C’est un terrible drame qui s’est produit à Gaza ce vendredi, où la Défense civile palestinienne a annoncé la mort d’au moins 15 personnes dans deux frappes israéliennes sur la ville de Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza. Un lourd bilan qui vient s’ajouter aux nombreuses victimes civiles de l’offensive militaire menée par Israël depuis bientôt deux mois dans ce territoire palestinien.
Selon les informations communiquées par le porte-parole de la Défense civile de Gaza, Mahmoud Bassal, ce sont les maisons des familles Baba et Ahmed qui ont été touchées durant les dernières 24 heures. Les équipes de secours n’ont pu récupérer que dix corps sous les décombres. Mais le drame ne s’est pas arrêté là. Alors qu’un homme se rendait sur les lieux du bombardement de la maison de la famille Baba avec une charrette tirée par des chevaux pour récupérer les dépouilles, il a été pris pour cible par un drone israélien. Cette nouvelle frappe a causé la mort de cinq autres personnes.
D’après Mahmoud Bassal, il resterait encore 65 corps sous les décombres des deux habitations visées, portant potentiellement le bilan à 80 morts pour ces deux frappes. Une situation catastrophique pour les habitants de Beit Lahia et des environs, théâtre depuis le 6 octobre d’une offensive d’envergure de l’armée israélienne. Celle-ci affirme vouloir empêcher le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, de reconstituer ses forces dans cette zone.
Un médecin tué, l’armée israélienne se dit non informée
Mais les frappes israéliennes ne font pas que des victimes parmi les civils. L’hôpital Kamal Adwan, situé à la lisière de Jabalia et Beit Lahia, a annoncé dans un communiqué la mort du docteur Ahmed Al-Kahlout, chef de l’unité de soins intensifs, suite à une autre frappe israélienne. Une perte tragique pour cet établissement en première ligne pour soigner les nombreux blessés du conflit.
Contactée à ce sujet, l’armée israélienne a déclaré se renseigner sur les frappes contre les habitations civiles. Concernant le décès du médecin de l’hôpital Kamal Adwan, elle a indiqué « ne pas avoir connaissance d’une frappe dans ce lieu ». Une guerre des mots qui se surajoute à la violence des bombardements.
Un lourd bilan des deux côtés
Ce nouveau drame porte un peu plus le bilan déjà très lourd de ce conflit qui dure maintenant depuis près de deux mois. Selon des sources proches du dossier, l’attaque initiale du Hamas aurait entraîné la mort de 1207 personnes du côté israélien, en majorité des civils. En représailles, l’offensive menée par Israël à Gaza aurait causé au moins 44 363 morts palestiniens, là aussi principalement parmi la population civile. Des chiffres qui donnent le tournis et illustrent le terrible prix payé par les populations prises entre deux feux.
La communauté internationale impuissante
Face à l’ampleur de ce drame humain qui ne cesse de s’aggraver de jour en jour, la communauté internationale semble bien en peine de trouver une solution pour mettre fin aux hostilités. L’ONU s’est déclarée profondément préoccupée par le sort des civils, premières victimes comme souvent des logiques guerrières. Mais au-delà des condamnations de principe, les grands pays semblent incapables de peser réellement pour obtenir ne serait-ce qu’un cessez-le-feu, sans parler d’un règlement politique durable du conflit israélo-palestinien.
Pendant ce temps, ce sont les familles endeuillées qui doivent tenter de faire leur deuil au milieu du chaos et de la peur. Chaque jour apporte son lot de morts et de blessés, de maisons détruites, d’espoirs anéantis. À Beit Lahia comme ailleurs dans la bande de Gaza, on se demande combien de temps encore cette guerre absurde va durer. Et surtout, on se demande s’il reste encore une petite chance pour la paix dans cette région martyrisée par des décennies de violence.