Le 7 octobre 2023, une attaque d’une violence inouïe menée par le Hamas a bouleversé des vies entières, laissant derrière elle un sillage de douleur et d’incertitude. Parmi les 47 otages emmenés dans la bande de Gaza, 20 civils, dont les corps n’ont pas encore été rendus, incarnent le drame humain de ce conflit. Qui étaient-ils ? Des étudiants, des agriculteurs, des pères, des mères, des rêveurs, tous arrachés à leurs proches dans des circonstances tragiques. Cet article retrace leurs parcours, leurs passions et les souvenirs qu’ils laissent derrière eux, dans un hommage vibrant à leur mémoire.
Un drame humain au cœur du conflit
L’accord de cessez-le-feu, négocié sous l’égide de l’ancien président américain Donald Trump, prévoit la restitution des dépouilles de ces otages. Pourtant, pour leurs familles, l’attente reste insoutenable. Parmi eux, un seul, Bipin Joshi, pourrait encore être en vie, bien que les doutes persistent. À travers leurs histoires, nous explorons non seulement la tragédie, mais aussi la résilience et les liens qui unissent ces victimes à leurs communautés.
Bipin Joshi : l’étudiant népalais au destin incertain
Âgé de 22 ans lors de l’attaque, Bipin Joshi, étudiant en agriculture, était arrivé en Israël trois semaines plus tôt. Originaire d’une région reculée du Népal, il incarnait l’espoir d’une vie meilleure. Le 7 octobre, au kibboutz Aloumim, il a tenté de sauver ses camarades en jetant une grenade hors d’un abri, sauvant ainsi la vie de son ami Himanchal Kattel. Capturé par le Hamas, sa dernière image montre un jeune homme debout, entouré de ses ravisseurs.
« Bipin était toujours là pour aider, un frère aimant qui écrivait du rap et jouait de la guitare », confie sa sœur Pushpa Joshi.
Sans preuve de vie depuis novembre 2023, son sort reste un mystère. Le drapeau népalais érigé au kibboutz témoigne de l’espoir ténu de sa famille.
Tamir Adar : un père protecteur
Tamir Adar, 38 ans, était un agriculteur dévoué au kibboutz Nir Oz, où sa famille vivait depuis trois générations. Le 7 octobre, il a tenté de défendre sa communauté, laissant derrière lui deux jeunes enfants. Ses moments préférés ? Regarder le coucher de soleil avec sa femme et ses enfants, un thé à la main.
Sa grand-mère, Yaffa Adar, kidnappée puis libérée, a porté le deuil de ce père aimant, dont la mort a été confirmée par l’armée israélienne.
Sahar Baruch : une vie fauchée trop tôt
Sahar Baruch, 25 ans, rêvait de devenir ingénieur. Enlevé au kibboutz Beeri, il a perdu la vie lors d’une tentative de sauvetage en décembre 2023. Une vidéo diffusée par le Hamas a brisé les espoirs de sa famille, déjà endeuillée par la mort de son frère Idan le même jour.
Ouriel Baruch : la passion de la danse
Ouriel Baruch, 35 ans, père de deux enfants, a été tué au festival de musique Nova, où il dansait avec joie. Sa mort, confirmée en mars 2024, a laissé sa famille de Jérusalem dans une douleur indicible. Il incarnait la liberté et la légèreté, des valeurs brutalement éteintes.
Tal Chaïmi : le héros du kibboutz
Tal Chaïmi, 41 ans, vivait au kibboutz Nir Yitzhak avec sa femme et leurs trois enfants. Membre de l’unité d’intervention, il est sorti défendre sa famille le 7 octobre. Sa mort, annoncée en décembre 2023, a précédé la naissance de son quatrième enfant.
« Rien ne pourra jamais nous séparer », écrivait sa femme Ella après l’annonce de son décès.
Ronen Engel : l’optimiste au grand cœur
Ronen Engel, 54 ans, photojournaliste et ambulancier bénévole, a été enlevé avec sa famille au kibboutz Nir Oz. Libérées lors de la trêve de novembre 2023, sa femme et ses filles ont appris sa mort peu après. Son tatouage, Always Look on the Bright Side of Life, reflétait sa philosophie.
Meni Godard : une vie de labeur
Meni Godard, 73 ans, et sa femme Ayelet ont été tués au kibboutz Beeri. Fils d’une survivante de la Shoah, Meni avait une vie riche : footballeur, soldat, imprimeur, il était un pilier de sa communauté. Sa mort a été confirmée en février 2024.
Ran Gvili : le courage d’un officier
Ran Gvili, 24 ans, officier de police, a pris son arme malgré un arrêt maladie pour défendre le kibboutz Aloumim. Tué dans les combats, son corps a été emmené à Gaza. Passionné de moto, il aurait fêté ses 25 ans le lendemain.
Inbar Hayman : l’artiste engagée
Inbar Hayman, 27 ans, graffeuse connue sous le nom de Pink, aidait les festivaliers en détresse au Nova. Enlevée à moto, elle est morte en captivité. Étudiante en communication visuelle, elle laissait derrière elle un héritage créatif.
Guy Illouz : l’évasion manquée
Guy Illouz, 26 ans, preneur de son, a tenté de fuir le festival Nova en jeep, puis en se cachant dans un arbre. Capturé, il est mort en captivité en décembre 2023, laissant ses parents dans l’angoisse après un dernier appel.
Amiram Kuper : le poète du kibboutz
Amiram Kuper, 84 ans, cofondateur du kibboutz Nir Oz, était un économiste et poète. Enlevé avec sa femme, libérée peu après, il est mort en captivité en juin 2024. Une vidéo du Hamas l’avait montré avec deux autres otages.
Eitan Levy : le chauffeur altruiste
Eitan Levy, 53 ans, chauffeur de taxi, a été tué après avoir déposé une amie au kibboutz Beeri. Une vidéo glaçante montre son corps malmené à Gaza. Père d’un fils, il aimait les chiens et les excursions.
Eliyahu Margalit : l’âme du Néguev
Surnommé Churchill, Eliyahu Margalit, 75 ans, s’occupait des chevaux du kibboutz Nir Oz. Tué le 7 octobre, son corps a été emmené à Gaza. Sa fille, libérée en novembre 2023, garde son souvenir vivant.
Joshua Loitu Mollel : l’étudiant tanzanien
Joshua Loitu Mollel, 21 ans, étudiant tanzanien en stage agricole, a été tué au kibboutz Nahal Oz. Son père le décrit comme sérieux et poli. Sa mort, confirmée en décembre 2023, a bouleversé sa communauté.
Sonthaya Oakkharasri : le père thaïlandais
Sonthaya Oakkharasri, 30 ans, ouvrier agricole au kibboutz Beeri, a été tué le 7 octobre. Père d’une fillette, sa mort a été annoncée le jour de son 31e anniversaire, en mai 2024.
Dror Or : le chef cuisinier
Dror Or, 48 ans, chef et fromager au kibboutz Beeri, a été tué avec sa femme. Ses enfants, enlevés, ont été libérés lors de la trêve. Sa mort, confirmée en mai 2024, a brisé sa communauté.
Sudthisak Rinthalak : l’ouvrier discret
Sudthisak Rinthalak, 43 ans, ouvrier thaïlandais au kibboutz Beeri, a été tué le 7 octobre. Sa mort, officialisée en mai 2024, rappelle le sort des nombreux travailleurs étrangers pris dans le conflit.
Lior Rudaeff : l’Israélo-Argentin courageux
Lior Rudaeff, 61 ans, chauffeur d’ambulance bénévole, a défendu le kibboutz Nir Yitzhak jusqu’à son dernier souffle. Son dernier message à sa famille, un « je vous aime », résonne encore.
Yossi Sharabi : victime d’un bombardement
Yossi Sharabi, 53 ans, a été tué dans un bombardement israélien alors qu’il était détenu. Son frère Eli, libéré en 2025, a appris la mort de sa propre famille, ajoutant à la tragédie.
Arye Zalmanovitz : le pionnier de Nir Oz
Arye Zalmanovitz, 85 ans, agriculteur et cofondateur du kibboutz Nir Oz, est mort en captivité en novembre 2023. Une vidéo du Hamas avait faussement annoncé une crise cardiaque.
Un tableau des vies brisées
Nom | Âge | Origine | Circonstances |
---|---|---|---|
Bipin Joshi | 22 | Népal | Enlevé au kibboutz Aloumim, sort incertain |
Tamir Adar | 38 | Israël | Tué en défendant Nir Oz |
Sahar Baruch | 25 | Israël | Mort lors d’une tentative de sauvetage |
Ouriel Baruch | 35 | Israël | Tué au festival Nova |
Ce tableau, bien que partiel, illustre la diversité des victimes : des étudiants étrangers, des pères de famille, des artistes, tous unis par un destin tragique. Leurs histoires rappellent l’impact humain d’un conflit qui dépasse les frontières.
Un appel à la mémoire et à la paix
Chaque otage, chaque vie perdue, est un rappel de la fragilité de la paix. Les familles, déchirées par l’attente et le deuil, continuent d’espérer la restitution des dépouilles pour offrir une sépulture digne à leurs proches. Le cas de Bipin Joshi, seul otage au sort incertain, incarne cet espoir ténu.
Ce conflit, marqué par la violence du 7 octobre 2023, a révélé la résilience des communautés touchées, mais aussi leur douleur. En racontant ces histoires, nous honorons la mémoire de ceux qui ont été arrachés à leurs proches, tout en espérant un avenir où de telles tragédies ne se répéteront plus.