Au cœur du conflit israélo-palestinien, une nouvelle polémique enflamme les esprits. Le quotidien israélien Ha’Aretz vient de publier un éditorial accusant l’armée israélienne de délibérément viser les hôpitaux de Gaza. Une prise de position forte qui met en lumière la situation humanitaire alarmante dans le territoire palestinien.
Ha’Aretz dénonce une stratégie pour vider Gaza
Selon Ha’Aretz, les récentes frappes de Tsahal sur l’hôpital Kamal Adwan de Beit Lahia, dernier centre de soin encore en activité dans le nord de Gaza, ne seraient pas un hasard. Pour le journal, il s’agirait d’une volonté délibérée de priver la population de toute infrastructure médicale.
En l’absence d’hôpitaux, le nord de Gaza se videra plus rapidement, les malades et blessés fuyant vers le sud pour trouver des soins.
Ha’Aretz
Une accusation grave qui s’inscrirait selon Ha’Aretz dans une politique de « nettoyage ethnique » menée par Israël. Le journal pointe du doigt l’évacuation forcée de centaines de patients et personnels soignants, contraints de quitter l’hôpital en pleine nuit.
Tsahal se défend et invoque la lutte antiterroriste
Face à ces accusations, l’armée israélienne a réagi en affirmant que l’hôpital servait de « centre de commandement » pour les « terroristes » du Hamas. Tsahal assure avoir arrêté 240 personnes, dont le directeur, présenté comme un « terroriste ».
Mais pour Ha’Aretz, la saisie de deux armes de poing et d’un couteau ne justifie en rien l’évacuation de dizaines de patients. Le journal dénonce une opération disproportionnée visant à «humilier» la population.
L’OMS appelle à la protection des hôpitaux
De son côté, l’Organisation Mondiale de la Santé a vivement réagi, exhortant Israël à respecter le droit des Gazaouis à accéder aux soins. Plusieurs hôpitaux de la bande de Gaza ont été endommagés ces derniers jours, aggravant une situation humanitaire déjà catastrophique.
Arrêtez les attaques contre les hôpitaux. Les habitants de Gaza doivent avoir accès aux soins. Cessez le feu!
Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS
Selon des sources proches du dossier, seuls 7 patients et 15 employés sont restés dans l’hôpital indonésien voisin, lui aussi sévèrement touché et incapable d’assurer des soins. Une situation critique pour la population de Gaza, qui voit ses infrastructures de santé réduites en cendres.
Ha’Aretz, un journal engagé contre la politique israélienne
Ce n’est pas la première fois que Ha’Aretz, connu pour ses positions de gauche, s’élève contre la politique du gouvernement israélien. Depuis le début du conflit en octobre 2023, le journal n’a cessé de plaider pour un arrêt des hostilités.
Ha’Aretz avait notamment relayé l’information sur les mandats d’arrêt internationaux visant le Premier ministre Benyamin Netanyahou et son ancien ministre de l’Intérieur Yoav Gallant. Des révélations embarrassantes pour le pouvoir en place.
Gaza au bord de l’effondrement humanitaire
Au-delà de la polémique, ces attaques contre les hôpitaux illustrent la spirale infernale dans laquelle est plongée la bande de Gaza. Après plus d’un an de blocus et d’affrontements, le territoire est au bord de l’effondrement.
- 80% de la population dépend de l’aide humanitaire pour survivre
- 50% des Gazaouis sont au chômage, dont 70% des jeunes
- 97% de l’eau est impropre à la consommation
- 8 Gazaouis sur 10 souffrent d’insécurité alimentaire
Des chiffres alarmants qui traduisent l’ampleur de la crise traversée par les 2 millions d’habitants de l’enclave palestinienne. Avec la destruction des dernières infrastructures de santé, c’est tout un peuple qui se retrouve privé de soins et d’espoir.
La communauté internationale appelée à réagir
Face à cette situation intenable, les appels à une intervention de la communauté internationale se multiplient. Plusieurs pays et ONG exhortent Israël et le Hamas à respecter le droit humanitaire et à épargner les civils.
Il est urgent que la communauté internationale prenne des mesures concrètes pour faire cesser les hostilités et permettre l’accès humanitaire à Gaza. Chaque jour qui passe aggrave les souffrances de la population.
Un diplomate européen
Mais en l’absence de perspective de paix, et avec un processus diplomatique au point mort, l’espoir d’une amélioration semble bien mince. Pendant ce temps, les habitants de Gaza continuent de payer le prix fort d’un conflit qui les dépasse.
Un lourd bilan humain
Depuis la reprise des hostilités fin 2023, le bilan ne cesse de s’alourdir à Gaza. Selon des sources concordantes, le conflit aurait fait des centaines de morts et des milliers de blessés, en majorité des civils.
Un décompte macabre qui risque encore de s’aggraver si la spirale de violence se poursuit. Chaque frappe, chaque raid, chaque bataille fait de nouvelles victimes innocentes, prises au piège d’une guerre sans fin.
Vers une enquête internationale ?
Face aux accusations de crimes de guerre qui visent les deux camps, des voix s’élèvent pour réclamer l’ouverture d’une enquête internationale indépendante. Objectif : faire la lumière sur les violations du droit humanitaire et établir les responsabilités.
Mais la tenue d’une telle investigation s’annonce compliquée, dans un contexte diplomatique tendu et avec des belligérants peu enclins à coopérer. Les précédents conflits à Gaza ont montré les limites des tentatives de rendre justice aux victimes.
Sans justice, il ne peut y avoir de paix durable. Mais obtenir justice au milieu de la guerre relève souvent de la mission impossible.
Un expert juridique international
Pendant ce temps, à Gaza, les sirènes d’ambulances continuent de résonner dans des rues dévastées. Des sirènes qui traduisent l’ampleur d’un drame humanitaire dont on ne voit pas la fin. Et que le monde semble impuissant à arrêter.
