C’est avec stupeur et effroi que les Marseillais ont une nouvelle fois été réveillés par le bruit des armes automatiques, dans la nuit du jeudi 22 août. Une fusillade d’une rare intensité qui s’est produite peu avant minuit dans le quartier d’Arenc, faisant un mort et un blessé grave. Dernier épisode sanglant d’une vague de violences sans précédent qui frappe la cité phocéenne depuis plusieurs mois, plongeant les habitants dans la peur et l’incompréhension.
Arenc, épicentre de la violence
Alors que de nombreux clients savouraient encore leur chicha en terrasse, des tirs au fusil automatique ont claqué dans la nuit, visant le gérant d’un bar-restaurant du boulevard Mirabeau. Les tueurs, juchés dans un véhicule, ont fait feu à plusieurs reprises avant de prendre la fuite, laissant derrière eux un homme d’une quarantaine d’années mort sur le coup, et un second grièvement blessé. Une scène de chaos et de panique s’en est suivie, comme en témoignent les verres brisés, les tables renversées, et cette guirlande électrique restée allumée…
On a entendu des tirs, des cris, des gens qui couraient dans tous les sens. C’était la panique totale, j’ai cru que j’allais y passer !
Karim, témoin de la fusillade
Des quartiers Nord à la Corniche, personne n’est épargné
Si les quartiers Nord de Marseille, gangrenés par les trafics en tous genres, concentrent une grande part de ces violences, aucun secteur de la ville ne semble désormais à l’abri. Des enfants touchés par des balles perdues aux règlements de compte en plein jour à proximité du Vieux-Port, les Marseillais vivent dans l’angoisse permanente d’être pris pour cible.
- 15 règlements de compte depuis le début de l’année
- 31 morts par balle en 2023
- Tension extrême dans plus de 60 “cités”
Une riposte judiciaire à la hauteur ?
Face à cette situation explosive, le gouvernement a annoncé une série de mesures, avec notamment le déploiement de renforts policiers et de moyens supplémentaires pour la justice. Mais beaucoup jugent ces réponses insuffisantes ou tardives, à l’image de ce collectif de mères qui a entamé une grève de la faim pour réclamer “la paix et la sécurité” dans leur quartier. Prise en étau entre le crime organisé et la défiance envers les autorités, Marseille devra se ressouder pour ne pas sombrer…
"On n'en peut plus de perdre nos enfants !" Fatima, membre du collectif des mamans en colère, raconte son quotidien dans une cité de Marseille gangrénée par la violence. Un témoignage poignant. pic.twitter.com/ePBBsVvzym
— France TV Info (@franceinfo) August 26, 2024