C’est un déplacement de campagne qui ne s’est pas déroulé comme prévu pour Gabriel Attal. Le Premier ministre accompagnait ce vendredi matin la candidate de la majorité présidentielle Astrid Panosyan-Bouvet dans le 17e arrondissement de Paris, pour cette ultime journée de mobilisation avant le second tour des élections législatives. Mais il a été accueilli par les huées nourries d’une centaine de militants Les Républicains.
Face à cette bronca inattendue, Gabriel Attal a tenté de relativiser : «Oh, c’est une campagne vous savez, c’est normal. Il y a des projets différents qui s’affrontent et ensuite les électeurs décident», a-t-il déclaré dans une ambiance électrique. Quelques jours plus tôt, le Premier ministre avait déjà été pris à partie par un jeune homme de 22 ans.
Rachida Dati appelle à « l’apaisement »
Lors d’un point presse, une journaliste a interrogé le Premier ministre sur ces huées, en présence de la ministre de la Culture Rachida Dati. Cette dernière a pris la parole pour tenter de calmer le jeu :
Aujourd’hui, évidemment, tout se polarise, tout se tend. On appelle évidemment à la responsabilité, mais aussi à l’apaisement.
– Rachida Dati, ministre de la Culture
L’ancienne membre des Républicains a rappelé les réformes et projets de loi votés avec les députés LR lors des derniers mois. « Vous savez très bien que dans ma famille politique tout le monde a souhaité évidemment être en responsabilité », a-t-elle assuré, ajoutant que sa « famille politique se reconstruira après le 8 juillet ».
Une fin de campagne sous haute tension
Cet incident illustre la tension qui règne à l’approche du second tour des législatives. Les camps s’affrontent dans une ambiance de plus en plus électrique. Gabriel Attal multiplie les déplacements pour soutenir les candidats de la majorité, mais fait face à une opposition virulente sur le terrain.
Quelques jours plus tôt, la porte-parole du gouvernement Prisca Thévenot avait elle aussi été agressée lors d’une visite de terrain. Malgré ces incidents, les membres de l’exécutif assurent rester « mobilisés » et appellent au calme et à la responsabilité de chacun.
Un second tour crucial
Les résultats du premier tour des législatives ont donné une majorité relative au camp présidentiel, tandis que la NUPES et le Rassemblement National ont réalisé une percée. Chaque voix comptera donc pour ce second tour décisif, où se joue la capacité d’Emmanuel Macron à gouverner lors des prochaines années.
Dans ce contexte, la mobilisation des électeurs sera clé. Les partis finalistes jouent leurs dernières cartes pour convaincre les indécis et remobiliser leur base. Meetings, tractages, déplacements de terrain… Les dernières heures de la campagne s’annoncent intenses.
Des alliances locales en question
Au-delà des invectives, la question des alliances ou des désistements agite les états-majors politiques. Les consignes nationales ne sont pas toujours suivies sur le terrain, où les accords locaux restent possibles. Des candidats Les Républicains pourraient ainsi se maintenir face à des candidats NUPES ou Rassemblement National, malgré les appels à faire barrage.
Certains ténors de la droite comme Xavier Bertrand ou Édouard Philippe assument de voter pour des candidats de gauche face au RN. Une position loin de faire l’unanimité chez LR. Chaque circonscription réserve donc son lot de suspense et de tractations de dernière minute.
Si le déplacement agité de Gabriel Attal à Paris ne présage en rien des résultats finaux, il démontre que chaque voix sera âprement disputée jusqu’au bout dans ces législatives. Verdict des urnes dimanche soir pour un scrutin qui s’annonce comme un « troisième tour » de la présidentielle.
