La cité des Rosiers à Marseille a été le théâtre d’une succession de fusillades sanglantes ce week-end. Trois épisodes distincts impliquant des armes à feu ont plongé ce quartier, déjà gangrené par le trafic de drogue, dans un climat de violence et de peur. Bilan : trois jeunes hommes entre la vie et la mort, et une population sous le choc.
Scènes de guerre dans les quartiers nord
C’est d’abord dans la nuit de dimanche à lundi qu’une première fusillade a éclaté. Selon des sources policières, des individus lourdement armés ont fait irruption dans la cité et ouvert le feu sur un jeune homme de 20 ans. Touché par une dizaine de balles, il a été évacué dans un état critique.
Mais à peine cinq heures plus tôt, c’est une autre scène de violence qui s’était déroulée quasiment au même endroit. Trois hommes, âgés de 21 à 25 ans, ont été interpellés alors qu’ils manipulaient ostensiblement des armes automatiques depuis le balcon d’un appartement. Pistolet, fusil et chargeurs garnis ont été saisis.
Armes de guerre et tension maximale
Le premier épisode de ce week-end sanglant remonte en réalité à samedi soir. Vers 23h, un jeune homme de 18 ans a été atteint par des tirs au bras et à la jambe. L’auteur a pris la fuite, laissant derrière lui trois étuis de gros calibre au sol.
Quelques minutes plus tard, la violence s’est déplacée vers un autre point chaud du trafic de stupéfiants marseillais. Devant la cité du Moulin-de-Mai, un homme a été blessé aux jambes par des tirs de Kalachnikov. Les tireurs se sont évaporés au volant d’une Peugeot 308 retrouvée incendiée peu après.
Le spectre des règlements de compte
Pour les enquêteurs, le lien avec le narco-banditisme ne fait aucun doute. Ces fusillades portent la signature des règlements de compte liés au contrôle des trafics. Une méthode malheureusement bien connue, qui consiste à s’en prendre aux petites mains des réseaux concurrents pour faire pression.
On est clairement dans des intimidations sur fond de guerre des territoires. La logique est d’affaiblir le clan adverse en décimant ses soldats.
Un enquêteur sous couvert d’anonymat
Marseille face à ses vieux démons
Ces événements rappellent une fois de plus que Marseille reste enlisée dans la spirale de la violence liée au trafic de drogue. Malgré les coups de filet à répétition, les plans d’action et les renforts policiers, le territoire marseillais semble toujours aussi perméable à la loi des armes.
La Cité des Rosiers, en particulier, cristallise toutes les difficultés. Ce vaste ensemble de barres et de tours coincé entre l’autoroute et les collines est depuis des années un bastion du trafic. Régulièrement, d’importantes saisies de drogue et d’argent liquide y sont réalisées, sans parvenir à endiguer le phénomène.
L’urgence d’enrayer l’engrenage
Face à cette situation explosive, les autorités tentent de réagir. La préfecture de police a annoncé un renforcement immédiat de la présence policière aux Rosiers, avec le déploiement de CRS supplémentaires dès cette semaine.
Mais au-delà de la réponse sécuritaire, c’est tout un contexte socio-économique qu’il faudrait transformer en profondeur pour espérer changer la donne. Car dans ces cités désœuvrées où le chômage des jeunes frôle les 40%, le trafic apparaît souvent comme l’unique perspective.
On ne réglera pas le problème uniquement avec des uniformes et des gyrophares. C’est tout un écosystème qu’il faut assainir, en redonnant des opportunités et de l’espoir à cette jeunesse.
Un éducateur marseillais
L’urgence est donc double pour les pouvoirs publics : sécuriser ces quartiers pour ramener la paix, mais aussi s’attaquer aux racines du mal en offrant de vraies alternatives à l’économie souterraine de la drogue. Un immense défi qui nécessitera du temps, des moyens, et une mobilisation de tous les acteurs. Car c’est le visage et l’avenir de Marseille qui se jouent dans ces cités.
Quelques minutes plus tard, la violence s’est déplacée vers un autre point chaud du trafic de stupéfiants marseillais. Devant la cité du Moulin-de-Mai, un homme a été blessé aux jambes par des tirs de Kalachnikov. Les tireurs se sont évaporés au volant d’une Peugeot 308 retrouvée incendiée peu après.
Le spectre des règlements de compte
Pour les enquêteurs, le lien avec le narco-banditisme ne fait aucun doute. Ces fusillades portent la signature des règlements de compte liés au contrôle des trafics. Une méthode malheureusement bien connue, qui consiste à s’en prendre aux petites mains des réseaux concurrents pour faire pression.
On est clairement dans des intimidations sur fond de guerre des territoires. La logique est d’affaiblir le clan adverse en décimant ses soldats.
Un enquêteur sous couvert d’anonymat
Marseille face à ses vieux démons
Ces événements rappellent une fois de plus que Marseille reste enlisée dans la spirale de la violence liée au trafic de drogue. Malgré les coups de filet à répétition, les plans d’action et les renforts policiers, le territoire marseillais semble toujours aussi perméable à la loi des armes.
La Cité des Rosiers, en particulier, cristallise toutes les difficultés. Ce vaste ensemble de barres et de tours coincé entre l’autoroute et les collines est depuis des années un bastion du trafic. Régulièrement, d’importantes saisies de drogue et d’argent liquide y sont réalisées, sans parvenir à endiguer le phénomène.
L’urgence d’enrayer l’engrenage
Face à cette situation explosive, les autorités tentent de réagir. La préfecture de police a annoncé un renforcement immédiat de la présence policière aux Rosiers, avec le déploiement de CRS supplémentaires dès cette semaine.
Mais au-delà de la réponse sécuritaire, c’est tout un contexte socio-économique qu’il faudrait transformer en profondeur pour espérer changer la donne. Car dans ces cités désœuvrées où le chômage des jeunes frôle les 40%, le trafic apparaît souvent comme l’unique perspective.
On ne réglera pas le problème uniquement avec des uniformes et des gyrophares. C’est tout un écosystème qu’il faut assainir, en redonnant des opportunités et de l’espoir à cette jeunesse.
Un éducateur marseillais
L’urgence est donc double pour les pouvoirs publics : sécuriser ces quartiers pour ramener la paix, mais aussi s’attaquer aux racines du mal en offrant de vraies alternatives à l’économie souterraine de la drogue. Un immense défi qui nécessitera du temps, des moyens, et une mobilisation de tous les acteurs. Car c’est le visage et l’avenir de Marseille qui se jouent dans ces cités.