Le sommet du G20 qui s’est tenu cette semaine a été l’occasion pour le président chinois Xi Jinping de se présenter en garant de la stabilité mondiale, au moment où Donald Trump s’apprête à faire son retour à la Maison Blanche. Un positionnement stratégique qui ne semble cependant pas suffire à rassurer pleinement les pays occidentaux, toujours sur leurs gardes vis-à-vis de Pékin.
La Chine joue la carte de la diplomatie multilatérale
Très actif pendant ce G20, Xi Jinping a multiplié les tête-à-têtes avec les dirigeants des grandes puissances comme la France, l’Allemagne ou l’Australie. Une manière pour la Chine de renforcer ses liens et de se positionner comme un partenaire fiable et prévisible, par contraste avec l’imprévisible Donald Trump qui menace de bousculer à nouveau les règles du jeu diplomatique.
C’est dans l’intérêt des pays occidentaux d’entretenir une relation polie et respectueuse avec la Chine.
Pradeep Taneja, université de Melbourne
Toutefois, la méfiance prévaut désormais côté occidental, après des années de désaccords commerciaux, de critiques sur les droits de l’Homme ou encore les ambitions territoriales chinoises en Asie. L’espoir d’une Chine plus ouverte et démocratique s’est évanoui.
Trump, le “faiseur de désastres” est de retour
L’élection de Donald Trump fait craindre le retour d’une diplomatie américaine agressive et protectionniste. Pendant sa campagne, il a violemment attaqué la Chine et menacé de relancer la guerre commerciale. Un style imprévisible et belliqueux qui pourrait affaiblir les institutions internationales, s’inquiètent les experts.
Entre Chine et USA, l’Europe cherche sa voie
Face à ces deux superpuissances, certains dirigeants européens appellent à plus d’autonomie stratégique pour défendre les intérêts du Vieux Continent. Mais les liens de sécurité et de défense avec Washington restent primordiaux. Un grand écart délicat entre le marché chinois et la protection américaine.
Il y aura toujours des éléments propices à une crise sous Trump. Mais la communauté internationale est cette fois beaucoup mieux préparée à son style imprévisible.
Pradeep Taneja, université de Melbourne
Vers des relations sino-occidentales plus pragmatiques
Si un rapprochement politique semble exclu, Pékin et les capitales occidentales pourraient néanmoins développer des relations basées sur leurs intérêts économiques et commerciaux mutuels. Une approche plus froide mais rationnelle, pour éviter un nouvel embrasement à l’heure où l’ancien locataire de la Maison Blanche s’apprête à en reprendre les clés.
Le sommet du G20 aura donc permis à Xi Jinping de plaider pour un certain statu quo des relations internationales. Mais face à l’imprévisibilité trumpienne, Chinois et Occidentaux savent que maintenir le dialogue et la coopération, même a minima, relève désormais de la responsabilité partagée pour préserver la stabilité d’un monde plus que jamais multipolaire et sous tension.
