À l’approche des élections européennes du 9 juin, l’inquiétude monte au sein de la majorité présidentielle. Redoutant une sévère défaite, Gabriel Attal a décidé de convoquer députés et sénateurs à Matignon le 11 juin, soit deux jours après le scrutin, afin de tirer les leçons des résultats et de remobiliser ses troupes en vue de la suite du quinquennat.
Une première pour le Premier ministre
C’est un signal fort envoyé par le locataire de Matignon. Depuis sa nomination en janvier dernier, Gabriel Attal n’avait encore jamais réuni l’ensemble des parlementaires de la majorité. S’il lui arrive de recevoir régulièrement des élus par petits groupes, cette invitation massive deux jours après les européennes revêt un caractère exceptionnel et démontre l’importance de l’échéance.
Officiellement, aucun ordre du jour n’a été fixé pour cette réunion. Mais en coulisses, plusieurs thématiques devraient être abordées comme la programmation des textes de loi à la rentrée ou encore les possibilités d’élargir la majorité à l’Assemblée nationale. Autant de sujets cruciaux pour la suite du quinquennat sur lesquels les élus macronistes espèrent obtenir des réponses de la part du Premier ministre.
Remotiver les troupes après la défaite
Mais l’enjeu est aussi, et surtout, de remobiliser des troupes sonnées par ce qui s’annonce comme une lourde défaite. Les récents sondages prédisent en effet que la liste Renaissance, menée par Valérie Hayer, n’obtiendrait qu’entre 20 à 24% des voix, loin derrière le Rassemblement National. Un score qui signerait un sérieux revers pour Emmanuel Macron et fragiliserait la majorité.
Face à ce constat, Gabriel Attal veut remobiliser ses troupes et se positionner comme le chef de la majorité. Une nécessité pour imposer son autorité et préparer l’après-élections européennes qui s’annonce d’ores et déjà agité. Car en cas de déroute, les appels à un remaniement ministériel, voire à un changement de Premier ministre, pourraient rapidement se faire entendre.
L’exécutif en mode « dernière ligne droite »
À une semaine du scrutin, Emmanuel Macron et son gouvernement sont donc entrés en mode « dernière ligne droite ». Après des mois de campagne en demi-teinte, l’exécutif tente un ultime baroud d’honneur pour limiter la casse. Le chef de l’État multiplie les déplacements et les prises de parole dans les médias, avec un discours axé sur l’Europe et le risque d’une poussée des extrêmes.
Mais beaucoup, dans la majorité, redoutent que cela ne suffise pas. Et se projettent déjà sur l’après 9 juin, qui pourrait être synonyme de profondes remises en question. La réunion organisée par Gabriel Attal à Matignon vise justement à désamorcer ces questionnements et à afficher l’unité de la majorité. Réussira-t-il son pari ? Réponse dans une semaine.
