins manquent cruellement de ressources, à commencer par le carburant sans lequel aucune opération humanitaire n’est possible, comme l’a averti l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Un premier pas fragile vers la reconstruction

L’envoi de carburant par le Qatar constitue donc un premier pas indispensable pour commencer à répondre aux immenses besoins humanitaires à Gaza. En novembre dernier, l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) estimait à 160 000 litres par jour ses seuls besoins pour assurer ses activités de base. C’est dire l’ampleur de la tâche pour espérer reconstruire et soigner les plaies.

Pour les habitants qui ont tout perdu sous les bombes, ce carburant représente l’espoir de voir l’électricité et les services de base fonctionner à nouveau. Dimanche, des milliers d’entre eux se sont précipités pour retrouver ce qu’il restait de leur maison, bien décidés à reprendre le cours d’une vie suspendue depuis trop longtemps aux aléas de la guerre. Mais la prudence reste de mise.

Sans carburant, il n’y a pas du tout d’opérations humanitaires.

Rik Peeperkorn, représentant de l’OMS dans les Territoires palestiniens

Un cessez-le-feu encore très fragile

Car si le cessez-le-feu tient pour l’instant, rien ne garantit qu’il soit durable. Ce conflit vieux de plusieurs décennies est émaillé de trêves aussitôt rompues que signées. La dernière en date, en octobre 2023, n’avait pas tenu 24 heures avant que le Hamas ne lance une attaque sanglante contre Israël, déclenchant l’escalade meurtrière de ces 15 derniers mois.

Les négociations qui s’ouvrent maintenant pour tenter de bâtir une paix pérenne s’annoncent particulièrement ardues. Les sujets qui fâchent sont légion, à commencer par le sort des prisonniers, le blocus de Gaza, le statut de Jérusalem ou encore la colonisation. Autant de points de friction qui peuvent à tout moment faire voler en éclats ce cessez-le-feu encore fragile.

La communauté internationale au chevet de Gaza

Dans ce contexte, l’engagement de la communauté internationale sera crucial. L’envoi rapide d’aide humanitaire comme celle du Qatar est un signal fort et nécessaire. Mais il faudra bien plus pour panser les plaies et nourrir l’espoir encore ténu d’une paix durable.

Des programmes de reconstruction d’ampleur devront être mis en place, avec à la clé des milliers d’emplois pour une population gazaouie étranglée par la pauvreté et le chômage. Le développement économique de l’enclave palestinienne est une condition sine qua non de la stabilité future. Cela passera aussi par une levée au moins partielle du blocus imposé par Israël depuis plus de 15 ans.

Sur le plan politique, la communauté internationale devra se montrer unie et volontaire pour accompagner Israéliens et Palestiniens sur le long et périlleux chemin de la paix. Il faudra à la fois une médiation active, une pression permanente sur les deux parties et des garanties solides pour éviter un énième retour des violences.

Le cessez-le-feu qui s’installe à Gaza n’est qu’un premier pas. Mais dans une région où l’espoir est une denrée rare, cette fragile lueur est plus que jamais à entretenir. L’avenir de millions de Palestiniens et d’Israéliens en dépend.

Passionné et dévoué, j'explore sans cesse les nouvelles frontières de l'information et de la technologie. Pour explorer les options de sponsoring, contactez-nous.