Imaginez un cri qui perce le silence oppressant d’une ville dévastée par plus de 17 mois de guerre. À Beit Lahia, dans le nord de Gaza, des centaines de voix se sont élevées mardi dernier, non pas pour célébrer, mais pour réclamer un changement radical. « Hamas dehors », « Hamas terroriste », ont scandé des manifestants, défiant ouvertement le mouvement islamiste au pouvoir depuis 2007. Une révolte inattendue qui pourrait bien redessiner les contours d’un conflit sans fin.
Quand le Peuple de Gaza Dit Stop
Ce n’est pas une scène banale. Dans une enclave où la guerre a repris de plus belle le 18 mars 2025, après une trêve fragile de deux mois, voir des Palestiniens se dresser contre leurs propres dirigeants est un événement rare. D’après des témoins, le cortège, composé principalement d’hommes, a résonné de slogans dénonçant l’emprise du Hamas. Mais d’où vient cette colère ? Et pourquoi maintenant ?
Une Manifestation Spontanée ou Orchestrée ?
Sur les réseaux sociaux, un appel anonyme à manifester avait circulé dans la journée de mardi. « Je ne sais pas qui est derrière », confie un participant prudent, refusant de dévoiler son identité par peur de représailles. Ce qu’il sait, c’est pourquoi il était là : « Dire au monde qu’on en a assez de cette guerre. » Selon lui, des membres des forces de sécurité du Hamas, déguisés en civils, auraient tenté de disperser la foule. Une présence qui soulève des questions : cette révolte est-elle vraiment spontanée ?
« Assez de guerre. On veut vivre, pas survivre. »
– Un manifestant anonyme
Ce n’est pas la première fois qu’Israël appelle les habitants de Gaza à se retourner contre le Hamas. Mais cette fois, le mécontentement semble venir de l’intérieur, porté par une population épuisée par les combats et une crise humanitaire sans précédent.
La Guerre : Un Poids Insoutenable
Depuis la reprise des bombardements israéliens, au moins 730 Palestiniens auraient perdu la vie en une semaine, selon des chiffres officiels locaux. Le conflit, déclenché par une attaque massive du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, a déjà fait des ravages des deux côtés. Côté israélien, on déplore 1 218 morts, principalement des civils, lors de cette offensive initiale. À Gaza, la situation est encore plus dramatique : des bâtiments en ruines, des familles déplacées, et une aide humanitaire bloquée depuis le 2 mars 2025.
- 17 mois de guerre : un territoire dévasté.
- Fermeture des passages : plus d’aide pour les civils.
- 58 otages : toujours retenus, dont 34 morts selon l’armée israélienne.
Pour beaucoup, le Hamas est autant un problème qu’Israël. « Les gens sont fatigués », lâche un autre manifestant anonyme. « Si leur départ pouvait arrêter ça, pourquoi restent-ils ? » Une question qui résonne dans les esprits, alors que le mouvement islamiste maintient son emprise malgré la pression.
Hamas : Protecteur ou Fardeau ?
Depuis qu’il a pris le pouvoir à Gaza en 2007, le Hamas se présente comme le bouclier des Palestiniens contre Israël. Mais pour certains habitants, cette protection a un coût trop élevé. Les bombardements incessants, la faim, l’isolement : tout cela pèse sur une population qui n’en peut plus. « On veut la paix, pas des tunnels », murmure-t-on dans les ruelles de Beit Lahia.
Événement | Date | Impact |
Attaque du Hamas | 7 octobre 2023 | 1 218 morts en Israël |
Reprise des bombardements | 18 mars 2025 | 730 morts à Gaza |
Ce tableau ne raconte qu’une partie de l’histoire. Derrière les chiffres, il y a des vies brisées, des espoirs éteints. Et aujourd’hui, une partie de la population semble prête à tourner la page, même si cela signifie défier ceux qui les gouvernent.
Un Tournant pour le Conflit ?
Cette manifestation, bien que réprimée, pourrait marquer un tournant. Elle révèle une fracture au sein même de Gaza, entre un peuple las et un pouvoir inflexible. Israël, de son côté, continue d’exercer une pression militaire pour récupérer les otages encore retenus. Mais si les Gazaouis eux-mêmes se soulèvent, la dynamique du conflit pourrait changer.
Un vent de révolte souffle sur Gaza. Et si la paix passait par ceux qui souffrent le plus ?
Pour l’instant, les cris de Beit Lahia restent un écho dans le chaos. Mais ils rappellent une vérité simple : même dans les pires conflits, la voix du peuple peut surgir là où on ne l’attend pas. Reste à savoir si elle sera entendue, ou étouffée sous les décombres d’une guerre sans fin.
Et vous, que pensez-vous de ce soulèvement ? Peut-il changer la donne ? La suite de cette histoire dépend autant des habitants de Gaza que des décisions prises à des milliers de kilomètres de là.