C’est un véritable coup de tonnerre qui vient de secouer le marché de la livraison de repas à Taïwan. Les autorités de l’île ont en effet décidé de bloquer le projet de fusion entre le géant américain Uber et son concurrent local Foodpanda, détenu par Delivery Hero. Une décision lourde de conséquences pour les deux entreprises, qui comptaient sur cette opération pour asseoir leur domination sur ce secteur en plein essor.
Uber et Foodpanda : un mariage compromis
C’est en mai dernier qu’Uber avait annoncé son intention d’acquérir Foodpanda Taïwan pour la modique somme de 950 millions de dollars. Un investissement conséquent mais stratégique pour le leader mondial du VTC, qui voyait là l’opportunité de fusionner avec son principal rival sur l’île et ainsi contrôler plus de 90% du marché taïwanais de la livraison de repas. Une perspective alléchante, alors que ce secteur connaît une croissance fulgurante depuis la pandémie de Covid-19.
Mais c’était sans compter sur la vigilance des autorités de régulation taïwanaises. La Fair Trade Commission (FTC), en charge de la concurrence, a en effet estimé que cette fusion nuirait considérablement à la libre concurrence sur ce marché. Pour Chen Chi-ming, vice-président de cette institution :
Les inconvénients de cette fusion pour la concurrence sur le marché dépassent de loin ses avantages économiques. Aucune mesure corrective ne pourrait garantir de manière suffisante le maintien de la concurrence.
Réactions contrastées
Une décision saluée par le syndicat taïwanais des livreurs. Celui-ci s’était en effet fortement mobilisé contre ce projet de fusion, craignant qu’il ne débouche sur un monopole préjudiciable aux travailleurs du secteur, mais aussi aux restaurateurs et aux consommateurs. Pour ce syndicat, le blocage de l’opération est donc une victoire importante.
Du côté d’Uber et de Foodpanda en revanche, la pilule est plus difficile à avaler. Le géant américain, qui décrivait cette acquisition comme l’une des plus importantes opérations internationales de son histoire hors industrie des semi-conducteurs, voit ses ambitions taïwanaises sérieusement contrariées.
Quel avenir pour la livraison de repas à Taïwan ?
Si la décision des autorités met un coup d’arrêt au rêve d’Uber de dominer sans partage le marché taïwanais, elle ne remet pas pour autant en cause le potentiel de croissance du secteur. La livraison de repas reste en effet un marché très dynamique sur l’île, porté par l’évolution des modes de consommation et l’essor du numérique.
Mais cette croissance devrait désormais se faire dans un environnement plus concurrentiel. Avec le maintien de plusieurs acteurs significatifs, les livreurs et les restaurateurs pourraient avoir plus de choix, tandis que les consommateurs pourraient bénéficier de tarifs plus avantageux. Un scénario qui semble donc favoriser les intérêts du plus grand nombre.
Un signal fort des régulateurs
Au-delà du cas spécifique d’Uber et Foodpanda, la décision de la FTC envoie un signal fort à l’ensemble des acteurs économiques. Elle illustre la volonté des autorités taïwanaises de préserver une concurrence saine et dynamique, y compris dans les secteurs les plus innovants et disruptifs.
Une approche qui pourrait inspirer d’autres régulateurs à travers le monde, alors que les géants de la tech sont de plus en plus questionnés sur leurs pratiques et leur impact sur les marchés. La décision taïwanaise montre qu’il est possible de fixer des limites à leurs ambitions, lorsque celles-ci menacent l’équilibre concurrentiel.
Vers un nouveau modèle pour la livraison ?
Si le blocage de la fusion Uber-Foodpanda est une nouvelle importante pour le marché taïwanais, il pourrait aussi avoir des répercussions au-delà des frontières de l’île. En remettant en cause le modèle de concentration qui domine actuellement le secteur de la livraison, il ouvre la voie à d’autres schémas de développement, potentiellement plus équilibrés et durables.
On pourrait ainsi imaginer l’émergence de plateformes plus locales, plus respectueuses des parties prenantes, et mieux intégrées dans leur écosystème. Des initiatives qui pourraient s’inspirer de l’économie sociale et solidaire, ou encore des principes du commerce équitable.
Bien sûr, il ne s’agit là que de pistes de réflexion, et l’avenir du secteur reste largement à écrire. Mais la décision taïwanaise montre qu’un autre modèle est possible, et qu’il appartient à chacun des acteurs – entreprises, travailleurs, consommateurs, régulateurs – de contribuer à le façonner. Un défi aussi stimulant que nécessaire, pour que la livraison de repas reste un service au bénéfice de tous.
Au-delà du cas spécifique d’Uber et Foodpanda, la décision de la FTC envoie un signal fort à l’ensemble des acteurs économiques. Elle illustre la volonté des autorités taïwanaises de préserver une concurrence saine et dynamique, y compris dans les secteurs les plus innovants et disruptifs.
Une approche qui pourrait inspirer d’autres régulateurs à travers le monde, alors que les géants de la tech sont de plus en plus questionnés sur leurs pratiques et leur impact sur les marchés. La décision taïwanaise montre qu’il est possible de fixer des limites à leurs ambitions, lorsque celles-ci menacent l’équilibre concurrentiel.
Vers un nouveau modèle pour la livraison ?
Si le blocage de la fusion Uber-Foodpanda est une nouvelle importante pour le marché taïwanais, il pourrait aussi avoir des répercussions au-delà des frontières de l’île. En remettant en cause le modèle de concentration qui domine actuellement le secteur de la livraison, il ouvre la voie à d’autres schémas de développement, potentiellement plus équilibrés et durables.
On pourrait ainsi imaginer l’émergence de plateformes plus locales, plus respectueuses des parties prenantes, et mieux intégrées dans leur écosystème. Des initiatives qui pourraient s’inspirer de l’économie sociale et solidaire, ou encore des principes du commerce équitable.
Bien sûr, il ne s’agit là que de pistes de réflexion, et l’avenir du secteur reste largement à écrire. Mais la décision taïwanaise montre qu’un autre modèle est possible, et qu’il appartient à chacun des acteurs – entreprises, travailleurs, consommateurs, régulateurs – de contribuer à le façonner. Un défi aussi stimulant que nécessaire, pour que la livraison de repas reste un service au bénéfice de tous.