Le Gabon, petit État pétrolier d’Afrique centrale, est sous les feux des projecteurs. Une affaire judiciaire explosive secoue le pays : le procès de Sylvia et Noureddin Bongo, respectivement épouse et fils de l’ancien président Ali Bongo, prévu pour novembre 2025 à Libreville. Accusés de détournement de fonds publics, ils ne fouleront pas le sol gabonais pour répondre de ces charges, selon leurs avocats. Mais derrière ce procès, se cache-t-il une véritable quête de justice ou un règlement de comptes politiques orchestré par le pouvoir en place ?
Un procès sous haute tension
Le 10 novembre 2025, les regards se tourneront vers Libreville, où doit s’ouvrir un procès très attendu. Sylvia Bongo, 62 ans, et son fils Noureddin, 33 ans, sont accusés de détournement de fonds publics, un chef d’accusation qui résonne dans un pays où la famille Bongo a régné pendant plus de cinq décennies. Cependant, leurs avocats, basés à Londres où les deux accusés vivent en liberté provisoire, ont annoncé qu’ils ne se rendront pas au Gabon pour assister à ce procès. Pourquoi un tel refus ?
Les défenseurs de la famille, Pierre-Olivier Sur et François Zimeray, dénoncent un spectacle populiste. Selon eux, ce procès n’est pas une quête de justice, mais un outil politique destiné à consolider le pouvoir du général Brice Oligui Nguema, devenu président après le coup d’État d’août 2023. Cette accusation soulève une question brûlante : dans un pays marqué par des décennies de Françafrique et de gouvernance controversée, peut-on attendre un procès équitable ?
Un contexte politique explosif
Pour comprendre l’enjeu de ce procès, il faut remonter à août 2023. Ce jour-là, un coup d’État renverse Ali Bongo, mettant fin à 55 ans de domination de sa famille sur le Gabon. Sylvia et Noureddin sont arrêtés le soir même, marquant le début d’une détention de 20 mois dans des conditions que leurs avocats qualifient de brutales. Libérés sous conditions et autorisés à rejoindre Londres, ils restent sous le coup d’accusations graves, dont le détournement de fonds publics.
Nous comprenons que les procureurs et les juges gabonais agissent sous une pression considérable et ressentent le besoin urgent d’apaiser le président Oligui Nguema par un procès-spectacle rapide.
Pierre-Olivier Sur, avocat de la famille Bongo
Ce coup d’État n’était pas seulement un changement de régime. Il a cristallisé les frustrations d’une population lassée par des années de corruption présumée et de mauvaise gouvernance attribuées à l’élite gabonaise. Le général Oligui, aujourd’hui président, a promis des réformes et une justice impartiale. Mais les accusations de pressions sur les magistrats jettent une ombre sur ces engagements.
Des accusations de torture et d’injustice
Les avocats de Sylvia et Noureddin Bongo ne mâchent pas leurs mots. Ils affirment que leurs clients ont été victimes de tortures répétées durant leur détention : coups, électrocutions, simulations de noyade. Ces allégations, si elles sont vérifiées, constituent une violation grave des droits humains. Une plainte a d’ailleurs été déposée en France, où la famille possède la nationalité, pour dénoncer ces abus.
En juillet 2025, une vidéo a enflammé la controverse. Une jugeස