Le 7 octobre 2023 restera gravé comme un jour de tragédie pour des milliers de familles israéliennes et palestiniennes. Ce jour-là, une attaque d’une ampleur sans précédent a déclenché une guerre dévastatrice dans la bande de Gaza, bouleversant des vies et semant le chaos. Aujourd’hui, alors qu’un cessez-le-feu fragile tente de ramener un semblant de paix, une question demeure : les corps des otages, comme celui d’Eliyahu Margalit, récemment identifié, seront-ils tous restitués ? Cet article plonge au cœur des défis complexes de cet accord, entre espoirs de réconciliation et obstacles persistants.
Un Cessez-le-feu Fragile à Gaza
Entré en vigueur le 10 octobre 2025, l’accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas a marqué un tournant après deux années de conflit dévastateur. Cet accord stipule la libération de tous les otages, vivants ou décédés, détenus par le mouvement palestinien. Si les 20 derniers otages vivants ont été libérés dans les délais, la restitution des dépouilles reste un point de tension. Sur les 28 corps retenus, seuls 10 ont été rendus à ce jour, laissant 18 familles dans l’attente.
Le cas d’Eliyahu Margalit, un homme de 75 ans tué lors de l’attaque du kibboutz Nir Oz en 2023, illustre cette douleur. Sa dépouille, récemment identifiée, a été remise via la Croix-Rouge, offrant une forme de closure à sa famille. Mais pour beaucoup, l’incertitude persiste, alimentée par des défis logistiques et des accusations mutuelles de violations de l’accord.
Les Obstacles à la Restitution des Corps
Le Hamas affirme respecter ses engagements, mais souligne la complexité de la situation. Selon Hazem Qasem, porte-parole du mouvement, certains corps sont ensevelis dans des tunnels effondrés ou sous les décombres de bâtiments détruits par les bombardements israéliens. Cette réalité complique les opérations de recherche, transformant chaque récupération en une mission périlleuse.
La question des corps est complexe et nécessite du temps, certains étant enterrés dans des tunnels détruits.
Hazem Qasem, porte-parole du Hamas
Du côté israélien, le retard dans la restitution des dépouilles est perçu comme une violation claire de l’accord. Le bureau du Premier ministre a réaffirmé sa détermination à ne faire “aucun compromis” jusqu’au retour de tous les otages, vivants ou morts. Cette fermeté reflète la pression politique et émotionnelle qui pèse sur les autorités pour clore ce chapitre douloureux.
Une Crise Humanitaire Persistante
La guerre a laissé Gaza dans un état de dévastation. Les chiffres sont accablants : 67 967 morts, majoritairement des civils, selon les autorités locales. Environ 10 000 corps seraient encore ensevelis sous les décombres, un défi logistique colossal pour les équipes de secours. La Défense civile de Gaza rapporte avoir retrouvé plus de 280 corps depuis l’entrée en vigueur de la trêve, mais le travail est loin d’être terminé.
Pour répondre à cette crise, une équipe de 81 membres de l’Afad, l’agence turque de gestion des catastrophes, se tient prête à intervenir depuis la frontière égyptienne. Leur mission : fouiller les ruines pour retrouver les corps, qu’ils soient israéliens ou palestiniens. Cette initiative souligne l’ampleur de la tâche et l’urgence d’une coopération internationale.
Chiffres clés de la crise :
- 67 967 morts à Gaza, majoritairement civils.
- 10 000 corps encore sous les décombres.
- 280 corps retrouvés depuis la trêve.
- 18 dépouilles d’otages encore à restituer.
Les Tensions autour de l’Accord
Le cessez-le-feu, bien qu’historique, est fragilisé par des accusations croisées. Le Hamas dénonce des violations israéliennes, affirmant que 28 personnes ont été tuées par des tirs israéliens depuis le 10 octobre. De son côté, l’armée israélienne justifie ses actions en expliquant avoir ciblé des “terroristes” s’approchant de ses troupes dans le sud de Gaza. Ces incidents ravivent les tensions et menacent la stabilité de l’accord.
Un autre point de friction concerne les accès à Gaza, tous contrôlés par Israël. L’accord prévoit la réouverture du passage de Rafah, essentiel pour l’acheminement de l’aide humanitaire. Pourtant, les restrictions persistent, entravant les efforts pour répondre à la crise alimentaire. Fin août 2025, l’ONU a déclaré une famine dans plusieurs zones de Gaza, une affirmation contestée par Israël.
L’Aide Humanitaire : Un Défi de Taille
Tom Fletcher, responsable de la coordination humanitaire de l’ONU, a récemment visité Gaza, où il a constaté des progrès timides. Une boulangerie locale, désormais approvisionnée en carburant et en farine, produit jusqu’à 300 000 pains pita par jour. Cependant, le Programme alimentaire mondial insiste sur l’urgence d’ouvrir tous les points de passage pour “inonder Gaza de nourriture”.
Remédier à la situation prendra du temps, mais il faut ouvrir tous les points de passage.
Programme alimentaire mondial
La famine, combinée à la destruction massive des infrastructures, place Gaza dans une situation humanitaire critique. Les efforts internationaux, comme ceux de l’Afad ou de l’ONU, sont essentiels, mais leur impact reste limité face à l’ampleur des besoins.
Vers une Paix Durable ?
L’accord de cessez-le-feu n’est qu’une première étape. Les prochaines phases, incluant le désarmement du Hamas et le retrait progressif des forces israéliennes, s’annoncent complexes. Des questions cruciales, comme l’amnistie ou l’exil des combattants du Hamas, restent en suspens, alimentant les incertitudes sur l’avenir de la région.
Le conflit, déclenché par l’attaque du 7 octobre 2023 qui a coûté la vie à 1 221 personnes côté israélien, a laissé des cicatrices profondes. La restitution des corps et la reconstruction de Gaza seront des étapes clés pour panser ces blessures, mais le chemin vers la paix reste semé d’embûches.
| Étape | Objectif | Défis |
|---|---|---|
| Restitution des corps | Rendre 18 dépouilles | Corps sous décombres, tunnels effondrés |
| Aide humanitaire | Réouvrir passages, fournir nourriture | Restrictions d’accès, famine |
| Paix durable | Désarmement, retrait militaire | Négociations complexes, tensions |
Le retour des dépouilles, comme celle d’Eliyahu Margalit, est plus qu’une obligation légale : c’est un symbole d’humanité dans un conflit marqué par la douleur. Chaque corps retrouvé offre une lueur d’espoir aux familles, mais aussi un rappel des défis immenses qui subsistent. La coopération internationale, la patience et un engagement sincère des deux parties seront cruciaux pour surmonter ces obstacles.
En attendant, Gaza reste un territoire blessé, où chaque jour apporte son lot de défis. La communauté internationale observe, espérant que cet accord, aussi fragile soit-il, ouvrira la voie à une paix durable. Mais une question demeure : combien de temps faudra-t-il pour panser les plaies d’un conflit aussi dévastateur ?
