InternationalPolitique

Gambie : Élection 2026, Barrow Vise un Troisième Mandat

En 2026, la Gambie vote pour son président. Adama Barrow brigue un 3e mandat, mais son choix divise. Quels enjeux pour ce petit pays africain ? La suite va vous surprendre.

Dans un peu plus d’un an, le 5 décembre 2026, les Gambiens se rendront aux urnes pour élire leur prochain président. Ce scrutin, annoncé par la commission électorale nationale, s’annonce déjà comme un moment décisif pour ce petit pays d’Afrique de l’Ouest, niché au cœur du Sénégal. Au centre de l’attention : Adama Barrow, le président sortant, qui a surpris tout le monde en annonçant sa candidature pour un troisième mandat. Une décision qui, bien que conforme à la constitution actuelle, soulève des débats passionnés dans un pays encore marqué par les années de dictature sous Yahya Jammeh. Quels sont les enjeux de cette élection ? Pourquoi cette candidature divise-t-elle autant ? Plongeons dans les coulisses de ce rendez-vous politique crucial.

Un Scrutin sous Haute Tension

La Gambie, plus petit État continental d’Afrique, est à un tournant de son histoire politique. Après des décennies sous le joug de Yahya Jammeh, dont le régime autoritaire a laissé des cicatrices profondes, l’élection de 2016 avait marqué un espoir de renouveau. Adama Barrow, alors quasi-inconnu, avait créé la surprise en battant le dictateur sortant, porté par une vague de soutien populaire. Neuf ans plus tard, son choix de briguer un troisième mandat soulève des questions sur l’avenir démocratique du pays.

La commission électorale, dirigée par Joseph Colley, a fixé la date du scrutin présidentiel au 5 décembre 2026, tandis que les élections législatives suivront le 10 avril 2027. Colley a insisté sur la volonté de garantir un processus transparent et inclusif, un défi de taille dans un pays où la politique reste polarisée. Mais au-delà des aspects techniques, c’est la candidature de Barrow qui cristallise les tensions.

Adama Barrow : Un Pari Controversé

En 2016, Adama Barrow incarnait l’espoir d’une Gambie nouvelle. Élu avec la promesse de réformer le système, il avait notamment laissé entendre qu’une nouvelle constitution limiterait le nombre de mandats présidentiels à deux. Pourtant, cette promesse n’a jamais vu le jour. En 2020, un premier projet de constitution, incluant une clause rétroactive limitant les mandats, a été rejeté par les députés proches du président. Plus récemment, en 2024, un second projet, expurgé de cette clause, a également été abandonné après un vote défavorable en juillet.

« La décision de Barrow de se représenter est vue par beaucoup comme une trahison des idéaux démocratiques qu’il portait en 2016. »

La constitution actuelle, adoptée en 1997, n’impose aucune limite au nombre de mandats. Ainsi, la candidature de Barrow est légale, mais elle est perçue comme un recul par ceux qui espéraient une alternance plus marquée. Soutenu par le Parti national du peuple (NPP), Barrow mise sur son bilan, notamment sa réélection écrasante en 2021, pour convaincre les électeurs. Mais les critiques, tant en Gambie qu’à l’international, fusent face à ce qu’ils perçoivent comme une volonté de s’accrocher au pouvoir.

L’Opposition se Mobilise

Face à Barrow, l’opposition s’organise, avec en première ligne le Parti démocratique uni (UDP), dirigé par Ousainou Darboe. Ce vétéran de la politique gambienne, figure respectée mais controversée, a été désigné comme le candidat de l’UDP pour 2026. Darboe, qui avait soutenu Barrow en 2016 avant de devenir son adversaire, incarne une alternative expérimentée. Son discours met l’accent sur la nécessité de réformer la constitution et de renforcer les institutions démocratiques.

L’UDP critique vivement la gestion de Barrow, pointant du doigt la stagnation économique et les promesses non tenues. Dans un pays où la pauvreté reste endémique – la Gambie figure parmi les 20 nations les moins développées selon l’ONU – ces arguments pourraient résonner auprès d’un électorat jeune et souvent désabusé.

La Gambie, avec ses 2,5 millions d’habitants, est à un carrefour. Le choix des électeurs en 2026 déterminera si le pays poursuit sur la voie de la stabilité ou s’engage dans une nouvelle dynamique.

Un Contexte Historique Chargé

Pour comprendre les enjeux de cette élection, il faut remonter à l’ère Yahya Jammeh. De 1994 à 2017, cet ex-dictateur a dirigé la Gambie d’une main de fer, muselant l’opposition et plongeant le pays dans la peur. Sa défaite en 2016, à la surprise générale, avait marqué un tournant historique. Barrow, un homme d’affaires discret, était alors perçu comme un libérateur.

Cependant, neuf ans après, l’enthousiasme s’est érodé. Si Barrow a stabilisé le pays et ouvert la voie à certaines réformes, les progrès économiques restent limités. Le chômage, l’accès à l’éducation et la santé publique demeurent des défis majeurs. Dans ce contexte, la candidature de Barrow à un troisième mandat est vue par certains comme une tentative de consolider son pouvoir, au détriment d’une alternance démocratique.

Les Défis de la Commission Électorale

La commission électorale, dirigée par Joseph Colley, joue un rôle clé dans ce scrutin. Elle a promis un processus transparent et inclusif, mais les défis sont nombreux. La Gambie a une histoire d’élections contestées, et la polarisation actuelle pourrait compliquer l’organisation du vote. Colley a appelé les partis à respecter les règles électorales, mais la méfiance reste palpable.

Pour garantir la crédibilité du scrutin, la commission devra s’assurer que les listes électorales sont à jour, que les observateurs internationaux sont présents et que les résultats sont communiqués rapidement. Une tâche d’autant plus complexe dans un pays où les ressources sont limitées.

Les Enjeux Socio-Économiques

La Gambie, bien que riche en potentiel touristique grâce à ses plages et son climat, reste l’un des pays les plus pauvres du monde. Selon l’ONU, plus de 60 % de la population vit sous le seuil de pauvreté. L’économie dépend fortement de l’agriculture et des transferts de fonds de la diaspora. Dans ce contexte, les électeurs attendent des propositions concrètes pour améliorer leur quotidien.

Barrow met en avant ses efforts pour développer les infrastructures, mais ses détracteurs estiment que les résultats sont insuffisants. L’opposition, de son côté, promet des réformes ambitieuses, notamment dans l’éducation et la création d’emplois pour les jeunes. Voici les principaux enjeux socio-économiques en jeu :

  • Réduction de la pauvreté : Plus de la moitié des Gambiens vivent avec moins de 2 dollars par jour.
  • Emploi des jeunes : Avec une population majoritairement jeune, le chômage est un défi majeur.
  • Éducation : L’accès à une éducation de qualité reste limité, notamment dans les zones rurales.
  • Tourisme : Secteur clé, mais vulnérable aux crises internationales.

Un Scrutin aux Répercussions Régionales

La Gambie, bien que petite, est un acteur important en Afrique de l’Ouest. Enclavée dans le Sénégal, elle entretient des relations complexes avec son voisin. Une élection contestée pourrait avoir des répercussions sur la stabilité régionale. De plus, la communauté internationale, qui avait salué la transition de 2016, observe ce scrutin avec attention.

Les partenaires étrangers, notamment l’Union européenne et les États-Unis, insistent sur la nécessité d’un processus démocratique irréprochable. Une crise post-électorale pourrait nuire aux aides internationales, dont la Gambie dépend fortement.

Vers un Avenir Incertain

À l’approche du scrutin, la Gambie se trouve à un carrefour. Le choix des électeurs déterminera si le pays consolide sa jeune démocratie ou s’enlise dans des tensions politiques. Barrow, avec son expérience et son réseau, part favori, mais l’opposition, portée par Darboe, pourrait mobiliser un électorat en quête de changement.

Ce scrutin est aussi l’occasion pour les Gambiens de réfléchir à leur avenir. Vont-ils opter pour la continuité ou prendre le risque d’un renouveau ? Une chose est sûre : le 5 décembre 2026, tous les yeux seront tournés vers ce petit pays aux grandes ambitions.

Quel avenir pour la Gambie ? Le scrutin de 2026 pourrait redéfinir les contours de sa démocratie.

Passionné et dévoué, j'explore sans cesse les nouvelles frontières de l'information et de la technologie. Pour explorer les options de sponsoring, contactez-nous.